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Le Mandat. Sembène Ousmane, Légion d’honneur française

 
Il faut rompre les relations actuelles entre la France et le Sénégal, car on y trouve des choses néfastes à l’amitié et à la solidarité perpétuelles. Je suis pour l’amitié entre tous les peuples du monde, mais on ne doit pas rejeter nos malheurs sur


Effigie satirique socio-économique de l’Afrique contemporaine en général et de la société sénégalaise en particulier, Le Mandat, du cinéaste sénégalais Sembène Ousmane, a été écrit durant les années post-indépendances à savoir, en 1968.

Plus qu’un simple récit traditionnel teinté d’exotisme et d’africanismes, ce roman dépeint avec probité et réalisme, mais aussi avec humour et bonhomie, la dureté de la vie en Afrique ainsi que la bassesse et la misère morale et matérielle de tout un peuple en mal être, désaxé, sybarite et seul face à son destin. Profondément embourbé dans une léthargie dont il ne peut commodément se départir faute de moyens et de concrètes réalisations, et ainsi confiné dans un environnement des plus hostiles, ce peuple, issu d’un quartier populaire de Dakar, ne vit que de ragots, de vices et de roublardises. En effet, dans une société où la « culture » de l’oisiveté, celle de l’assistanat et celle du cynisme ont la primauté sur l’esprit d’entreprise, esprit libérateur et salvateur, il est difficile pour bien des gens, à l’instar d’Ibrahima Dieng, de s’en sortir et de se réaliser.



Polygame et père de famille nombreuse, Ibrahima Dieng mène comme tout sénégalais de son époque et de son rang, une dure et triste vie aux côtés de ses deux épouses, Mety et Aram. Au chômage depuis un an et victime des effets pervers engendrés par l’indépendance, celui-ci a appris à ses dépends et avec le temps, à accepter sa condition matérielle. Néanmoins, sa vie bascule le jour où il reçoit de la part de son neveu nouvellement arrivé en France, un providentiel mandat d’une valeur de 25.000 FCFA. Dès lors, la nouvelle se propage dans tout le quartier et chacun voit en ce pécule inopiné le remède et la solution miracles, mais temporaires, à leur triste existence ainsi qu’à leurs maux quotidiens. Les habitants de ce faubourg mènent une vie des plus précaires faite de privations, de frustrations, d’aigreur, de dettes et de disette. Ainsi, telle une proie menacée et acculée dans ses retranchements les plus poussés, Dieng devient rapidement dans tout le quartier, une sorte de « Rédempteur économique » sur lequel reposent des milliers d’espoirs. De la sorte, sollicité par tous sans exception et avant même d’être entré en possession du mandat, celui-ci n’aura d’autre choix que de promettre entraide à ses concitoyens. Malheureusement, afin de récupérer ce mandat dont il ne touchera que 2.000 FCFA, 3.000 FCFA revenant à sa sœur, la mère de son neveu Abdou, et 20.000 FCFA à ce dernier lui-même, la poste lui demande une carte d’identité qu’il ne possède pas. Pour en avoir une il lui faudra se procurer des photos d’identité et un acte de naissance et obtenir ladite carte avant deux semaines, au terme desquelles le mandat, faute de pièces justificatives, sera renvoyé à son expéditeur. Commence alors une « course contre la montre ». Démuni, Dieng a besoin d’argent et se voit très vite contraint de quémander auprès d’amis ou de membres de sa famille. Cependant, son parcours est marqué d’obstacles. En effet, chaque étape de sa quête et chaque entrée d’argent attirent convoitises et sollicitations. Néanmoins, confronté aux lenteurs, au cynisme et à la malhonnêteté d’une bureaucratie africaine et plus précisément sénégalaise en pleine crise et nécessitant une totale restructuration, Dieng, désespéré et à bout d’effort, décide de se tourner vers un de ses neveux. Suivant les conseils de celui-ci, il lui fera rédiger une procuration afin de le désigner comme son mandataire. Finalement, dupé sans vergogne par celui qui se présentait alors comme sa dernière chance et en qui il avait une entière confiance, Dieng, seul et abandonné à son triste sort, ne touchera jamais le « fameux » mandat.

