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Obstinant Mépris des Nationalités. Les “Nègres de l’intérieur”, ruine de l’Afrique noire. Par Ndzana Seme

 
La culture occidentale malade de ses repères et poreuse à toutes les mutations a sombré dans l’obnubilation par les clinquants dans un monde versé dans l’économie des rentes.


La culture occidentale malade de ses repères et poreuse à toutes les mutations, espoir des autres peuples à l’époque des conquêtes, a sombré dans l’obnubilation par les clinquants dans un monde versé dans l’économie des rentes. Pour avoir mis à l’écart le développement de la sagesse, au profit de la frénésie de la modernité, le monde évolue aujourd’hui comme dans une course de moutons: ces animaux qui suivent, toujours en rangs serrés et bêtement leur meneur, quelle que soit la direction, quels que soient les obstacles, quel que soit le péril encouru. Les bêtes souffrantes ou boîteuses s’accrochent jusqu’à l’épuisement, pour agoniser, pendant que le peleton de tête, imperturbable, poursuit sa course folle. Il en est ainsi des classes dirigeantes des pays pauvres en quête de développement, menées par des gourous occidentaux. Ces “Nègres de l’intérieur”  entraînent des peuples désarmés vers l’incertain, les déconvenues inévitables débouchant sur des conflits à base ethnique. Le retour annoncé des Afro-américains en Afrique noire ne présente-t-il pas, pour sa part, le risque certain d’un renforcement de ces classes? Quel crédit donner alors à une révendication fédéraliste basée sur la culture anglaise du CAM (Cameroon Anglophone Movement)?

Par Ndzana Seme, [Le Nouvel Indépendant, No 8 du 1er au 8 Novembre 1993]

Victimes d’un affrontement séculaire, quand les chantres de la culture occidentale n’entendent jamais mettre fin à leur domination sur les autres cultures, les pays aujourd’hui pauvres souffrent beaucoup plus de la chasse menée contre leurs identiés nationales que de leur incapacité à se mouvoir dans un monde versé dans le tourbillon du déferlement de la modernité. Comment s’accrocher quand on vous ampute de vos moyens d’action, quand on vous coupe de votre essence, de votre culture?

Le regreté Professeur Cheik Anta Diop nous rappelait que le conflit remonte à l’Egypte antique quand les nez des statues représentant les elites noires ont été systématiquement brisés, pour effacer toute trace de la culture négro-africaine de l’histoire de l’édification du monde contemporain. La violence qui a marqué la domination du monde par des groupes d’occidentaux est révélatrice d’un monde inoculé d’une culture de la barbarie qui anime des êtres supposes developpés, mais qui au contraire sombrent au fil des miracles de la modernité dans l’inconscience des valeurs qui différencient l’Homme de la bête. Quand l’Homme est apte à réaliser  toujours plus de découvertes sur la matière, tout en restant désarmé sur la resolution des conflits nés de la matière, peut-on encore parler de développement? Peut-on encore parler de développement quand les puissants de cette fin de vingtième siècle raisonnent encore en termes de combattre l’invasion islamique, comme à l’époque des guerres saintes?

Au Coeur de l’Europe, nous avons pu vivre le spectacle de squelettes ambulants, les yeux démesurés, la tête immense, victimes comme en Somalie de la guerre pour la propriété de la matière, pour des espaces géographiques, pour des religions. Et nous sommes bien à l’ère de la fibre optique, de la fission nucléaire, de la télématique, de l’intelligence cognitique, de l’hypertexte…

Culture de division par essence, l’Occident a trouvé que la meilleure solution pour mieux gérer la société, et atteindre le développement de tous, se trouverait dans le capitalisme, le libéralisme anglo-saxon. Inséparable de la monarchie et de la société féodale, le monde occidental s’est édifié sur des structures où la separation des classes sociales a survécu au siècle des lumières. Le néo-libéralisme triomphant vient d’accoucher d’une gangrène profonde qui se traduit par l’individualisme, l’exclusion, le chômage. Le Manhattan Bridge et son lot quotidien de candidats à la mort est révélateur d’un développement qui s’opère de plus en plus à l’écart de l’Homme.
Le communisme reste aujourd’hui l’expérience malheureuse d’une culture bâtie dans l’exclusion de la nécessaire communauté. Des clans de bureaucrates ont tué l’idéal des autres nations confiantes en la communauté, perçue comme force de la structure étatique.

