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04.05.2008

CAMEROUN DU PROTECTORAT VERS LA DEMOCRATIE 1884 - 1992 

« Le procès de Rudolf Duala Manga et Adolf Ngosso’a Din se déroule au camp militaire allemand en territoire Bell (Bonanjo). Le juge Niedermeyer préside la Cour. Herrmann Röhm , l’administrateur du district de Duala est présent.

Il est 17 h 00, Rudolf Duala Manga est le premier à comparaître. Après la lecture de l’acte d’accusation de haute trahison, Rudolf Duala Manga plaide non coupable. Le juge Niedermeyer invoque l’épisode des émissaires envoyés par Rudolf Duala Manga et ses contacts fréquents à Duala avec Martin Paul Samba et Madola pour étayer son accusation de haute trahison.

Rudolf Duala Manga assume dignement sa démarche. A travers ses émissaires, il a souhaité sensibiliser les Kamerunais sur les abus des colons allemands. Q uant aux rencontres avec Martin Paul Samba et Madola, elles se justifient par les réflexions qu’ils mènent ensemble sur l’avenir du Kamerun.

Le juge Niedermeyer lui oppose les propos accablants du sultan Njoya de Foumban. Rudolf Duala Manga met en doute la retranscription des propos du sultan qui ne s’exprime pas en allemand. En juriste avisé, Rudolf Duala Manga s’interroge ironiquement sur l’absence de ce témoin capital au procès. I l s’interroge également sur l’absence de preuves matérielles. I l a en réalité conscience que c’est une parodie de procès. I l n’est pas là pour se défendre. I l est là pour incriminer le racisme et l’arbitraire du système colonial ; il est là pour entretenir l’espérance des Kamerunais.

L’administrateur Herrmann Röhm intervient au cours du procès pour proposer un arrangement ultime à Rudolf Duala Manga . Herrmann Röhm invoque leur amitié et leur camaraderie pour justifier son initiative. Ce qui est proposé à Rudolf Duala Manga c’est de l’argent et la liberté contre l’acceptation de l’expropriation des terres des communautés duala. I ndigné par le chantage de son ancien condisciple à l’Université de Bonn, le refus de Rudolf Duala Manga est catégorique. Herrmann Röhm brandit les menaces de mort qui pèsent sur Rudolf Duala Manga au regard de la gravité de l’accusation. I l souligne les bienfaits que Rudolf Duala Manga peut légitimement attendre de la vie à son âge (42 ans) et dans sa position sociale (chef de la communauté Bell ). I l ne parvient pas à arracher le consentement de Rudolf Duala Manga pour l’expropriation des terres des communautés duala.

Le procès se poursuit avec la comparution d’Adolf Ngosso’a Din accusé d’être sorti sans autorisation du territoire et de complicité de haute trahison.

Adolf Ngosso’a Din plaide également non coupable dans une attitude digne, résignée et solidaire de Rudolf Duala Manga .

Peu avant 20 h 00, la Cour se retire pour délibérer. A 20 h 00, la Cour regagne le prétoire et rend son verdict :

« La Cour déclare Rudolf Duala Manga Bell coupable de Haute trahison. Elle le condamne à mort par pendaison. I l sera exécuté demain samedi 8 août 1914 à 16 heures et enterré dans le cimetière indigène » ;

« La Cour déclare Adolf Ngosso’a Din coupable de Haute trahison. Elle le condamne à mort par pendaison. I l sera exécuté demain samedi 8 août 1914 à 16 heures et enterré dans le cimetière indigène. »

« Ce jugement est sans appel ! »

Le procès a duré trois heures d’horloge.

Le 8 août 1914, Rudolf Duala Manga et Adolf Ngosso’a Din sont pendus dans la cour du Poste de Police allemand à Bonanjo en fin d’après midi. La ville de Duala est pétrifiée.

« Ces Allemands » ont réellement exécuté la sentence ! I ls l’ont fait en territoire Bell, publiquement. « Tet’Ekombo » n’est plus ! I l est privé de deuil. Sa sépulture au cimetière indigène de « Neu Bell » est négligée, bâclée. Ce sacrilège afflige tous les Kamerunais du district de Duala. Mais la ville est tranquille, silencieuse, « morte ». Aucune velléité de soulèvement. L’objectif est atteint. La théâtralisation de l’exécution de Rudolf Duala Manga a valeur d’exemple et d’avertissement en ces temps de guerre. »

Extrait de l’ouvrage de Bouopda Pierre Kamé ( Bopika ) qui vient de paraître aux Éditions L’HARMATTAN dans la Collection Études africaines :

