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SUCCESSION des ROIS et CHEFS SUPERIEURS AKWA (Par Prince Ngando EBONGUE AKWA)
















SUCCESSION des
ROIS et CHEFS SUPERIEURS AKWA


(Par Prince
Ngando EBONGUE AKWA)


©opyright mai 2014


 




 


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Cette étude rentre dans le cadre d’un projet
des « Bonadika Akwa », la famille régnante de Bonambela qui a pour but
d’inculquer à l’ensemble de ses membres et notamment à sa jeunesse et à celle de
Bonambela, une partie importante de l’histoire de notre pays, marquée par le
rôle prépondérant joué par nos illustres ancêtres.



 



Le courage, l’abnégation, la ferveur
patriotique, le sens de l’honneur dont ils ont fait preuve durant la résistance
à l’impérialisme européen doivent demeurer ces valeurs qui nourrissent à jamais
le nationalisme camerounais. D’autre part, il s’agit de nous démarquer de ces
maux qui ont caractérisé ces périodes à l’instar de la collaboration honteuse,
de la traitrise, de la jalousie, de la corruption, de l’égoïsme, et de
l’enrichissement illicite qui, aujourd’hui encore, demeurent un véritable frein
au développement de notre communauté et de la nation toute entière.



 



L’histoire des successions des rois et chefs
supérieurs Akwa a très souvent été relatée de manière vague et confuse. Cette
étude a nécessité un laborieux travail de recherche dans les archives
familiales et dans le vaste volume national et international de sources
précieuses concernant l’histoire de la côte camerounaise. Ceci, dans le souci
de nous débarrasser de ces fabrications qui déforment systématiquement les
faits afin d’en obtenir une image saine et objective.



 



Nous avons scindé cette étude en deux
périodes, la période précoloniale qui va de NGANDO AKWA, fondateur de la
dynastie au tout début du XIXe siècle, à son petit-fils DIKA MPONDO
et la période coloniale puis postcoloniale qui va du King DIKA MPONDO, acteur
principal de l’ère coloniale, au souverain actuel DIN DIKA AKWA III.



 



I.       Période
pré-coloniale - Influence Britannique



 



Dominant
un des rares ports naturels de l’Afrique occidentale, le groupe dit Duala
(1)
était depuis le XVe siècle, tour à tour ou simultanément, entrés en
contact avec les Portugais, Espagnols, Hollandais, Français, Anglais. D’abord
installés comme pêcheurs à l’embouchure du Rio dos Camaroes et profitant de
l’importance géostratégique de ce site, ils avaient su monopoliser le commerce
transatlantique en faisant office de courtiers sur toute la région du littoral
et toute la bande côtière de l’atlantique allant du Rio del Rey jusqu’au Rio de
Campo.



 



Le
XVIIIe siècle s’ouvrait sur des chapeaux de roues pour la Grande-Bretagne
qui venait, conformément aux traités d’Utrecht de 1713, de se voir non
seulement octroyer de nouvelles possessions en Amérique et aux Antilles, mais
surtout de ravir à la France le contrat de l’asiento qui lui conférait le
monopole de la traite des esclaves dans les colonies espagnoles. Ces traités lui
assuraient une hégémonie politique, maritime et commerciale dans le monde et particulièrement
sur les côtes africaines ou sa domination sans partage du commerce des esclaves
se mesurait par le nombre de ses navires négriers, par celui des esclaves
transportés et aussi par les activités et le dynamisme de ses ports de traite à
l’instar de Londres, Liverpool et Bristol qui subirent une véritable
métamorphose.



 



Au
Cameroun, c’était surtout autour de l’estuaire du Rio dos Camaroes (Wouri)
que se concentraient les navires commerçants. Les lieux de traite les plus
fréquents étaient la côte de Bimbia et ses îles, Bonabéri que l’on appelait
« Niggery-town » et surtout Douala qui était le plus important. Les
échanges avaient lieu sur le fleuve à bord des navires et se faisaient
généralement sur la base d’accords verbaux fondés sur une confiance réciproque.



Lorsqu’un
Capitaine avait troqué son chargement, il retournait dans son Pays pour ne
revenir que quelques années plus tard.
L’intensification du commerce et le passage au
trust
(2) avaient
amené
les firmes européenne à se faire représenter par des agents
résidants qui logeaient et travaillaient à bord de voiliers désarmés avec
toitures appelés « Hulks » amarrés dans l’estuaire et exceptionnellement
devant les principaux villages Duala. A cette époque, aucun Européen n’avait le
droit de séjourner ou de s’installer sur la terre ferme, sans autorisation
spéciale d’un roi.



Cette période de grande prospérité, de
prestige, de puissance des armes, de stabilité et de monopole commercial était
trop attractive pour ne pas susciter chez certains chefs de lignage Duala le
désir d’accéder à l’autonomie.



 



1.1        
Naissance de la
dynastie Akwa – NGAND’a KWA (1801 - 1846)



                         



Une
fragile unité politique des Duala stricto sensu, c’est-à-dire descendants des
ancêtres EWALE et BOJONGO’a MBEDI, s’était construite vers le milieu du XVIIIe
siècle autour du Patriarche DOO la MAKONGO de la branche « NJO’ a MASE
m’EWALE
(3) ».
Il avait hérité de la fusion des familles Bassa du plateau qui portera plus
tard son nom et avait été baptisé « King George »
(4)
par les capitaines négriers anglais. Ces derniers lui assignaient donc les
fonctions d’une puissance politique chargée de garantir l’ordre et la sécurité.

Devenant un des principaux
interlocuteurs politiques du clan face aux traitants européens, « King
George » transformé en « King Joss » par les autochtones
disposait d’un revenu régulier qu’il pouvait redistribuer parmi les aînés
sociaux et consolider son leadership.  Les quatre autres personnalités influentes de
cette époque dont les noms figurent dans les livres de bord de navires comme traitants
étaient le chef KWAN EWONDE
(5) que les négriers anglais surnommaient « Peter
Quan » ; le prince ANGWA
(6) de son vrai nom MUANGE ma KU, fils de KU’a MAPOKA qui
hérita du territoire du chef Bassa EWUMA
(7) et fonda la dynastie Angwa de Bonaku ; le chef MBIMB’a
MBELA alias  « King Mercer »,
fondateur de la principauté de « Bimbia » chez les Isubu et son fils
NGOMBE la MBIMB’a MBELA alias « Mbimbe Jack ». Les deux premiers
étant issus de la branche « NGIY’a MULOBE m’EWALE ».