Effacée la definition de la grande nation, le monde communiste, aujourd’hui atomisé, est déchiré par des guerres “de communauté à communauté, de population à population, de nation à nation”  sous le regard méprisant des puissances occidentales qui ne voient là qu’occasion à edifier leurs interêts et à repousser la presence de l’islam ou des cultures asiatiques. Quarante six conflits ethniques embrasent actuellement le continent et semblent très peu intéresser les medias et les chancelleries, qui semblent appliquer un “humanitarisme sélectif” .

L’Afrique est laminée par les mêmes affrontements depuis plus d’un siècle, pour l’instauration de la domination de la culture occidentale. De l’esclavagisme au colonialisme, il lui a été nié toute culture propre. Ses organizations sociétales ont été énergiquement classées comme barbares, comme sauvages. Le colonisateur qui s’est chargé d’écrire son histoire a présenté le Nègre comme une somme de négations . De sorte qu’aujourd’hui, l’Africain lui-même juge, à travers ce prisme, sa propre culture ancestrale .

L’Afrique noire est cependant composée d’une multitude d’ethnies, de nations, de micro-Etats. Et chaque ethnie est une communauté qui partage un même passé historique, une même langue, une même culture. Une organization spécifique de la société, des règles propres, des comportements particuliers définissent chaque ethnie.
En quelques décennies, le colonisateur a cru pouvoir effacer ces cultures, pour pouvoir imposer son ordre et implanter sa culture. Aujourd’hui, comme dans l’ancien monde communiste, les ethnies, ces nations et micro-Etats d’Afrique Noire, reviennent à leurs sources culturelles, à la suite de l’instauration du multipartisme et de la démocratie à l’occidentale, et surtout par reflexe sécuritaire face aux déconvenues que laisse un monde régenté par “l’économie globale” . Le mépris que la colonization a reservé aux autres cultures, en leur imposant des lois et des frontières tracées sans considération de la légitimité de ces nations, est à l’origine un peu partout des conflits inter-ethniques qui animent sournoisement les joutes politiciennes en Afrique Noire.

Les Africains ne se reconnaissent pas dans la structure étatique imposée par l’Occupant. C’est dans ce sens qu’il y a lieu de comprendre les conférences nationales souveraines qui sont demandées par ces peuples (mais que rejettent énergiquement les puissances colonisatrices). Car, il y a de commun dans les cultures négro-africaines que “le linge sale se lave en famille”: la célèbre palabre africaine.

Les expériences de développement calquées sur les modèles occidentaux ont debouché sur les différents échecs connus, et nos nations s’engluent dans des crises inextricables.

Il est donc surprenant que des puissances occidentales combattent d’une manière peu feutrée les solutions endogènes proposées par les peuples et leurs élites qui en sont victimes. Ceci au moment où les Etats-Unis trouvent que la solution à peur recession est l’application de la “théorie de la croissance endogène”.

Il est en effet commun dans les cultures négro-africaines que la communauté se réunit toutes les fois qu’il y a nécessité de résoudre un grand problème, et à cet effet tout peut être remis en question, l’essentiel étant de pouvoir s’attaquer au coeur du mal. Il ne manque donc pas de se poser la question de l’adéquation des institutions en place, de la compétence et de la légitimité des hommes chargés de la gestion de la cité.
Le “vent de l’Est” a découvert l’ampleur de l’abcès, et le problème des nationalités interpelle désormais ceux qui ont cru un instant que la force de la poudre et du canon, qui leur permettait d’un seul coup de craie d’imposer des frontières partout où ils voulaient, leur assurait une domination éternelle sur les autres nations.

L’ouverture démocratique et les souffrances infligées aux peuples par l’économisme ont dépoussiéré le premier grand problème qu’on a cru désormais enterré dans l’histoire: la question des nationalités.
Dans un monde où, à coups de siècles, des communautés ont patiemment forgé des organizations, des langues, des règles de la vie, qui se transmettent malgré les assauts de génération en génération, la folie n’est-elle pas de croire qu’on peut facilement rayer ces cultures en imposant, par la culture de masse éclaireur de l’économie globale, de nouvelles organizations, de nouveaux codes de la vie, de nouveaux comportements?
Le Beti du Cameroun aura toujours du mal à admettre comme juste le fait qu’on adopte une decision parce que 51 personnes sur 100 en sont pour, malgré les 49 contre, quand sa culture ancestrale lui enseigne plutôt qu’une grande decision doit être adoptée par consensus.

