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 Révérend Père Meinrad Hebga


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Père Pierre Meinhard Hebga, l’un des pionniers de la philosophie camerounaise.

 
“ L’homosexualité n’est pas une affaire privée”


Quoique absent (avec Fabien Eboussi Boulaga) des tables rondes qui ont inspiré la rédaction de l’ouvrage, “ Philosophes du Cameroun ”, le père Pierre Meinhard Hebga reste l’un des mousquetaires et pionniers de la philosophie camerounaise. Approché pendant la cérémonie de dédicace de l’ouvrage, le prélat réagit sur le contenu du livre, sur ce qui est dit de son immense œuvre. Il prend le contre-pied de Paul Biya et fustige l’homosexualité.

“ L’homosexualité n’est pas une affaire privée”

Comment réagissez-vous face à ce qui est dit dans l’ouvrage et principalement sur la partie du livre destinée à votre œuvre ?
La philosophie est un domaine très vaste. On a parlé de quatre philosophes Came-rounais, c’est vrai. Comme je l’ai dit à l’ambassadeur de France, je suis de la bande des quatre. Il est important de souligner que la philosophie est une richesse. Elle est essentiellement une critique. Non pas une critique destructrice, mais celle où l’on évalue la réflexion, celle où on cherche à faire comprendre pourquoi on soutient telle thèse et non telle autre. Il y a eu dans ce livre, concernant tel ou tel auteur (philosophe) des déraillements en paroles qui, au lieu d’être de la dialectique, étaient de l’idéologie insultante. Il y a 25 ans, on a publié un ouvrage intitulé “ Nous sommes à l’heure du soupçon ”. Mis à part cela, je crois qu’il y a dans “ Philosophes du Cameroun ”, un aspect et une volonté de réflexion sérieuse. On a fait l’objection en questionnant pourquoi le professeur Towa veut suivre le modèle européen. Ce qui m’amène à me souvenir qu’il y a quelques jours, lors d’une soutenance de thèse à l’Université de Yaoundé I, l’Européen qui est venu de Rotterdam a souligné que ce que nous disions autrefois de la rationalité n’est plus la même chose aujourd’hui. Il faut avancer.

Quel jugement portez-vous sur le livre ?
Je pense qu’un livre comme celui-là est utile. Il y a quelques boxes parfois, mais ce n’est pas mauvais, parce que tout le monde cherche la vérité. Il ne faut pas non plus être trop radical en soutenant qu’on a tout trouvé. Il faut s’ouvrir à la pensée des autres. Il est très important que nous Africains, cherchions à réfléchir à partir de ce que nous sommes. Lorsque ce Blanc a dit cela, l’autre jour, l’autre qui était président du jury a dit que ce n’était pas nécessaire pour les Africains de répéter tout ce qu’ils ont fait. “ Nous attendons aussi quelque chose de vous ”, a-t-il martelé. Faites aussi un effort pour réfléchir sur votre pensée. Il y a un père dominicain qui travaille sur Kaptala à Paris, qui a fait une extension de mon livre et m’a envoyé une copie dans un journal. Il me dit que nous avons raison, il faut partir de ce que nous sommes. Il n’est pas question de courir après un idéal européen. Cela fait des siècles qu’ils cherchent eux aussi. Mais, parfois on se demande si ceux qui découvrent la lune et les étoiles, ne sont pas en train de dégringoler. Par exemple, cette affaire des ménages entre homosexuels. En faire une loi, c’est quelque chose de terrible et d’impitoyable. Nous avons donc quelque chose à apporter. On m’a fait cadeau à Paris d’un livre rédigé par un mathématicien français qui rend hommage aux Africains. Il dit que la mathématique est venue d’Afrique. C’est vrai, ce sont des Egyptiens noirs qui ont été les pionniers de la mathématique. Mais c’est vraiment dommage que chaque fois qu’un Européen fait l’éloge d’un Africain, ses compatriotes disent qu’il est un traître. Et pourtant, il est impératif de rendre hommage aux Africains, car ce sont eux qui ont inventé les sciences. Même s’ils n’y ont pas compris grand chose, c’est eux les inventeurs. Des livres comme “ Philosophes du Cameroun ”, lorsqu’ils vont faire le tour du monde, vont amener les gens à voir autrement l’Afrique.