 



A
la mort du « King Joss » en 1792, la bataille de succession qui
opposa son fils aîné NJOH a DOO que les commerçants anglais appelaient
« Prince Joss » transformé en « Priso », à son frère cadet
BELE ba DOO anglicisé en « Bell » plongea la grande chefferie de
Bonanjo dans une incertitude totale.



En
effet, le verdict en faveur du frère cadet suite à l’arbitrage des capitaines
de navires anglais appelés en dernier recours par les notables les plus
influents ne fit qu’aggraver leurs dissensions. Il contribua logiquement à la
naissance en 1795 de la dynastie Bell fondée par BELE ba DOO qui succéda à son
père et se gratifia du titre de « King Bell », mais surtout
renforça l’intransigeance des « Bonapriso » qui résistaient opposés
à toute normalisation de la vie politique. 



 



Au
cours de cette année 1795, une révolution de palais éclatait à Bonéwonda suite
au décès du chef Peter QUAN. Un jeune caïman à l’affut nommé
NGAND’a KWA(8)
rétablira d’abord l’ordre à Bonakwan, le lignage régnant chez les « Bonamulobe »,
et profitera ensuite de l’affaiblissement du pouvoir
des « Bonadoo » pour mettre un terme au pouvoir absolu. En
effet,
à la suite
d’une stratégie bien orchestrée par ses partisans de la branche « MULOBE
m’EWALE » dont il était le nouveau leader, le jeune
NGAND’a KWA contraignit en 1801 le King BELE ba DOO au partage du pouvoir.



 



Pour la petite histoire, le schisme se produisit au cours d’une assemblée ordinaire des chefs et notables Duala qui
avait lieu sur la grève caillouteuse de la pointe de Bonaberi « Dibo la Senge ».
NGANDO se leva, salua l’assemblée, s’approcha du King BELE ba DOO, et lui
dit : « Sache qu’à partir de ce jour, la mer qui s’étend devant nous
appartient désormais à tous les deux NGANDO et BELE. » Il
reçut aussi dans l’ombre le soutien des capitaines de
navires négriers anglais pour qui toute scission du clan offrait de meilleures
opportunités d’affaires. Le principe étant de diviser pour mieux commercer.



 



Ayant divisé la famille, une dyarchie
politique s’installait de fait à la tête du vieux Cameroun dorénavant scindé en
Bell-Town et Akwa-Town. Même si les deux monarques se disputaient la
prépondérance, la gestion des affaires communes reposait sur une collaboration
fraternelle. Pour cela, on procédait toujours avant chaque séance à un rituel.
C’était « l’Esa Mboa », une cérémonie purificatrice ayant pour but d’écarter
les obstacles qui pourraient entraver la bonne marche du clan afin de faire
prédominer l’union et la compréhension. On assista alors à l’avènement de la prodigieuse
dynastie AKWA dont le rayonnement allait fortement marquer l’histoire politico-économique
du vieux et du nouveau (1884) Cameroun.



 



(Période pré-consulaire 1807 - 1849)



 



Lorsque par un curieux retournement de
l’histoire, la Grande-Bretagne déclara la traite des noirs illégale dans le
golfe de Guinée le 1er janvier 1807,
elle
entreprit aussitôt de faire reposer l’activité commerciale sur le développement
de produits réglementaires, d’initier la guerre contre les trafiquants en
jouant le rôle de gendarme et en ralliant les autres puissances à sa cause.
Il leur fallu alors
gérer les conséquences sociales et politiques de cette soudaine mutation
commerciale qui contrariaient leurs affaires intérieures et leurs relations
extérieures.



Ainsi, les nouveaux rapports commerciaux qui
se développèrent entre officiers de la Royal Navy et chefs côtiers furent
constamment appuyés par des relations diplomatiques et d’ordre moral, mais
aussi de contrainte, voir de guerre pour que cesse l’odieux trafic. Devenant
par ce fait sujet de Sa Majesté, les chefs les plus influents n’assumaient plus
seulement pour leur territoire, les fonctions de « King ou Consul » qui était
la reconnaissance officielle comme pouvoir exécutif, mais assumaient aussi et
principalement celles de précieux intermédiaires de l’abolition de l’esclavage transatlantique
et non plus de la traite. La société secrète « Mungui », qui faisait
office de police politique chez les DUALA, fut mise à contribution par les
Kings NGAND’a KWA et BELE ba DOO aux fins de signaler aux croiseurs de Sa
Majesté, la présence de tout bateaux négriers dans les eaux territoriales. Les ports
de « Freetown » en Sierra Leone et « Clarence » à Fernando-Po,
respectivement colonie britannique depuis 1808 et 1827 servaient de base anti
esclavagiste à la Royal Navy.



 



NGANDO AKWA fut honoré en 1814 du titre
nobiliaire de « King Akwa » pour son territoire et l’ensemble des localités
côtières sous son influence, par le
commandant d’un des bâtiments de la royal Navy en mission à la rivière Cameroun
au nom de sa majesté le Roi GEORGES III. 



 



NGANDO avait bâti un empire commercial le
long de la côte atlantique en implantant ses succursales et ses hommes dans tous
les ports stratégiques
(Bata, Manoka, Mbimbia, Tiko, Bota,
Rio del Rey)
.
C’est lui qui accueillit en juin 1845 le missionnaire baptiste Alfred SAKER
(9) qu’il hébergea dans sa Cour et lui
offrit un petit terrain pour construire la première Eglise camerounaise nommée
« BETHEL ». Les liens furent tels qu’à la mort du grandissime AKWA en juillet
1846, c’est au pasteur Alfred SAKER qu’il confia l’exécution de son testament.



 



1.2     Prince
DIKONGUE la NGANDO -  King Akwa II (1847 -
1852)



 



Le document désignait DIKONGE la NGANDO
alias « Big Jim Akwa », comme successeur. Il était le fils ainé de sa première
épouse, la princesse NGEMOU NJOH, surnommée « LEMBE » (qui veut dire
résistance), originaire de la chefferie de Yabakalaki-Bakoko.



Ce dernier étant parti en expédition
commerciale, Alfred SAKER préféra attendre son retour. Durant l’absence du
prince DIKONGE AKWA, certains de ses frères assiégèrent le missionnaire pour
rentrer en possession dudit document. Alfred SAKER ne céda point mais ne dut
son salut qu’à l’intervention d’un navire de guerre britannique grâce auquel
l’ordre fut rétabli.