De même un Tutsi ou un Hutu n’approuve pas quand on lui apprend que la terre qu’il occupe au Zaïre, en Ouganda ou en Tanzanie n’est pas celle de son pays, et que son pays s’appelerait Rwanda ou Burundi, c’est-à-dire ailleurs.
Dans beaucoup de cultures, le chef se recrute dans des familles royales ou parmi les élites qui se sont distinguées par leur bravoure ou par leurs competences, suivant les critères défines par la communauté. Il est donc très peu acceptable qu’un individu issu d’une famille vassale, ou alors qui n’a développé jusqu’ici que sa totale soumission à l’Occupant (au moment où les élites traditionnelles s’opposaient à l’école des Blancs ou n’y envoyaient que les plus faibles de leurs fils) prenne les rênes du pouvoir dans un Etat supposé coiffer toutes les communautés.
Ceux qui prétendent regrouper derrière eux la nation Beti auraient-ils pu passer les épreuves du rite So’o s’il était encore en vigueur?

Les traîtres de la nation


Seulement, comme l’avait défini Malcom X, l’esclavage ou la colonization opérait systématiquement une séparation de la société dominée en deux groupes très distincts: les “Nègres de l’intérieur” qu’on appelait les bon nègres; et les autres nègres qualifiés de barbares et de sauvages, à redresser, à persécuter, et à exploiter comme une bête de somme. Le “Nègre de l’intérieur” est celui qui dit, lorsque son maître est malade, “nous sommes malade”. C’est celui qui refuse de suivre ses autres frères de race dans leur mot d’ordre de révolte contre l’esclavagiste ou le colonisateur.

Ce sont ces “Nègres de l’intérieur”, désignés à l’époque sous l’appelation de “notables”, et aujourd’hui d’”élites”, qui ont été installés à la tête des Etats lors des “indépendences” des années soixante. On leur octroyait les moyens nécessaires pour écraser les mouvements révolutionnaires nationalistes.
C’en a été le cas avec l’UPC (l’Union des Populations du Cameroun) et le système néocolonial encore au pouvoir chez nous.

Chargés d’assurer l’exploitation des resources nationales au profit des lobbies (réseaux) colonialistes repliés dans la métropole, le développement ne peut pas être perçu par eux comme l’épanouissement individuel des nationaux. Ils défendent énergiquement “l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation”, au mépris des aspirations des ethnies-nations ainsi arbitrairement écartelées. Ils demandent que les accords et traités internationaux ratifiés par eux restent supérieurs aux lois et à la Constitution du pays. Ils s’opposent à l’idée d’un peuple détenteur de la souveraineté suprême.

Ce sont eux qui s’accrochent aujourd’hui, comme des moutons, dans le cadre de “l’économie globale”, dans la course d’un monde en trombe, menés par des puissants de l’occident.
Ils avaient les coudées franches à l’époque du parti-Etat où la dictature était aisée. Le “Vent de l’Est” est venu bouleverser l’ordre établi en donnant la parole à ce peuple qu’il fallait hier étouffer. Ce peuple développe aujourd’hui, comme au Caucase ou en Yougoslavie, un discours surprenant, qui s’appuie sur les logiques des micro-cultures longtemps mises à l’éteignoir. Il met en question l’ordre colonialiste encore en vigueur.

Désormais culturellement hibride et plongé dans la crise économique, le citoyen africain se retourne généralement contre trois ennemis principaux: la puissance colonisatrice, les “Nègres de l’intérieur” au pouvoir, l’etnie voisine. Il se trouve, malheureusement, que c’est ce dernier ennemi qui est le ventre mou de l’adversité retenue, dans la mesure où il se présente comme le plus à portée. Tout ceci se terminant par des conflits inter-ethniques souvent d’une rare cruauté, à la mesure du volume de l’abcès des frustrations trop longtemps continues.