Finalement, s’il dépeint avec humour les réalités sociales dans les sociétés africaines contemporaines, Sembène Ousmane dénonce de façon plus ou moins virulente les dysfonctionnements d’un système profondément ébranlé. Ainsi, il ne manque pas d’évoquer la lenteur et la dépravation de nos systèmes bureaucratiques actuels ; des systèmes corrompus dans lesquels la règle du « premier arrivé, premier servi » n’existe pas ; les premiers et mieux servis étant les détenteurs du capital. De plus, toute cette mise en scène lui permet aussi d’aborder le problème des mentalités en Afrique ; obstacle majeur à son développement. En effet, dans un monde où les valeurs morales essentielles et inhérentes à tout homme sont supplantées par l’hypocrisie et la fourberie et dans lequel la culture de l’assistanat tend à se développer, comment prétendre au développement ? Tous les coups sont permis pour assouvir ses besoins égoïstes et personnels. Peut-on de ce fait encore parler de « solidarité » en tant que valeur essentielle en Afrique alors que l’individualisme semble être de toute évidence l’apanage des habitants de cette terre ? Il nous incombe ainsi à tous de prendre conscience qu’un monde ne se fait pas tout seul et que « volonté, esprit d’entreprise, solidarité et honnêteté » demeurent le moteur essentiel à tout développement aussi bien économique que moral.

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Sembène Ousmane reçoit la Légion d’honneur française
par Panapress
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Sembene Ousmane

Le cinéaste et écrivain sénégalais Sembène Ousmane a reçu, jeudi, à la résidence de l’ambassadeur de la France à Dakar, les insignes d’officier dans l’Ordre de la Légion d’honneur de la République française.

Cette distinction est la troisième qu’a reçue le réalisateur du film Moolaade (lutte contre l’excision des filles, qui a reçu le prix « Un certain regard » au dernier festival de Cannes), après celles d’officier puis de commandeur des Arts et Lettres.

La cérémonie a débuté par la projection du premier film de Sembène Ousmane (83 ans), le court-métrage de 20 minutes Borom Sarett (le charretier) réalisé en 1962.

A l’endroit du récipiendaire, l’ambassadeur de France à Dakar, André Parant, a rappelé que dans le milieu du cinéma africain, on l’appelle « L’aîné des anciens », pour désigner le pionnier, la référence et le doyen qui, en 1966, a signé le premier long-métrage produit et réalisé en Afrique : La noire de..., adapté du roman du même nom et du même auteur, publié en 1962.

Selon le diplomate, avec cette distinction, « on honore l’artiste et l’homme de conviction, engagé » qui du Docker noir aux Bouts de bois de Dieu, en passant par Le mandat, Xala, Emitaï, Camp de Thiaroye (qui a été primé à la Mostra de Venise), etc, a toujours fait montre de sa bataille contre les injustices sociales.

« Sembène est un esprit qui dérange et dénonce », a ajouté M. Parant, selon qui, ses « coups de gueule sont redoutés. Défenseur du cinéma africain, s’il parle, c’est pour houspiller les autorités du continent. Il est le plus connu et le plus respecté des cinéastes africains », mais aussi très lié à la France.

Toujours prêt à dénoncer, Sembène Ousmane a souligné que la parole est, dans toutes les cultures africaines, la chose la plus sacrée, avant de regretter que « tous nos médias sont, aujourd’hui, monopolisés par (une minorité) qui raconte la même chose : des mensonges ».

Selon lui, quand il a reçu la lettre du ministre français de la Culture lui proposant la Légion d’honneur, il a été obligé de consulter beaucoup de personnes, tant il était troublé.

Il n’avait de cesse de se demander s’il fallait accepter cette distinction ou non.

Mais finalement, il a été convaincu par ses proches et ses filleuls français.

Pour le cinéaste qui dit avoir connu « la France des travaux manuels, des labours, la France champêtre », « il faut rompre les relations actuelles entre la France et le Sénégal, car on y trouve des choses néfastes à l’amitié et à la solidarité perpétuelles. Je suis pour l’amitié entre tous les peuples du monde, en particulier avec la France, mais on ne doit pas rejeter nos malheurs sur le dos de la France qui ne nous doit rien ».

Le jour où le Sénégal a eu son indépendance, a-t-il révélé, « j’ai rejeté ma nationalité française. Ayant longtemps lutté pour l’indépendance de mon pays, je ne devais pas demeurer français. Je devais travailler pour le Sénégal afin de léguer un héritage à mes enfants et mes petits-enfants ».
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