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NKONGSAMBA: Le train ne sifflera plus

 
Nkongsamba était le terminus du chemin de fer, partant de Douala en passant par Mbanga avec un embranchement sur Kumba.


SOURCE: Le Messager

Mbanga-Nkongsamba

Le train ne sifflera plus

Construite en 1906, la voie ferrée Mbanga-Nkongsamba a été mise hors service depuis plus de dix ans. Aujourd’hui, ses rails sont démontés. A la grande désolation des populations riveraines.
Penja, porte d’entrée et de sortie du Moungo II dans la province du Littoral est une bourgade située à une centaine de kilomètres de Douala où cohabitent pacifiquement autochtones et allogènes. La principale activité ici, comme dans l’ensemble des localités environnantes, notamment Njombé, tourne autour de la bananeraie qui attire un bon nombre d’étrangers. La population locale, quant à elle, est restée concentrée dans le café, la papaye et l’ananas. Les jeunes plus nombreux, par contre, ne supportant pas les minables salaires et les caprices des entreprises qui s’y trouvent préfèrent le commerce des vivres frais qui rapporte gros et immédiatement selon eux. Et pour preuve. “Un sac de papaye coûtant 8.000 f cfa à Penja et vendu à Douala rapporte 15.000 f cfa”, raconte Nicolas Yotcha, l’air gai.
L’activité commerciale trouve le grand appui à la faveur de l’axe routier Douala-Bafoussam qui traverse les localités de Mbanga à Nkongsamba, jadis desservies par les rails. Le train était alors le moyen le plus sûr car, la route à l’époque avait toutes les caractéristiques pour décourager même les voyageurs les plus téméraires. On l’empruntait par nécessité et non par plaisir. Aujourd’hui, les données ont changé. Depuis plus de dix ans, le tronçon du chemin de fer Mbanga-Nkongsamba a été mis hors service. C’étaient les dernières décisions de Samuel Minko et Ngongang Ouandji, respectivement directeur général et président du Conseil d’administration de la Régie nationale des chemins de fer du Cameroun (Régifercam), dans les années 1988/1989.

L’envol d’un joli rêve

Longtemps après la suspension du tronçon Mbanga-Nkongsamba, les populations de ces localités nourrissaient un espoir d’entendre encore un jour siffler le train. Mais depuis janvier dernier, leur rêve s’est évanoui comme une colonne de fumée. Tout a commencé avec la non consignation dans le cahier des charges de Camrail, repreneur de la Régifercam, des tronçons Bonabéri-Nkongsamba et Mbanga-Kumba. Ce dernier relève du service conventionné et subventionné. C’est dire que l’Etat verse à Camrail des subventions en terme de compensation pour ses prestations sur la ligne Bonabéri-Kumba, construite en 1969. Malheureusement, Mbanga-Nkongsamba n’a pas bénéficié de ce traitement de faveur. Des sources bien informées à Camrail avancent quelques raisons à cela : “La suspension du tronçon Mbanga-Nkongsamba a été décidée pour des raisons de sécurité. Les rails qui y sont posés depuis 1906 sont tombés sous le coup de l’usure. Contrairement a ceux de Mbanga-Kumba (1969) encore acceptables”.
De Mbanga à Nkongsamba, en passant par Nkapa, Loum, Ndoungué, … les populations qui ont connu la belle époque du train ne veulent rien entendre comme raison de la privatisation de leur moyen de transport privilégié. “Le train était tout pour nous. Un moyen de transport, une source de revenus et une histoire de fierté”, déclare avachi, un sexagénaire à Penja. Ressaisi, il peut ajouter : “il nous aidait à nous déplacer avec ou sans argent et à développer un petit commerce entre les localités riveraines et Douala. Depuis que le train ne passe plus ici, on est mort”. Et pourtant, la route est là. Mais pour notre interlocuteur comme pour bon nombre d’habitants à Penja, la route ne saurait remplacer les rails. Et pour cause. “Dans quelle voiture pouvez-vous monter sans payer de Nkongsamba à Douala? Avec le train à l’époque, on pouvait le faire en jonglant les contrôleurs. Et quand quelqu’un était coincé, il savait comment faire pour s’en sortir”, poursuit-il. Le train dans ce tronçon n’a pas que fait l’affaire des petits commerçants de café, d’huile de palme, de vivres frais, etc. “Lorsque je fréquentais à Ndoungué, nous empruntions le train à la gare de Douala-Bassa sans payer un seul sou”, se souvient Salomon Ketcha, diplômé de l’enseignement supérieur et vendeur d’ananas à Penja. Pour Adalbert Tchompdou, infirme de son état, l’incertitude est totale depuis qu’“un groupe d’individus démontent ce qui restait encore de souvenirs du chemin de fer et qui animait l’espoir et le rêve qu’un jour la voie sera rouverte”.