Après quelques années d’observation, on constate à regret de nos jours que des changements notables dans les conditions de vie ne s’opèrent pas dans les pays qui sont tous passés par la conférence nationale souveraine pour résoudre leurs problèmes. Les troubles sociaux qui perdurent dans ces pays laissent penser que cette expérience n’était pas la meilleure solution.
Il y a cependant lieu de s’assurer que ces forums ont bien tenu compte de la nécessaire représentativité des ethnies en place, et ne se sont pas plutôt seulement contentés de remplir des salles de “Nègres de l’intérieur”.
Toujours est il constant que les dirigeants qui en ont été issus sont généralement des fonctionnaires internationaux, ou encore des exilés politiques depuis de longues dates en Occident, qui ne voient souvent le développement qu’à travers les prismes déformants des institutions de Bretton Woods ou de la logique de “l’économie planétaire”, dans la méconnaissance flagrante des réalités culturelles du terroir, pourtant incontournables pour l’édification de la cité. Encore que les promesses de financements de ces institutions ne sont pas tenues, comme en Europe de l’Est ou ailleurs.
Les theories économiques ne sont pas transposables à souhait.
Il est en effet illusoire de croire qu’une théorie économique peut s’appliquer sur toutes les sociétés, à toute époque. La théorie du libéralisme a pu s’appliquer dans les economies nationales occidentales à une certaine époque. Elle échoue aujourd’hui dans une économie mondialisée, avec des marchés interdépendants, dans des sociétés qui vivent les mirages de la modernité.
En dehors du fait que ces economies sont constamment saignées de leurs richesses par les puissances occidentales, les théories économiques appliqués dans les pays pauvres n’ont pas accouché des succès escomptés. De la stratégie des planifications, s’appuyant sur des grosses enterprises publiques, à la politique de promotion des PME/PMI (petites et moyennes entreprises et industries) prônée par le néolibéralisme, le développement lu à travers la croissance et l’épanouissement induviduel n’a pas suivi. Tout ceci s’est toujours traduit par l’érection de quelques clans de riches localisés dans certaines ethnies ou certains groupes à la solde d’intérêts étrangers, en marge de la majorité des populations de plus en plus misérables.
L’économie-monde et son profit-roi creusent encore plus la séparation de ces couches sociales.

Une théorie économique formulée à partir de l’observation d’une culture qui a son échelle des valeurs, ses loisirs, ses habitudes d’achat, son éthique, sa morale, sa notion du bien et du mal, du beau et du laid, ne peut pas se transposer dans une culture différente. La science économique ne sera pas une science exacte tant qu’elle ne se convainc pas de la nécessaire transdisciplinarité.

Des études sociologiques, et même anthropologiques, ne seraient pas à écarter lors de la mise en application d’une stratégie économique dans une société donnée. Les “Nègres de l’intérieur” qui magnificent donc systématiquement les théories économiques importées de l’Occident, malgré les ravages sociaux qui les accompagnent, seront difficilement perçus autrement que comme des saboteurs des économies déja fragilisées par leurs soins. Le résultat en est que le flux net des capitaux lies à l’endettement et transférés des pays pauvres vers des pays riches de 1984 à 1990 ont atteint 150.5 milliards de dollars US, soit le double du Plan Marshall pour la reconstruction de l’Europe de 1948 à 1952 . N’est-ce pas une preuve de naïveté que de demander à nos bourreaux occidentaux un Plan Marshall pour l’Afrique comme le font certains?
La révendication du présidentiable nigérian Chief Abiola (reprise par Rev. Jesse Jackson lors du sommet Africains-Afro-Américains tenu du 24 au 29 mai derniers) devient dès lors légitime qui considère qu’il n’y a pas de dette quelconque à rembourser à l’Occident, mais plutôt que l’Afrique doit réclamer la réparation du prejudice séculaire qu’elle a subi avec l’esclavage, la colonisation et l’exploitation sauvage des resources de son sol et de son sous-sol. Il est seulement à souhaiter qu’on reconnaisse d’abord aux Africains la propriété de leur sol. Il y a tout lieu de se convaincre du contraire.
Même les espoirs suscités par les Afro-Américains – qui ont annoncé à Libreville qu’ils entendent se fondre dans les nations africaines en prenant la nationalité africaine locale, pour déveloper l’Afrique Noire à partir de l’intérieur – méritent un prudent recul.

Au-delà de tout sentimentalisme, le discours de George Moose, Secrétaire d’Etat Adjoint chargé des Affaires Africaines, lors de ce sommet, ne s’est pas départi de la logique de l’économie-monde, de l’économie des rentes, que les puissances de l’argent entendent imposer partout.
“Le gouvernement de Clinton est convaincu que la croissance suscitée par le secteur privé, tant africain qu’américain, offre le meilleur espoir de tirer parti des énormes possibilités économiques et politiques de l’Afrique. (…) L’expérience nous a appris qu’une croissance durable ne peut pas se produire dans les pays où le gouvernement domine l’économie et où il est propriétaire des entreprises”, dit-il.