De retour de l’hinterland, le prince DIKONGE
AKWA fut intronisé en janvier 1847. Il fut ensuite élevé à la dignité de King
Akwa II par le lieutenant de la Royal Navy, commandant du vapeur « Rapid » en
mission à la rivière Cameroun, au nom de sa majesté la Reine VICTORIA.



 



Mais en août 1851 lors d’une visite officielle
du premier consul britannique John BEECROFT à la rivière Cameroun, les chefs et
notables les plus influents de Bonaku s’adressèrent au consul, lui demandant la
destitution de leur King DIKONGE AKWA. Le consul se tint sur sa réserve mais
exigea cependant un rapport écrit des plaignants. Ce ne fut qu’en mars de
l’année suivante, lors du séjour officiel du consul BEECROFT qu’il reçut de ces
derniers, une plainte détaillée et signée par 27 personnalités. Ceux-ci
motivèrent leurs démarches contre le King Akwa par sa conduite irresponsable en
affaire ainsi que par son incapacité à apaiser aussi bien les différends parmi
ses parents comme entre les Bonaku et les gens de l’hinterland. Se souciant de
l’avenir de leur ville, ils proposèrent au consul de le remplacer par son
frère, le prince MPONDO ma NGANDO alias « Jim Akwa », fils ainé de la seconde
épouse du roi, la princesse MUSONGO EDJANGE surnommée  « ELEKE » (qui veut dire provocation),
originaire de Bonasama-Doo.



Durant ce séjour, le consul convoqua tous
les chefs, notables et subrécargues anglais à Bonaku dans une assemblée au
cours de laquelle la désignation de MPONDO AKWA fut un plébiscite. Dans son
rapport à sa hiérarchie au « Foreign Office », le consul ne manqua pas de
mettre en relief qu’il avait strictement suivi leurs instructions et participé
à l’élection sans contrarier les objectifs politiques des notables Akwa.



Signataire des accords Anglo-Duala du 17
décembre 1850 sur la réglementation maritime, Big Jim Akwa vit alors son règne
s’interrompre en 1852.



 



(Période consulaire 1849 - 1884)



 



1.3        
Prince MPONDO ma NGANDO - King Akwa III (1852 - 1878)



                                   



Le prince Jim MPONDO AKWA est alors
solennellement reconnu troisième Roi de la dynastie le 8 mars 1852 par le
premier consul impérial John BEECROFT pour les baies de Biafra et de Bénin. Ce
dernier lui remit ensuite son certificat de nomination au nom de sa Majesté la
Reine VICTORIA.



 



Il faut dire que dès 1849, la nomination du
métis antillais John BEECROFT comme premier Consul Britannique agent de sa
Majesté pour les baies de Bénin et de Biafra avec résidence à Fernando-Pô se
justifiait par l’accroissement de la coopération britannique dans les affaires
intérieures.



Le système consulaire, outre son opposition
à toute influence directe sur la société, répondait au souci de confier à la
Royal Navy la protection du commerce sur la côte et surtout de veiller à la
suppression de la traite des esclaves. Le consul établissait des contacts
personnalisés avec les chefs, payait les indemnités inhérentes aux traités et
autres accords conclus et s’occupait de la promotion et de la réglementation du
commerce légal. Même si son pouvoir était relativement restreint, les Duala le
sollicitaient de plus en plus pour son arbitrage dans leurs conflits
intérieurs. Mais cependant, la décision du consul n’était observée que si elle
ne contrariait pas leurs desseins politiques.



 



Par exemple, à la mort du vieux King Bell
LOBE BEBE au début de 1858, son fils désigné, le prince NDUMBE LOBE alias «
Honesty ou encore Bonny Bell » lui succéda. Mais ce dernier encourut
immédiatement la disgrâce des commerçants européens en augmentant le Koumi (droit
de commercer) et en tolérant le pillage par ses sujets, d’un magasin loué par
un Anglais. Conséquence, le consul Thomas HUTCHINSON remit à plus tard son acte
de reconnaissance officielle. De surcroit, quand il apprit que NDUMBE LOBE
avait quitté le deuil de son père en sacrifiant deux captifs, un conflit ouvert
éclata entre Honesty NDUMBE LOBE et le consul.



L’investiture de NDUMBE LOBE étant
suspendue, tous les traités durant cette intervalle furent conjointement signés
côté Bell par le trio composé de ses grands oncles MBAPPE BELE alias « Priso
Bell », chef de Bonaberi, BULU BELE alias « Joss » et lui-même.





Pour le King MPONDO AKWA qui respectait les
clauses proscrivant les sacrifices humains contenus dans le traité qu’il avait
signé le 19 mai 1858, ce fut le signal pour passer à l’attaque. En se vantant
d’être à ce moment l’unique roi Duala reconnu par la Reine d’Angleterre, il
demanda la punition exemplaire de son jeune rival alors que le consul préféra
la négociation d’un nouveau traité. Révoltés, le King Akwa et son cousin le
chef Deïdo EYUM EBELE alias « Charley Dido » refusèrent de signer le nouveau
traité et menacèrent de faire la guerre à NDUMBE LOBE. King Akwa alla même
jusqu’à provoquer le consul en combat singulier, mais ce dernier renonça au
dernier moment sur les conseils d’un agent consulaire.



Toutefois, le consul qui avait les moyens de
les contraindre fit bombarder leurs villages respectifs par un vaisseau de
guerre espagnol qu’il avait appelé à sa rescousse, obligeant ainsi les deux
chefs à signer le nouveau traité. Mais n’étant pas disposé à accepter cette
humiliante défaite et afin de prouver sa puissance et son indépendance, le King
Akwa fit aussi tuer des captifs et se rendit coupable d’un certain nombre
d’irrégularité dans ses affaires avec les commerçants européens. Ceux-ci en
informèrent le consul qui procéda tout de suite à sa destitution et à la
nomination de son frère le Prince ENDENE NGANDO alias « Dido Akwa ». Mais
malheureusement, la décision du consul resta lettre morte car les notables de
Bonaku s’opposèrent fermement à ce revirement politique.



 



De la même manière quand M. LAUGHLAND, l’agent
consulaire qui assurait l’intérim après le décès en milieu d’année 1860 du
Consul HUTCHINSON, tenta de sa propre autorité de remplacer le King MPONDO
AKWA, il échoua lui aussi. Il justifia son intervention par la politique
antibritannique du King Akwa alors que ce dernier ne se montrait hostile aux
Anglais que quand il se sentait moins bien traité que son homologue Bell.