Le bonheur des autres

Depuis près de six mois, la voie ferrée Mbanga-Nkongsamba reçoit des visiteurs d’un genre particulier. Deux équipes, l’une partie de Mbanga pour Loum et l’autre de Nkongsamba pour Loum, s’y activent de 8 heures à 17 heures chaque jour. Munis de marteaux, tournevis, clés à molette, déboulonneuses, criques, barramynes, pioches, masses, dégripants, bouteilles de gaz qu’ils traînent dans un porte-tout, chalumeau, etc. ces jeunes gens déterrent les anciens rails que la broussaille avait déjà envahis. Ils sont cantonneurs (débroussaillent la voie ferrée), chalumistes, déboulonneurs, et chasseurs (basculent la ferraille récupérée pour sa mise en route). Ils y travaillent avec beaucoup d’enthousiasme et de détermination. “Nous ne nous plaignons pas pour le moment. Nous avons des bons de prise en charge et nos salaires varient entre 40 et 50.000 f cfa par mois”, nous confie Jérôme Fomo, employé à “Cam-récupération”, l’une des sociétés qui sous-traitent avec le groupe Fokou, grand bénéficiaire de cette ferraille de récupération qui fait tourner les Aciéries du Cameroun.
Dans ce tronçon, rien n’est laissé de côté. Traverses, rails, boulons, vis, la ferraille c’est la ferraille. “Nous travaillons sur 1 km par jour environ. On nous demande de fournir 20 tonnes de ferrailles par jour, mais nous arrivons souvent à donner 30 tonnes par jour, ce qui donne lieu aux primes”, affirme confiant, Jérôme Fomo qui ne sait rien du contrat entre son employeur et le groupe Fokou ou encore entre le groupe Fokou et Camrail.
Au fait, il se trouve que les anciens rails sur la voie ferrée Mbanga-Nkongsamba, comme tout le patrimoine de l’ex-Régifercam, sont gérés par le liquidateur. C’est ce dernier, de sources concordantes à Camrail, qui a vendu cette ferraille à Fokou suite à un appel d’offres de vente y afférent. Dans son souci de se faire de l’argent pour payer les créances, le liquidateur de la Régifercam n’a trouvé bon que de vendre le patrimoine. Ce que regrette amèrement un ancien cheminot : “Ces rails n’existent plus nulle part sauf à Nuremberg (Allemagne) où il y a un musée de chemins de fer. J’y ai retrouvé le Micado qui roule encore. Chez nous, on envoie à la ferraille. Rien n’est gardé pour la postérité”. Cet ancien cheminot qui a requis l’anonymat reconnaît néanmoins que “Mbanga-Nkongsamba est une pente qui demande des machines puissantes. Et avec la route qui est un grand concurrent aujourd’hui, une autre étude aurait dû être menée dans le sens de la modernisation de cette voie qui allait nécessiter beaucoup de moyens”.
Force est cependant de reconnaître que la construction d’un chemin de fer ou la réfection d’une voie relève de la volonté politique. Car, le chemin de fer coûte cher. Le fait qu’il ne soit pas rentable immédiatement démotive les pouvoirs publics. Or, le cas du Transcamerounais Yaoundé-Ngaoundéré construit avec l’appui du président Ahidjo était considéré en 1964 comme un gâchis. Depuis 2001, il fait vivre le Cameroun tout entier. Sans trop demander à combien ces anciens rails sur la voie Mbanga-Nkongsamba ont été vendus, les populations riveraines ne posent pas de question pour savoir s’il fallait ou pas vendre ces rails. Ils espèrent encore être réveillés au milieu de la nuit par les flons flons d’un train qui ne sifflera plus jamais là-bas. Sauf miracle.

Noé Ndjebet Massoussi
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