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MUSIQUE - Une rétrospective de Suzanne Kala-Lobè

 
Les JCM (Journées camerounaises de la musique) du 12 au 16 décembre. 5 cadences pour les musiques camerounaises. Des évènements en toile de fond, qui ne seront pas sans incidence sur les rythmes et la mélodie ; les années 50, années de luttes,



Les Jcm (Journées camerounaises de la musique), vont rassembler, du 12 au 16 décembre, tout ce que la musique camerounaise compte comme professionnels. Des journées et rencontres professionnelles au menu au Parc des princes à Douala. Mais en attendant, rétrospective des sons qui ont fait danser les Camerounais
de 1956 jusqu’ici.


1956-2006 :

5 cadences pour les musiques camerounaises. Des évènements en toile de fond, qui ne seront pas sans incidence sur les rythmes et la mélodie ; les années 50, années de luttes, de violences. Bandoeng vient, à peine, d’achever sa conférence des non-alignés... Les peuples sont déterminés. L’Upc lutte, comme au Congo, et en Guinée. Les années 50 préparent-elles les peuples africains à l’Indépendance ? Toujours est-il que les nationaux veulent inventer leur musique. Le makossa naît de ces deux désirs : s’émanciper et aller vers la modernité. Les années 60 vibrent avec les espoirs d’Indépendance. Elles vont se heurter aux désillusions, mais se réveiller avec le mouvement du Black Power. Pas étonnant que dès les années 70, le “ Say it Loud, I’am black Proud, fasse exploser ! Soul Makossa ”. Les années 80 sont celles du début de la crise, mais aussi d’un autre espoir. Paul Biya arrive en 1982, et jure d’apporter rigueur et moralisation. C’est un tourbillon qui va suivre, où tout le monde se lance. La musique bouge aux rythmes des Guy Lobé, Moni Bilé, etc. Puis, le tournant des années 90. La pression des musiques d’ailleurs, la machine mise en place par Wenge musique vont avoir raison de la résistance camerounaise. Celle-ci titube, se cherche des envolées, mais n’arrive plus à fédérer. Alors, elle explose en mille et un sons différents, et tout le monde s’interroge sur son avenir. Au beau milieu de tout cela, la question du statut de l’artiste mûrit les législateurs. Les lois changent, mais un autre débat s’ouvre ! Puis, les années 90 auraient pu amener de nouveaux sons. Mais non : les chanteurs réinventent l’engagement. Parodient des chansons célèbres, tandis que le peuple détourne de son sens des chansons devenues populaires. Ces années-là, les années 90 vont voire naître une recherche esthétique qui veut s’enraciner. Mais, la tentation est grande entre une mondialisation, qui uniformise le son, et un Occident à la recherche d’une authenticité qui oblige des artistes à aller puiser leurs rythmes, aux sources du terroir. La fusion a du mal à prendre racine, mais elle explosera sous les doigts de deux bassistes exceptionnels : Richard Bona et Etienne Mbappé. Tous les deux, chacun à sa manière, vont travailler à ce nouveau son : celui qui fait danser les mengus (ces déesses du Wouri et prêtresses du décalé), twister les ancêtres et faire jubiler la jeunesse urbaine en un coupé décalé qui prend son inspiration dans les rythmes bien de chez nous. Un mélange de terroir, où la tradition devient là, le prolongement d’une exploration musicale. Une rétrospective sur 50 ans ne peut se faire en quelques lignes. Mais, bon, ceci est une esquisse.

Les années 50.

Alors qu’aux premières lueurs des années 50, l’élite ”évoluée” est férue des musiques classiques, les mouvements sociaux politiques, qui secouent l’Afrique, ne vont pas tarder à s’insinuer dans la revendication identitaire, qui donne naissance au Makossa. Mais si Ebanda Manfred, Messi Martin, cherchent un son, les influences sont encore fortes dans le jeu des artistes. C’est au milieu de ces années, vers 1955, qu’un nouveau toilettage va faire du bien à la musique camerounaise.