 



En dépit du fait que les « Bonapriso » et
les « Bonaberi » aient été écartés du commandement des « Bonadoo », le nouveau
consul Richard BURTON gratifiait tout de même « Priso Bell » du titre de « King
Bell » aux côtés de King Akwa le 13 décembre 1861 lors de la signature du
traité supprimant la pratique du meurtre par représailles. Mais dès 1862, ces
rivalités entre cousins qui devenaient de plus en plus incontrôlables
obligèrent le consul, sous la pression continue des notables, à reconnaitre
officiellement l’héritier du trône Honesty NDUMBE LOBE.



 



Durant la dernière décennie de sa vie, le
King Jim MPONDO AKWA, épris de paix et de justice, redoutait de plus en plus
les discussions passionnées. Raison pour laquelle il préférait se faire
représenter au Ngondo par ses frères ENDENE NGANDO ou EDJENGELE NGANDO alias «
Black Akwa ». Mais lors de sa dernière apparition à l’auguste assemblée, il
tint ces propos mémorables :



 « Une goutte d’huile pénètrera un jour dans votre œil, et vous
n’arriverez pas à vous en débarrasser ».



 



C’est sur ces paroles prophétiques qui
annonçaient déjà les évènements de 1884 que le vieux King se mit en retrait et rendit
l’âme en août 1878.



 



1.4     Prince
DIKA MPONDO - King Akwa IV (1878 - 1907)



 



Son troisième fils DIKA MPONDO Timothy,
appelé « Dika Akwa » ou encore « Tim Akwa », né de son union avec la Princesse
SIKE DIKA DIBONGE de Bonadibong lui succéda.



Il est ici important de préciser que DIKA
MPONDO ne faisait pas partie du premier foyer « Bonélombo » de la Cour de son
père. L’aîné de ce foyer était le Prince KWA MPONDO qui malheureusement mourut
avant son père et le second fils, le Prince ELAME MPONDO dût retourner à
Bonapriso (Joss-Town) dans sa famille maternelle « Bonabélone » parce que
l’union entre son père et sa mère n’avait pas été conforme à la coutume. C’est
d’ailleurs le fils de ce dernier, DOO ELAME JOSS, neveu de DIKA MPONDO qui
prendra le commandement des Bonapriso quelques temps après.



Dans le premier foyer, il ne restait plus
que des enfants mineurs qui, de part le statut de leurs mères, ne pouvaient pas
traditionnellement prétendre à la succession de leur père. C’est pourquoi la
couronne de Bonambela revint à DIKA MPONDO du deuxième foyer qui, du vivant de
son père déjà, le représentait à certaines occasions.



 



DIKA MPONDO fut donc intronisé en novembre
1878, mais dans sa quête d’autorité et d’influence, il se heurta au diktat des
deux frères de son père, les vieux princes ENDENE NGANDO et KINGE NGANDO alias
« Joe Garner Akwa » qui ne tenaient pas à lui concéder davantage de pouvoir.



Finalement, ce conflit de génération fut
réglé au bout de trois années de persévérance du jeune DIKA AKWA qui, avec le
soutien du consul Edward HYDE HEWETT, put retenir lui-même aux européens le
« Koumi » (la taxe permettant de commercer) pour la première fois et
se donner enfin du relief comme nouveau roi.



Le 27 novembre 1882, DIKA AKWA fut
solennellement reconnu « King Akwa IV » par le Consul Impérial Edward HYDE
HEWETT pour les baies de Biafra et de Bénin qui lui remit son certificat de
nomination au nom de Sa Majesté la Reine VICTORIA du Royaume-Uni de Grande
Bretagne et d’Irlande, Impératrice des Indes.



 



En définitive, les règnes fastes et
prestigieux du fondateur de la dynastie NGAND’a KWA, de ses fils DIKONGE la
NGANDO et MPONDO ma NGANDO et une partie du règne de son petit-fils DIKA MPONDO
témoignent de cette période pré coloniale ou les Européens et notamment les
Britanniques ne purent entamer la puissance des rois Douala malgré les
multiples tentatives de manipulation.



 



Cependant cette période, qui à partir des
années 1870 voyait déjà la concurrence commerciale s’écarter progressivement
des règles traditionnelles et les différences entre classes sociales se réduire
substantiellement, se termina par la conclusion sur le rivage du King Akwa, du
traité qui livra le Cameroun à la colonisation allemande le 12 juillet 1884.
C’est donc avec un King Akwa tout-puissant que s’ouvrait officiellement pour
notre Pays, la page coloniale de son l’histoire.



 



II.     La période coloniale (1884-1960)



 



2.1     Le
protectorat allemand (1884-1916)



 



Deux années avant la signature du traité du
12 juillet 1884, le charismatique DIKA MPONDO suite à une démographie
galopante, avait effectué d’importantes réformes au sein de la famille royale
et de la vaste communauté de Bonambela qui s’étendait sur une bonne partie de
la côte. Il faut dire que l’ancienne ville de « Cameroun », l’actuel
Douala, comprenait les régions du Mungo, du Nkam et de la Sanaga au sein
desquelles le King Akwa, le King Bell et leurs ascendants avaient une hégémonie
précoloniale.



Tim Akwa avait alors éclaté l’ancienne
famille royale « Bonangando » en trois villages autonomes à savoir Bonalembe,
Bonédjang et Bonélèkè. Ce dernier devenant le village du King, il détacha son
foyer « Bonadika », c’est-à-dire ses enfants et leurs descendants de celui de
son père « Bonampondo » qu’il laissa sous la tutelle de son frère le Prince MANGA
MPONDO AKWA.



Bonadika devint ainsi par la volonté de son
géniteur, le foyer détenant traditionnellement les droits politiques et
patrimoniaux de son village natal Bonélèkè et de l’ensemble de la communauté
Bonambela
(10) dont il incarne le fondement. Il instituait
aussi un ensemble de règles permettant le fonctionnement harmonieux des foyers
de la nouvelle famille régnante. Ses nombreuses épouses, déjà une quarantaine à
cette période, et sa croissante progéniture symbolisaient sa réussite
politico-économique et sa puissance.



 



En signant ce traité, le King DIKA MPONDO et
ses pairs se retrouvaient dans des conditions idéales après avoir dominé la
traite des esclaves pour profiter de l’essor du commerce légal sans dommage
pour leur société.



Ils disposaient de relations d’affaires
étendues dans l’arrière-pays ou l’on produisait des biens d’exportation, ainsi
que d’une abondante réserve de main d’œuvre d’esclaves acquise pendant la
période de la traite.



