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06.10.2006

Suzanne Kala Lobé : Il tournait ses souffrances en dérisions 

A votre avis, pourquoi a-t-il fallu si longtemps pour qu’un hommage soit rendu à l’un de nos poètes les plus emblématiques bien au-delà des frontières camerounaises ?

Parce que rendre hommage à un artiste ne fait pas partie de nos traditions culturelles. C’est vrai, il y a des funérailles, mais le pays tout entier n’a pas le sens de la façon dont il doit cultiver la mémoire et se constituer ce qu’on pourra appeler des éléments qui vont faire partie du patrimoine culturel. Ce n’est pas une tradition. Des artistes et des poètes sont morts et l’on n’a jamais pensé faire des hommages, parce que ça ne s’inscrit pas dans cette tradition culturelle-là.

On l’a fait parfois pour certains écrivains. Je pense à Mongo Béti. Mais rarement pour un chanteur ?

Même lorsqu’on l’a fait pour Mongo Béti, on peut dire que c’est l’initiative d’un groupe de personnes passionnées par sa littérature, et dans des circonstances particulières. Mais d’un point de vue général, ça ne participe pas d’un point de vue culturel chez nous.

J’entends déjà d’ici les gens se demander : pourquoi Eboa, et pas Francis Bebey et tous les autres ?

On peut dire pour ce qui concerne cet hommage-ci qu’on commence par Eboa parce que Tom Yom’s, qui en est l’initiateur, se considère comme le fils spirituel d’Eboa et se sent des attaches. Ce type d’hommage est déclenché par une passion personnelle et après, on fait partager sa passion à un groupe de personnes. Je crois que la progression de l’initiative de Tom Yom’s participe de cela. Au début, c’est lui et sa bande (si on peut dire comme ça) et après, il associe et propose des partenariats avec la presse nationale à l’événement pour ériger l’événement en un moment de dignité nationale.

Eriger l’événement en un moment de dignité nationale. Peut-être aussi parce que Eboa Lotin qui était un poète formidable savait écrire, comme très peu de poètes africains ?

Moi je dirais que Eboa Lotin était un écrivain au sens plein de la

littératureorale, et quand on regarde la manière dont il travaillait la langue duala en essayant de trouver le mot juste pour qu’il entre dans la mélodie et en essayant aussi de trouver le mot juste dans le sens du contenu, il travaille exactement comme n’importe quel auteur. Et quand j’écoute le texte d’Eboa Lotin en français ou en duala, il me fait penser à un Nigérian, Amos Tutuola. Il avait la verve et le verbe faciles parce qu’il avait une capacité de fabriquer et d’inventer des néologismes tout en restant dans sa langue qui replaçait le contexte. Eboa était aussi quelqu’un qui aimait la vie, qui savait chanter la jubilation de la vie en même temps qu’il était un être déchiré parce qu’il a toujours vécu sur une ambiguïté. Francis Dindé disait qu’il était un pervers croyant. Pervers et croyant, ce sont là les paradoxes de la personnalité de Eboa. Deux termes antinomiques.
Eboa Lotin faisait un véritable travail d’orfèvre, c’est-à-dire qu’en même temps il mettait en musique les paroles d’une langue qui s’y prête, mais aussi une façon de dire les ravages de son cœur parce que Eboa Lotin était un écorché vif, un éternel amoureux qui ne chantait que les déboires qu’il avait avec les femmes.

Eboa tiraillé entre son désir fou des femmes et sa façon de s’en moquer…
Il ne se moquait pas. Il tournait ses souffrances en dérision. En fait, il était misogyne, mais pas griot.

Que peut-on attendre de cet hommage que Tom Yom’s organise pour la deuxième fois pour Eboa Lotin ?

D’abord une lecture plus sensible, plus intelligente et plus actuelle des œuvres d’Eboa Lotin. Ensuite, un rassemblement de ceux qui l’ont connu, qui l’ont aimé, défendu et qui ont envie de continuer à préserver sa mémoire. Dans la forme, un spectacle avec des artistes invités. Et dans le fond, une analyse plus précise et incisive de son œuvre pour pouvoir le mettre au rang de celui d’un auteur, un écrivain de notre temps, un poète bantou.



Par Propos recueillis par Jean-Célestin EDJANGUE
 

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