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Histoire du Cameroun : Une tradition de mépris des héros nationaux

 
Les régimes successifs d’Ahmadou Ahidjo et de Paul Biya, l’Etat n’ont pas institué des jours de commémoration de la mémoire de nos martyrs et héros nationaux.


Tout se passe comme si ceux qui gouvernent le pays depuis l’indépendance sont amnésiques ou n’ont pas le sens de l’histoire. A moins qu’il s’agisse d’un problème plus grave encore…

Ce 8 août est en principe un grand jour pour l’entité socio - juridique et
politique qui est devenu le Cameroun. Un pays qui tire ses origines du traité
germano - douala du 12 juillet 1884. Traité sur lequel s’était appuyé le prince Rudolf Douala Manga Bell et son conseiller Ngosso Din pour refuser
l’expropriation des terres appartenant aux populations indigènes. Ils furent
malheureusement pendus le 8 août 1914 au cœur du quartier Bonanjo, place du
gouvernement, à Douala, par l’administration allemande qui assurait le
protectorat, pour “ haute trahison ”. Au terme d’une parodie de procès.

Ce moment de l’histoire n’est pas assez connu ni valorisé dans sa dimension
patriotique et nationaliste. L’Etat du Cameroun a pratiquement abandonné le
souvenir, la commémoration de cet événement à la famille, au clan, aux
descendants et aux populations du canton Bell. Lesquels viennent, en
procession, se recueillir et déposer une gerbe de fleurs devant la tombe de
Rudolf Douala Manga Bell chaque 8 août, jour anniversaire de ce qu’il faut
considérer comme un assassinat. Il convient de rappeler qu’après la pendaison
du héros national, il avait été inhumé au cimetière Njoh Njoh. Plus tard, ses
restes ont été exhumés et ramenés au domicile familial. Rudolf Douala Manga
Bell repose auprès de son grand père, de son père, et de son fils aîné derrière l’ancien palais connu sous le nom de la pagode à Bonanjo. Dans l’indifférence des pouvoirs publics et de nombreux concitoyens qui auraient dû s’y retrouver souvent, comme en pèlerinage, et surtout le 8 août pour exprimer ou signifier leur reconnaissance au martyr. Le fait qu’on ait donné à une promotion de l’Ecole militaire interarmes (Emia) le nom de Rudolf Douala Manga Bell ne suffit pas pour l’honorer efficacement dans la mémoire collective.

Haute trahison

Ce qui semble plutôt pathétique est la présence, non loin de la pagode, du
monument du général Leclerc debout, triomphant. Ainsi qu’une statue d’un soldat inconnu dans le jardin public de la grande place ! Comme si le Cameroun n’avait aucun soldat connu ayant participé à la première ou à la seconde guerre
mondiale ! Le même 8 août 1914, d’autres compatriotes étaient exécutés sur la place publique dans d’autres localités : Martin Paul Samba et les autres résistants d’Ebolowa, de Kribi, etc, ont payé de leur vie leur refus de laisser l’administration allemande violer les engagements du traité et transformer de fait en colonie le protectorat sur le Cameroun. Alors que la guerre de 1914-1918 battait son plein en Europe et dans les colonies françaises d’Afrique, toute velléité ou tentative de résistance ou d’opposition des indigènes était perçue comme une haute trahison et sévèrement sanctionnée.

La situation que connaît les premiers héros nationaux n’est pas différente de
celle de ceux qui se battront des années 1940 à 1960 pour l’indépendance et la
Réunification d’une part, et d’autre part de 1960 à l’exécution sur la place
publique d’Ernest Ouandié, le dernier des leaders historiques de l’Union des
populations du Cameroun (Upc), à Bafoussam, en 1971. Bien sûr, sous la pression populaire en 1990 et “ les villes- mortes ” en 1991, il y’a eu la
réhabilitation de l’ancien président Ahmadou Ahidjo et de trois martyrs : Ruben Um Nyobé, secrétaire général de l’Upc qui fut assassiné le 13 septembre 1958 à Boumnyebel ; Félix Roland Moumié, président de l’Upc, assassiné par
empoisonnement le 3 novembre 1960 à Génève, en Suisse et Ernest Ouandié,
Vice-président de l’Upc, assassiné le 15 janvier 1971 à Bafoussam. Cette
réhabilitation de certaines figures de l’histoire ne s’est pas accompagnée de
mesures ou d’actes concrets montrant une réelle volonté de perpétuer la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour que le Cameroun accède à l’indépendance et se libère du colonialisme et du néocolonialisme, encore hélas, très présent. Il n’y a jamais eu d’obsèques ou de funérailles nationales pour nos héros, martyrs et toutes les grandes figures connues ou anonymes de l’histoire du Cameroun. L’Etat n’a jamais initié la construction de monuments et stèles funéraires pour eux, ni pensé à organiser une journée de souvenir pour l’un d’eux, chacun d’eux ou pour eux tous. L’Etat et le peuple camerounais doivent honorer la mémoire des martyrs et héros nationaux. Sans discrimination et sans révisionnisme. Il s’agit d’un devoir de mémoire. Il est dangereux pour un pays d’écrire son histoire avec la gomme et, pour un Etat, de valider, par le silence et l’indifférence, une tradition de mépris des héros nationaux.


Edmond Kamguia K

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