Mais très vite, le King Akwa DIKA MPONDO et
son homologue Bell, le vieux NDUMBE LOBE se rendirent compte qu’ils s’étaient
fait berner. Ils avaient posé comme condition de leur accord non seulement que
le colonisateur ne touchât pas à l’ordre politique local, mais que les
fondements économiques de cet ordre fussent maintenus. Or les Allemands avaient
juste besoin d’un document officiel pour prétendre juridiquement aux
possessions coloniales face aux autres puissances européennes dans la
compétition sur le partage de l’Afrique et de ses bandes côtières à la conférence
de Berlin. Ainsi, sous prétexte d’une souveraineté acquise, ils transgressèrent
les réserves du traité et dédaignèrent les pouvoirs coutumiers.



 



En réalité, le conflit germano-duala était
inévitable dans la mesure où il existait une différence fondamentale entre la
manière dont les Allemands et les Duala percevaient le protectorat allemand et
les droits qu’il donnait aux administrateurs coloniaux sur leur sol. De part
l’ancienneté de leurs contacts avec les Européens, les Duala estimaient avoir
un état et des rois comme les Allemands, même si ces termes et leurs
implications s’interprétaient différemment. Ils voulaient donc conjointement
affirmer leur « germanisme » et leur droit à beaucoup plus d’autonomie. Mais
par contre, le système colonial supposait que les populations colonisées
devaient se soumettre ou périr. Leurs existences même n’avaient d’importance
que dans la mesure où elles étaient au service des objectifs économiques du
colonisateur.



 



Après la suppression en 1887 du statut de «
King » et de ses avantages au profit de celui de « Chef Supérieur » auxiliaire
de l’administration, l’usage du fouet et la de la destitution furent alors
utilisée comme armes décisives par lesquelles le gouvernement colonial allait
briser toutes velléités d’indépendance des chefs. L’idée qui sous-tendait ces
décisions était de montrer l’étendue du pouvoir des colonisateurs  et de prévenir par ce fait même toutes autres
tentatives de rébellion.



 



2.2     Destitution du King Akwa DIKA MPONDO (1907)



 



Ainsi le 19 juin 1905, dans une pétition
adressée au Reichstag et à la Chancellerie Impériale, les chefs Akwa de Bonambela
se plaignirent de façon détaillée du pouvoir arbitraire de nombreux
fonctionnaires coloniaux avec en tête le gouverneur Jesko von PUTTKAMER.



Gravement mis en cause, PUTTKAMER et les
siens leur intentèrent un procès en diffamation dont le jugement sommaire et
expéditif condamna le 6 décembre 1905 tous les signataires de la pétition.



Le King DIKA MPONDO bien que n’ayant pas
signé la pétition parce qu’il purgeait une autre peine
(11), écopa de 9 ans d’emprisonnement
avec travaux forcés. La campagne de lobbying menée au Reichstag par son fils
aîné le Prince héritier Ludwig MPONDO AKWA, résidant en Allemagne et mandataire
des Bonambela avec le concours des socio-démocrates (SPD) et du Centre
Catholique (Zentrum Partei) contribuèrent à son annulation.



Le second procès qui se tint du 23 au 26
octobre 1906 devant le juge indépendant STRACHLER qui avait la charge de le
réviser condamna, sous mise en compte d’une détention préventive de quatre
mois, le King Akwa DIKA MPONDO et le chef MUANGE MUKURI à 18 mois de prison et
les autres accusés à des peines inférieures.



En dehors du King DIKA MPONDO, des chefs
MUANGE MUKURI et MPONDO EDJENGELE qui furent emmenés à Kribi comme détenus
politiques en janvier 1907 et transférés ensuite à Campo en résidence
surveillée, les 24 autres signataires de la pétition furent emprisonnés à
Douala. L’administration coloniale destitua le King Akwa DIKA MPONDO et le
remplaça par Adolf DIBUSI DIKA, un autre de ses fils paraissant faire preuve de
meilleures dispositions à l’égard du maître allemand. Les chefs Fred MUANGE
MUKURI et MPONDO EDJENGELE furent aussi destitués et remplacés respectivement par
Peter MUKURI MUANGE et KWA ELAME.



 



Au courant de l’administration catastrophique
des fonctionnaires du protectorat, le Secrétaire d’Etat aux Colonies Bernhard
DERNBURG révoqua Jesko von PUTTKAMER de ses fonctions en mai 1907 et le
remplaça par Théodor SEITZ dont la mission fut de replacer les camerounais au
cœur du développement de la colonie tout en préservant l’autorité des chefs.



SEITZ qui connaissait bien les Duala pour y
avoir été le premier chef de district de 1895 à 1899, promit dès sa première
réunion de transformer les localités de Douala en municipalités avec une
gestion minimum et d’amnistier le King Akwa et ses chefs si ces derniers
s’engageaient à ne plus opposer de résistance au gouvernement colonial. Le King
Akwa rejeta cette proposition. Au bout du compte et sans avoir obtenu du King
Akwa un quelconque engagement, il libéra DIKA MPONDO et l’ensemble de ses chefs
et notables le 20 décembre 1907 après une année de détention pour soi-disant
bonne conduite alors que cela avait été ordonné par la chancellerie à Berlin.
Par contre, il refusait catégoriquement de rétablir le King DIKA MPONDO sur son
trône et menaçait d’exil quiconque s’opposerait encore à l’administration
coloniale.



 



Lorsque la procédure d’expropriation fut
décidée en 1911, DIKA MPONDO prit aussitôt la tête de l’opposition et s’employa
à soulever le Ngondo contre cette décision. L’agitation à laquelle le King Akwa
se livra et les correspondances de son fils Ludwig MPONDO AKWA retrouvées dans
son Palais au cours d’une perquisition lui valurent en septembre 1911, une
condamnation à huit mois de prison. Les courriers saisis contenaient de
violentes attaques contre le colonialisme allemand; ils révélaient aussi le
lien entre MPONDO AKWA et la chute du gouverneur PUTTKAMER et ses relations avec
des parlementaires de Berlin à l’instar du centriste Mathias ERZBERGER et du
socio-démocrate August BEBEL, deux des critiques les plus réputés du régime
colonial allemand.



 



Mais afin que le King Akwa ne perturbe le
transfert des autochtones du plateau Joss qui était imminent, on l’exila ensuite
à Campo pendant plus de deux ans où le début de la guerre en août 1914 le
trouva. Durant son exil, moult avantages parmi lesquels son rétablissement au
trône lui furent proposés par l’administration coloniale s’il adhérait
totalement à l’expropriation. Sa réponse fut bien entendue « NON ».