Ces Afro-Américains qui entendent rentrer sur leur terre ancestrale – en insistant pour qu’on les appelle désormais Africains-Américains – ne sont-ils pas finalement (suivant les propos de Moose) que des “Nègres de l’intérieur” de plus dans les pays d’Afrique Noire, chargés en prime de venir concrétiser (de consert avec le FMI et la BM sur place, mais aussi avec le néo-colon français) la prédominance du marché sur l’Etat?

Il y a lieu de formuler des réserves sur les bonnes intentions de ces Afro-Américains, quand on sait qu’aux Etats-Unis même, ces derniers sont de ceux qui soutiennent “l’apartheid technologique mondial” . Le Libéria aujourd’hui déchiré par la guerre, sous le regard méprisant des puissances occidentales et de ces mêmes Afro-Américains, n’est-il pas l’expérience d’un Etat créé à partir des esclaves libérés aux Etats-Unis en 1847 et retournés sur leur terre ancestrale? Qu’ont fait ces Africains-Américains en faveur de ce pays laminé?

Les micro-nations africaines courent donc le risque de subir bientôt une double exploitation par les “Nègres de l’intérieur”: ceux protecteurs des intérêts colonialistes au pouvoir et ceux, répondant au même qualificatif, qui viendraient concrétiser la toute puissance du secteur privé sur l’Etat. Et les espoirs de développement de ces nationalités ne pourront que reculer à perte de vue.

Loin  d’évoluer vers la conquête d’une indépendence jamais acquise, l’Afrique sub-saharienne sera encore plus laminée que par le passé par des crises sociales multiples, ponctuées de conflits violents. Des extrémistes du La’akam (association tribaliste des Bamilékés) dans l’opposition et de l’Essingang (association tribaliste des Betis) [CENSURE] font courir ce risque au Cameroun. Le cercle vicieux de la misère pour la majorité des indigènes, face au bonheur grandissant de la minorité des “Nègres de l’intérieur” africains et africains-américains! Voilà le triste avenir.
Il apparaît donc qu’en plus de la domination coloniale, l’Afrique est appelée bientôt à porter le fardeau de la domination de l’économie-monde. Les pions se placent. Et les Africains seront encore plus perdants qu’hier.

Les meilleures solutions pour l’amorce du développement sont à trouver dans la mise à contribution de toutes les intelligences des micro-nations africaines. Au lieu de céder des pans entiers de territories et les populations à la merci d’investisseurs en quête d’une production à vil prix, dans le cadre des zones franches, le leader politique africain devrait subir l’obligation de présenter, dans l’espoir d’être élu, un programme clair pour sauver sa nation contre la domination des puissances coloniales et de l’économie des rentes.

A cet effet, il est souhaitable de sortir de la logique de “l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation et reconnues par l’ONU”. L’autonomie des ethnies, ces nations et micro-Etats, est une ouverture vers la résolution durable des conflits.
Le système fédéral paraît être la meilleure des voies, qui regrouperait les nouvelles regions autonomes (les Etats) dans un gouvernement fédéral central. La force culturelle des Etats autonomes fédérés semble être seule à mesure de venir à bout des puissances coloniales et de l’argent. 

Il est suicidaire de voir le fédéralisme à partir des langues et des cultures d’importation, comme l’anglais et le français chez nous. Car les germes de la division survivront dans nos différences de cultures ancestrales.
Le choix des hommes amenés à gérer la cité, dans ce contexte lessivé de ses parasites, a des chances d’être librement laissé à ces communautés désormais souveraines suprêmes, dans un environnement démocratique enrichi des positivités culturelles du terroir. C’est à partir de là que naîtront des nations fortes qui accoucheront des Etats forts.

Un développement qui se voit dans le sens de l’enrichissement de quelques “Nègres de l’intérieur” garantira plus difficilement la paix sociale qu’un développement qui s’entend comme celui des communautés nationales autonomes.
S’appuyer sur des cultures d’importation pour fonder des révendications (cas du GCE chez nous sur le fait que Londres n’accepte plus le diplôme camerounais) ne manque pas de laisser indifferent un citoyen commandé beaucoup plus par sa culture ancestrale.

Les échecs des théories économiques tiennent souvent au fait que les anticipations des agents économiques sont mal mesurées. Il paraît indispensable de s’imprégner des réalités culturelles d’une communauté donnée, avant d’y appliquer une thérapeutique économique.
Nos nations tiendraient difficilement le coup dans une course des moutons.
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