Meinrad Hebga

Qu’est ce que ce livre apporte de nouveau ou de valeur ajoutée tant dans la connaissance des grands maîtres que vous êtes, que dans l’enseignement de la philosophie au Cameroun ? Beaucoup de choses. Quelqu’un a fait une thèse de doctorat d’études sur ma propre thèse, il a eu une mention très honorable devant un jury international. J’ai dit qu’il faut considérer l’homme non pas comme l’âme et le corps. L’homme est pluriel ; c’est ce qui peut nous permettre de comprendre les phénomènes paranormaux. Comment est-ce qu’on peut être ici à Yaoundé et agir à Bafoussam ? Chez les Blancs, la mort c’est la séparation de l’âme et du corps depuis Platon. Mais je dis quand c’est séparé, c’est la mort. Seulement, chez nous, on peut mourir un peu, on peut mourir beaucoup, on peut être très mort. Il faut donc prendre, apprendre l’anthropologie africaine avant de prétendre ridiculiser notre pensée, en disant que les Africains font de l’irrationnel. Si vous arrachez notre discours philosophique de son contexte anthropologique, c’est-à-dire comment nous Africains considérons l’homme, vous y mettez le contexte européen, ça ne colle pas. Il y a là une erreur de méthodologie. Je crois que nous avons énormément de richesses, même si malheureusement, on est en train de les perdre. Par exemple, l’enjeu de la famille. Il y a belle lurette que chez nous, la famille a cessé d’avoir un sens. Maintenant, on s’est lancé dans la construction des familles étroites. En Afrique, on ne parlait pas des enfants de la rue. Dans ma jeunesse, je n’ai jamais vu des enfants de la rue. L’enfant n’était pas celui d’un tel. Tout enfant doit trouver quelque part un secours. Mais, quand on voit maintenant des enfants qui errent dans les rues, qui arpentent et déambulent dans tous les sens, des enfants qui vous approchent et vous disent, cela fait deux jours que je n’ai pas mangé, c’est humiliant pour nous, Africains. Il faut donc que les philosophes et les autres chercheurs africains recensent tout ce qui est propre aux Africains, ce qui constitue nos richesses et que les Blancs nous envient. Nous avons intérêt à développer toutes nos richesses, au lieu de courir après eux pour copier et imiter bêtement toutes les bêtises qu’ils font.

Existe-t-il des exemples à suivre ?
Il y a un Juif anglais qui a demandé à une Camerounaise si chez elle, on rejette les vieillards comme on le fait ici. Elle lui a rétorqué que chez nous, on a besoin de nos grands-pères et grand-mères. Et le Juif de répondre : c’est vous qui êtes civilisés. Comme disait Léopold Sedar Senghor, dans la rencontre du donner et du recevoir, nous avons quelque chose de positif à apporter. Il ne faut pas noyer cela. Il y a nos langues, qui sont une grande sagesse. Voyez-vous que nos langues que nous déconsidérons ici, sont enseignées dans les universités américaines. J’ai suivi un cours de Bassa’a, Ewondo et Duala à l’Université de Pennsylvanie. Des Blancs qui avaient des meilleures notes que nous, j’ai eu honte et j’ai détalé en vitesse. Voyez-vous qu’un Blanc s’en sorte avec la meilleure note que moi, dans ma propre langue. Celui qui nous enseignait était un Blanc venu d’Afrique du Sud qui parle couramment sept langues bantoues. J’ai aussi rencontré un monsieur qui a appris le Bandjoun en Californie, qui enseigne au collège Saint Paul de Bafang. Les Blancs envient nos langues. Il y a un qui m’a dit que nos langues sont une merveille. Pour nous qui sommes chrétiens et lisons la Bible, nos langues bantoues, sont plus proches de la langue de Jésus que ne le sont l’anglais et le français. Quand vous prenez la Bible de Jérusalem, vous traduisez des commentaires. Chez nous, dans nos langues, on peut traduire mot à mot. Je connais l’hébreu et je peux le faire. Il y a des richesses comme celles contenues dans nos langues qu’il faut sauvegarder. La philosophie n’a pas commencé en Europe, mais en Afrique. Les gens comme Platon et Aristote ont appris la philosophie en Egypte. Maintenant que nous avons retrouvé notre bien, il faut en faire bon usage. Nous voulons non pas nous séparer des Européens qui ont fait des progrès, mais nous voulons léguer à nos enfants et petits-fils un héritage. Qu’ils sachent qu’ils ne viennent pas de nulle part. Ils ont aussi une histoire… Une histoire qui est belle, riche et garnie de nombreux trésors.

Quelle exploitation peut-on faire d’un ouvrage comme celui-ci. Peut-on, en se référant à des repères comme vous, parvenir à modéliser ou à moraliser la société camerounaise, aujourd’hui meurtrie et gangrenée par la corruption, l’homosexualité et les détournements de la fortune publique ?
Il faut que les philosophes camerounais aient le courage de dire la vérité. L’autre jour, j’ai été interviewé par madame Marie Claire Nana de Cameroon Tribune, dans leur espace “ les quatre vérités ”. Je ne me suis pas limité à quatre, mais je lui ai dit six vérités. J’y ai fait des critiques très dures. Il faut combattre la corruption. Il faut user de toutes les énergies nécessaires pour le faire avec beaucoup de sévérité. Quand j’avais mes quatorze ans, je savais que dans ce pays on ne fermait pas sa porte ; et personne n’entrait chez qui que ce soit pour voler. Aujourd’hui, nous chantons et disons partout que nous sommes chrétiens, alors que nous volons le matin, le soir et même à longueur de journée. Parlant toujours de morale, il y a l’homosexualité. Ce n’est pas la vie privée, comme l’a dit le chef de l’Etat. La loi camerounaise interdit les pratiques homosexuelles. Notre tradition l’interdit. La Bible l’interdit aussi. Ce n’est pas une affaire privée. Il faut avoir le courage de décrier et de dénoncer cela. Même en se basant sur la morale traditionnelle, il faudrait que dans les manuels de philosophie dans les classes de 1ère ou de Tles, qu’on fasse passer nos valeurs ancestrales, en leur donnant ce relief de réflexion philosophique, au lieu d’apprendre seulement les choses qui viennent d’Europe. C’est cela qui est très important.  

Par Entretien avec Souley ONOHIOLO
Le 23-11-2006



Source: Le Messager
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