 



Arrivé au
Cameroun en juin 1911 pour la concrétisation de ses projets, Ludwig MPONDO AKWA
fit vaciller toute l’administration coloniale. Il avait au plan économique, prévu
une organisation centralisée du commerce et de l’agriculture dans la région du
littoral. Politiquement, sa vision allait dans le sens d’une gestion
raisonnable des régimes coloniaux à travers l’implication progressive des
représentants africains dans les prises de décision. Aussi, son idée d’un grand
Etat Duala
sur la base
de l’hégémonie pré coloniale sur les ethnies voisines et indépendant vis-à-vis
des Européens était totalement avérée.



 



Le
témoignage ci-dessous du chef du district de Douala, Hermann RÖHM qui filait
ses faits et gestes présageait déjà des difficultés auxquelles
l’administration coloniale allait être confrontée.



 



«  Mpondo était comme le guide, le porte-étendard et le libérateur
du peuple Duala dans toutes les bouches. Son apparition enflamma Douala à tel
point que, comme une trainée de poudre, toutes les couches de la population indigène
furent entremêlées avec ses idées et espérances révolutionnaires, politiques,
sociales et économiques même si elles dénotaient en partie d’une certaine
originalité. Son nom, sa personne, son apparence, ses manières conscientes de
soi face à ses gens, intrépides et habiles vis-à-vis de l’autorité
administrative, même si aussi déférentes apparemment, ont entraîné tout le
monde dans le mouvement, une partie entraînée aveuglément pour lui. »



 



Finalement, l’ampleur que prirent ses idées
fédératrices le long de la côte décidèrent les hauts fonctionnaires coloniaux à
se débarrasser de lui au plus vite. MPONDO AKWA est finalement arrêté le 22 septembre
1911 et détenu au commissariat de Bonanjo sur la base de fausses allégations
faites vraisemblablement par son frère, le chef régent DIBUSI DIKA selon
lesquelles il aurait ramené des armes afin de provoquer une rébellion et
probablement livrer le Cameroun aux Anglais. Accusé en plus de propagation de
rumeurs quant à l’expropriation, il fut au bout du compte condamné à 10 mois et
3 semaines de travaux forcés. En réalité, c’était le succès lié aux adhésions
massives et aux collectes d’argent organisées par Mpondo Akwa au profit de la
« Société agro-commercial Bonambela » qui faisait peur. Il faut dire
que la collecte s’étendait le long de côte et se faisait très souvent au
détriment du paiement de l’impôt. Au vu du danger politique que représentait sa
réapparition à Douala, le nouveau gouverneur EBERMAÏER proposa au département colonial
de l’exiler au moins pour une année, ce qui fut approuvé. En août 1912, Ludwig MPONDO
AKWA fut transféré à Banyo dans le nord du pays ou il fut maintenu en
détention. Mais après une tentative d’évasion en avril 1913, il fut rattrapé et
condamné à 3 ans d’enchainement en juin de la même année. On le déporta à N’gaoundéré,
loin de la frontière Nigériane et du résidant allemand de Banyo vraisemblablement
acquis à sa cause, pour y purger sa peine.



 



La fin du mois de septembre 1911 sonnait comme
une victoire pour l’administration coloniale allemande qui venait d’atteindre un
de ses objectifs majeurs en mettant hors d’état de nuire le King Akwa DIKA
MPONDO et son fils Ludwig MPONDO AKWA, deux des trois grosses personnalités
Duala de cette époque capable de faire basculer le projet allemand. Raison pour
laquelle
les
chefs Duala ne furent officiellement informés du projet d’expropriation qu’au
cours des deux assises convoquées les 24 et 30 octobre 1911 par le gouvernement.
La troisième personnalité Duala était le chef
supérieur Rudolf DUALA MANGA BELL
sur qui l’administration coloniale avait misé
pour faciliter le processus. Mais contrairement aux attentes des autorités
allemandes, le Prince Rudolf
DUALA MANGA BELL qui avait pourtant bénéficié
du même traitement de faveur que son feu père, prit plutôt la tête de la
protestation Duala en s’opposant, en dépit du prix à payer, à l’expropriation
des terres ancestrales. Le feuilleton
sous la
houlette du Prince DUALA MANGA BELL
débuta le 30 novembre 1911, lorsque le
premier télégramme Duala arriva au Reichstag demandant l’annulation de
l’expropriation et se termina tragiquement le 08 août 1914 par sa pendaison.



 



2.3     Retour au trône du King Akwa (1915) - Fin  du protectorat  allemand (1916)



 



Les villes de Douala et de Bonabéri furent
libérées par les alliés franco-britanniques le 27 septembre 1914 avec la
participation active des Duala
(12). L’une des toutes
premières mesures qui attira aux anglais, premiers administrateurs de la ville,
la sympathie des populations encore sous le choc des exécutions sommaires du
chef Rudolf DUALA MANGA BELL, d’Adolf NGOSSO DIN et de plusieurs centaines de résistants
le mois précédent, fut la libération de tous les prisonniers politiques. Les
Anglais délivrèrent le prince Richard DIN MANGA BELL enfermé comme otage avec
son défunt frère Rudolf, et au trône des Bell, ils procédèrent au remplacement
du défunt par un autre frère, le prince Henri LOBE MANGA BELL.



On assista en janvier 1915 au retour
triomphal du King Akwa DIKA MPONDO de Campo que le chef des forces alliées, le
général DOBELL rétablissait sur son trône à Akwa malgré l’interdiction de
séjour qui pesait encore administrativement sur lui.



Le 08 janvier 1916, les allemands évacuaient
Yaoundé dans la précipitation et s’engouffraient dans le territoire neutre de
la Guinée Espagnole, pourchassés par le corps expéditionnaire du Général Anglais
DOBELL et les colonnes de l’AEF. Le 20 février, la guerre était terminée au Cameroun.



 



En mars 1916, la ville de Douala fut placée
sous administration française après le partage du territoire
(13) entre les deux principaux alliés. Ce
ne fut pas avec grand enthousiasme que les populations accueillirent les
français, car leur principale préoccupation était la disposition de leur
territoire tenu par les Allemands.



Le 15 avril 1916, l’administration française
recevait par le biais du commissariat de la république, une lettre du King Akwa
DIKA MPONDO dans laquelle il rappelait sa position prépondérante lors de la
signature du traité du 12 juillet 1884 avec les allemands et prétendait de ce
fait être le premier chef de Douala et par conséquent du Cameroun. Il était
donc prêt à signer avec la nation à qui on attribuera le Cameroun, un contrat
similaire à celui de 1884. Il est tout aussi vrai qu’après avoir épluché les
rapports allemands sur le King Akwa, l’administration française n’avait plus
qu’un un seul vœu : le renvoyer au trou.