Introduction d’une ligne mélodique simple, avec un retour aux rythmes du terroir. La musique camerounaise va s’émanciper des rythmes cubains et même africains, comme le high-life, la rumba et plus tard le soukouss. En deux révolutions portées par Jean Bikoko et Messi Martin, l’orchestration devient un souci majeur ! D’autres vont rester assez réfractaires à l’entrée en jeu de la batterie, tolérant à peine l’orgue : l’ancien des synthés : entre harmonium et piano. Cependant, le texte et donc sa version chantée (la mélodie). La voix parle et explique, elle est un instrument et pour être entendue, il lui faut un accompagnement à sa mesure. L’orchestration est sobre. Et sommaire ! On moralise et on explique.

Les années 60.

La confirmation de l’émancipation et le décollage des groupes sont célébrés. Les bars deviennent des lieux de production musicale, le makossa, s’enracine comme musique urbaine, même si ses chanteurs principaux continuent à être moralisateurs. Eboa Lotin s’impose et estampille le makossa de lignes harmoniques complexes et mélancoliques, avec des paroles provocatrices.

Les années 70.

On pourrait les baptiser ”années Black chansons et funk makossa”. L’orchestration se complexifie, la batterie entre avec la grosse caisse dans la danse et la basse commence à devenir un instrument de référence. C’est la période des Jean Dikoto Mandengue, Vicky Edimo. C’est le temps des audaces de “ Say It loud, I’am Black and Proud ”. Du jazz et du soul naît un makossa funk et gospel : celui de Brillant, avec la descente de la basse et les rifs saxo. Le ton est donné et la cadence musicale est dominée par le son “ Soul makossa ”. C’est aussi un temps d’effervescence, où Afrique Ambiance et Sonodisc s’intéressent à l’équipe nationale qui en est à ses balbutiements. Elle cherche ”le” son !

Les années 80.

Une grande profusion musicale, où chacun s’essaye et prend des risques de mélange dans la variété. Petit Pays, Sam Fan Thomas crèvent le plafond : l’un en accélérant le makossa et en le dépoussiérant dit-il de ses pesanteurs, l’autre en inventant le makassi. Mais, il y a, en filigrane, un courant qui recommence à défendre la mélodie et les harmonies complexes. Il est peu connu ou reconnu. A l’étranger, Etienne Mbappé, invente Ultramarine et Henri Dikongué commence sa chanson troubadour. Au Cameroun, tous les jeunes talents explosent dans des makossa bien rythmés, avec le label de la fameuse Equipe nationale. Les trois choristes : Charlotte Mbango, Sisi Dipoko, et Grâce Decca, sont les fidèles de l’équipe nationale et de tous les Moni Bilé et autre Guy Lobé.

Les années 90.

Elles, sont difficiles à caractériser. Un retour à la variété stricte avec des lignes mélodiques minimalistes, parce que la révolution technologique permet de se passer d’orchestre en studio et de programmer des basses, batteries, riffs saxo, standard. Un son métallique fait son entrée, en même temps que la dance-music : en opposition à la musique où le texte est fort et la ligne mélodique présente. On zouk quelque chose et la musique camerounaise semble s’essouffler.

Les années 2000

On est en plein dedans, les tendances sont assez disparates. Si l’on en juge aux derniers albums sortis de 2000 à maintenant, on peut distinguer un timide retour aux sources caractérisé par l’album des jumeaux Massao, une tendance aux mélanges et fusion : Etienne Mbappé, Richard Bona. Mais le reggae, le hip-hop, le raga, confirme leur place de prédilection, comme musique porteuse d’un discours et d’un message. Mais Longué Longué surprendra : il s’attache au makossa, en délivrant un message politique. Phénomène inédit de cette décade qui se termine. Et il y a quelques come back, pour la jouer plus soft. A confirmer !


Suzanne Kala-Lobè

Publié le 06-12-2006
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