C’est ainsi que dans la nuit du 27 au 28
avril 1916, il y eut un incident à proximité de la résidence du King Akwa. En effet,
un policier français en patrouille avec quelques tirailleurs avait rencontré sa
maîtresse, une veuve nommée Hanna DIPOKO, en compagnie de son rival autochtone.
Le policier ordonna aux tirailleurs de corriger ce dernier qui au cours de la
bagarre, avait crié, ameutant les voisins. Assaillis par la foule, les
tirailleurs avaient été ligotés puis frappés sous le regard complice d’un des
fils du roi, le prince DIN DIKA. Lorsque les renforts arrivèrent à la hauteur
de la résidence royale, des coups de feu éclatèrent auxquels les tirailleurs
armés mais sans munitions, n’avaient pu riposter.



Le 2 mai 1916, le tribunal de
circonscription de Douala condamna le prince DIN DIKA à trois ans
d’emprisonnement. Le chef de la circonscription de Douala demanda des sanctions
contre le King Akwa, soupçonné de subversion, pour résistance par la force à un
acte de l’autorité, alors qu’il n’était au courant de rien. Par décision du général
commissaire du gouvernement Joseph AYMERICH en date du 10 mai 1916, le King
Timothy DIKA MPONDO fut renvoyé à Campo en résidence surveillée avec un
traitement correspondant à son rang.



Il partit le 12 mai à bord du bateau vapeur
« le Haoussa » et rendit l’âme le 6 décembre 1916 à 80 ans de suite d’une
affection rénale. Son corps fut ce même jour inhumé selon la coutume par les
chefs Batanga. Après quelques réunions d’urgence dans la Cour du Chef Adolf DIBUSI
DIKA à Akwa, une délégation s’embarquait sur le bateau vapeur « le Foullah »
aux fins d’exhumer le King et de ramener sa dépouille à Douala. Elle était
composée de deux frères du défunt, les princes NGANDO MPONDO AKWA et MPONGE
MPONDO AKWA, d’un notable de Bonélèkè, le nommé EYUM JOHNSON et d’un notable de
Bonébong en la personne de Steirnberg KONE BWINDI. Le jour du départ, les
Princes KINGE DIKA et DIKA DIKA, deux fils du défunt remirent un paquet à EYUM
JOHNSON et lui donnèrent des instructions précises quant à son utilisation.



Après le rituel d’exhumation et les honneurs
militaires rendus par le détachement Anglais basé à Campo, la dépouille du roi
fut mise dans un cercueil que l’on plaça ensuite dans une chambre spéciale du «
Foullah ». Arrivée à Douala dans la nuit du 27 décembre 1916, l’autorité
administrative au vu de l’heure tardive ordonna que l’enlèvement du cercueil ne
se fasse que le lendemain matin.



Dès 6 heures ce 28 décembre, toute les
populations de Bonambela, voir de Douala descendirent au quai pour former le
cortège qui devait accompagner le King DIKA AKWA dans sa dernière demeure. Le
premier cercueil ayant été mis dans un cercueil beaucoup plus imposant
travaillé par EKULE EPO de Bonélèkè, le cortège quitta le port pour rejoindre
l’Eglise de Bethel. Après la prédication du Pasteur Alfred TONGO DIBOUNDOU, le
cortège funèbre reprit sa marche à travers la ville, ponctuée d’arrêt dans les
tombeaux ancestraux et divers lieux mythiques pour finalement l’achever au lieu
désigné (actuel Douala-bar) par le roi lui-même de son vivant pour
l’inhumation.



 



2.4     Prince DIN DIKA AKWA (1919 - 1921) –
régence de DIBUSI DIKA



 



Le 3 décembre 1916, soit trois jours avant
son décès, le King DIKA AKWA faisait rédiger son testament dans lequel il
désignait DIN DIKA AKWA pour lui succéder si et seulement si l’héritier présomptif,
son fils aîné Ludwig Paul Heinrich MPONDO AKWA à qui il transférait les pleins
pouvoirs et dont il n’avait plus de nouvelles depuis un moment, ne serait plus
en vie.



La délégation envoyée en début d’année 1917
à la recherche de Ludwig MPONDO AKWA à Banyo, puis à N’gaoundéré ayant certifié
qu’il était vivant mais avait, selon une source allemande probablement été
transféré. Face à cette incertitude, il fut alors convenu de le proclamer roi
de Bonambela afin que tout ayant droit de la Cour assurant le commandement de
Bonambela durant son absence le fasse en qualité de régent. Seule la
confirmation de sa mort entrainerait la restauration du trône de Bonambela.



 



Le King DIKA MPONDO décédé, l’administration
coloniale française reconduisait son fils Adolf DIBUSI DIKA qui avait assuré
l’intérim aussitôt après le bannissement de son père à Campo le 12 mai 1916. Et
c’est le même DIBUSI qui avait de 1907 à 1914, assuré la régence suite à la
destitution de son père par l’administration coloniale Allemande. Mais après
deux années de règne, le Chef Supérieur DIBUSI DIKA, qui soutenait discrètement
les associations d’obédience germanique qui militaient pour le retour de
l’Allemagne au Cameroun fut destitué pour sa politique pro-Allemande. Il faut
dire qu’entre-temps, la capitulation de l’Allemagne le 11 novembre 1918 fut
accueillie avec joie par les chefs Duala qui considéraient que le moment était
venu pour eux d’être indépendants. Ils étaient tous d’avis que le traité de
1884 était devenu caduque puisque le partenaire au contrat, en l’occurrence les
Allemands, avait disparu.



 



DIBUSI DIKA fut remplacé en 1919 par son
jeune frère, le prince DIN DIKA AKWA qui avait bénéficié d’une libération
conditionnelle le 20 octobre 1918 par le tribunal de circonscription de Douala.



 



Songeant surtout politiquement aux Anglais
qui s’étaient montrés bienveillants à leur arrivée en libérant plusieurs chefs
et notables Douala, Sa Majesté DIN DIKA AKWA prit dès août 1919 une part active
dans le processus de revendication de l’autonomie du Cameroun dans laquelle les
pétitionnaires réclamaient entre autres, le droit de choisir eux-mêmes le Pays
qui exercerait leur tutelle en qualité de mandataire au nom de la Société des
Nations (SDN). Il est finalement destitué et condamné le 3 mai 1921 à 18 mois
d’emprisonnement et à 10 ans d’interdiction de séjour à Douala pour son
activisme anti-français.



 



2.5     Prince Ernest BETOTE DIKA AKWA (1921 - 1924)



 



Il est remplacé à la Chefferie Supérieure
par son jeune frère, le prince Ernest BETOTE DIKA AKWA. Ce dernier prit
immédiatement la tête de l’opposition. Mais mêlé à une affaire de meurtre
rituel à Bonéwonda-Akwa en novembre 1921, il est inculpé par l’administrateur
français Yves-Marie NICOL, chef de la circonscription de Douala qui ne le
portait déjà pas dans son cœur à cause de ses protestations contre les abus de
ladite administration.



Le Chef Supérieur Ernest BETOTE DIKA AKWA
est finalement condamné le 3 juillet 1924 à 5 ans d’emprisonnement par le
tribunal de races de Douala avec résidence obligatoire hors de la ville. C’est
à Maroua qu’on l’envoya purger sa peine.



 



2.6     Prince Arnold EBONGUE DIKA AKWA (1924 - 1927)



 



Cet incident permit la désignation à la
Chefferie Supérieure en août 1924 du prince Arnold EBONGUE DIKA AKWA, autre
fils du King exerçant les fonctions de clerc d’administration.



Dès 1925, le gouvernement français avait
pris une série d’initiatives destinées à modifier la physionomie de la
structure foncière de la ville. Cette opération n’était en fait qu’une
réactualisation du plan d’urbanisation allemand qui ne tenait toujours pas
compte des intérêts des autochtones. En confirmant ces expropriations, le gouvernement
rencontrait la même résistance.



 



Le 20 octobre 1925, le Chef Supérieur Arnold
EBONGUE DIKA AKWA au nom des Bonambela et son homologue Richard DIN MANGA BELL
au nom des Bonadoo adressèrent une lettre de protestations au Gouverneur
MARCHAND en prévention du plan d’expulsion des populations du plateau Joss et
de celui d’Akwa dont on commençait déjà à parler. La lettre resta sans réponse.



En 1926, sa Majesté Arnold EBONGUE DIKA AKWA
prit toutes dispositions utiles pour la renaissance du Ngondo en se rapprochant
des BELL. L’union des deux principaux clans fut scellée par le « Male Manjo »
ou communion du sang. Cérémonie qui se déroula au cimetière de Deïdo afin de
s’assurer sous la foi du serment la fidélité de tous les membres du Ngondo. Le
18 août 1926, le Chef Supérieur Arnold EBONGUE DIKA AKWA et ses pairs de Douala
demandèrent au Pasteur Charles MAITRE de défendre leurs intérêts contre le
gouvernement. Mais le 1er septembre 1926, le gouvernement fit publier au
journal officiel l’arrêté par lequel il décidait le lotissement du plateau
Joss. En réponse, le Ngondo décida de l’envoi d’une délégation à Paris, mais le
retour en Europe du prince Richard DIN MANGA BELL en fin d’année 1926, excédé
par les tracasseries des administrateurs coloniaux et la soudaine mort du
prince Arnold EBONGUE DIKA AKWA en novembre 1927 annulèrent sa concrétisation.
Arnold EBONGUE AKWA fut dès 1928 remplacé à la Chefferie Supérieure par son
jeune frère, le prince Hans NGAKA DIKA AKWA.



 



2.7     Prince Hans NGAKA DIKA AKWA (1928 - 1931)



 



Redoutable activiste, sa Majesté Hans NGAKA
DIKA AKWA et ses pairs de Douala envoyèrent le 19 décembre 1929 une pétition à
la Société des Nations (SDN) dans laquelle ils condamnaient non seulement la
gestion française, mais réclamaient la fin de leur mandat et l’indépendance du
Cameroun.



Deux autres requêtes dénonçant un certain
nombre d’abus furent acheminées les 18 mai et 19 juin 1931 à Genève par le
délégué en Europe des citoyens nègres camerounais, le Martiniquais Vincent
GANTY qui avait temporairement été mandaté par les notables Duala pour se
constituer intermédiaire dans leurs relations politiques auprès de la Société
Des Nations ou de toute autre autorité en Europe.



Sa Majesté Hans NGAKA DIKA AKWA fut
finalement compris dans l’information ouverte au début de l’année 1931 contre
Vincent GANTY et consorts. Arrêté au cours de la même année pour complot contre
la sûreté de l’Etat, Hans NGAKA AKWA fut démis de ses fonctions.



Ce qui permit au prince Ernest BETOTE DIKA
AKWA, désormais plus réceptif à l’égard de l’administration Française depuis sa
sortie de prison, d’être de nouveau installé à la Chefferie Supérieure pendant
que son frère Hans NGAKA AKWA, se trouvait encore en détention. En fait, Ernest
BETOTE DIKA AKWA avait bénéficié par arrêté en date du 2 avril 1927 d’une
libération conditionnelle et d’une autorisation de résidence à Douala.



 



2.8     Retour au trône du Prince Ernest BETOTE
DIKA AKWA (1931 - 1976)



 



Entre temps, les investigations menées conjointement
par l’Eglise et la famille confirmaient le décès en août 1914 à N’gaoundéré, du
prince héritier Ludwig Paul Heinrich MPONDO AKWA. En effet, il avait été
lâchement exécuté par des tirailleurs sur ordre du chef de district, l’allemand
TILLER, alors qu’il allait comme tous les soirs prendre son bain dans le Mayo
jouxtant sa prison.  



 



Les enfants de feu King DIKA MPONDO
entamèrent alors en 1934 des réunions dans le but de préparer la cérémonie
rituelle de clôture de la période du deuil de leur père pour un retour à
l’ordre normal. Il fut aussi question d’assainir leurs dissensions et de
présenter officiellement le nouvel héritier du défunt. Finalement, en dépit des
tergiversations du Prince DIN DIKA AKWA, ces concertations aboutirent au
transfert des droits du feu King Akwa au Prince Ernest BETOTE DIKA AKWA suivant
un rite décrit au protocole du 10 février 1935. Le d

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Biographie du premier martyr SAWA: EYUM EBELE Charley DIDO

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EMBLEME DU ROYAUME DEÏDO

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Article sur le Traité Germano-Duala du 11et 12 juillet 1884 (Prince Kum`a Ndumbe III)

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Epouse et enfants d`EBELE KAYE

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HYMNE DU ROYAUME DEÏDO

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