CAMEROUN DU PROTECTORAT VERS LA DEMOCRATIE 1884 - 1992

Du protectorat vers la démocratie. Une quête permanente de libération et de libertés politiques. Cette longue quête démarre après la Conférence de Berlin en 1884. Cette date initialise les processus de colonisation territoriale du Cameroun et d’asservissement de ses populations par l’empire allemand. L’ère coloniale, qui démarre ainsi après 1884, renvoie à ces périodes rudes durant lesquelles les populations du Cameroun sont dépouillées de l’essentiel de leurs droits politiques et sociaux. Ces injustices sont progressivement corrigées sous la pression des élites et des populations du Cameroun. L’indépendance nationale consacre la libération du Cameroun de la tutelle des Nations unies. Mais la période postcoloniale n’est paradoxalement pas l’âge d’or des libertés politiques et de la démocratie au Cameroun. Bien au contraire ! Le pluralisme politique et la démocratisation deviennent, après l’indépendance, les exigences les plus emblématiques du combat politique d’une partie de l’élite camerounaise, au point de leur apparaître comme consubstantiels de l’émancipation coloniale. Évoquer le cheminement du protectorat vers la démocratie au Cameroun, c’est donc, dans une large mesure, évoquer la quête difficile et la conquête inachevée des droits politiques et sociaux des Camerounais sur une longue période. Tel est l’objet de ce livre passionnant qui traite de l’histoire politique du Cameroun sur plus d’un siècle.

Le rapport au colonialisme et le sujet de l’indépendance nationale couvrent la première partie de l’ouvrage qui est consacrée à l’ère coloniale. Viennent ensuite le régime politique postcolonial et le processus lent et tumultueux de la démocratisation du système politique camerounais.

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LES CRISES MAJEURES de la Postcolonie (le titre est changé)

Les autorites administratives et politiques qui prennent la decision d interpeller et d arreter Me Yondo Black a son etude le 19 fevrier 1990, sont loin d imaginer la resonance nationale et internationale que va avoir l´acte qu elles posent. Il est vrai que Me Yondo Black Mandengue est un ancien batonnier de l ordre des avocats du Cameroun. Il a ete pressenti au mois de fevrier 1984 pour assurer la defense de l ancien president Ahmadou Ahidjo lors de son proces. C est incontestablement un notable reconnu et respecte a Akwa et dans toute la ville de Douala. Soit ! Est-ce une raison pour tolerer ses activites subversives ? Comment Me Yondo, un homme responsable, peut-il reunir des activistes upecistes dans son etude ? Il veut faire la revolution ? Il veut fomenter un coup d Etat ? Il s imagine que son titre d ancien batonnier impressionne ? C est ce qu on va voir. C est vraisemblablement dans cet etat d esprit que les agents du Cener interpellent Me Yondo Black le 19 fevrier 1990 apres une perquisition musclee dans son etude. Tres vite la nouvelle de l arrestation de Me Yondo Black se repand dans la ville de Douala : Me Yondo Black est a New Bell. Quoi ! Yondo a tue quelqu un ? Non ! Il a detourne l argent d un client ? Non ! Il parait qu il s appretait a creer un parti politique. Telle est en substance la rumeur qui se repand.

Une décennie de crises. Ce constat s’impose à l’observation des dix premières années de la magistrature présidentielle. De 1982 à 1992, trois crises majeures, qui éprouvent le président de la République, surviennent en effet au Cameroun : une crise politique, une crise économique, et une crise démocratique, ou plus exactement, une crise de démocratisation.

Ces crises emboîtées et interdépendantes, se manifestent par des dysfonctionnements importants des systèmes politique et économique camerounais, qui dès lors, peinent à assurer leur fonction d’épanouissement humain et social. La valeur ajoutée de la « politique du renouveau » prônée par le président en est affectée. Son modèle de gouvernement est contesté. Les gouvernants sont en procès dans la société. En somme, durant la première décennie de la présidence Paul Biya, la société camerounaise est en mouvement et impulse des mutations sociopolitiques et économiques profondes qui ébranlent le régime politique du « renouveau » au Cameroun. Mais celui-ci parvient, malgré tous les tumultes politiques et sociaux, à surmonter ce cycle de crises déstabilisantes.
Cet essai ambitionne de rendre compte de la genèse, des manifestations et des modes de stabilisation des crises d’ampleur nationale auxquelles le président Paul Biya a été confronté après son accession à la magistrature suprême au Cameroun. Ces crises profondes, qui démarrent toutes et, se stabilisent pour deux d’entre elles, durant les dix premières années de sa présidence, s’apparentent singulièrement à des phénomènes d’hystérésis, tant leurs effets se ressentent encore de nos jours. C’est dire que le temps du commencement et de la stabilisation de ces crises ne délimite pas le temps de l’analyse de leurs manifestations. C’est questionner aussi implicitement la pertinence de l’hypothèse de la disparition présumée des causes initiales de ces dérèglements systémiques, après leur stabilisation. C’est donc s’interroger sur la  stabilisation durable de ces crises.

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LA QUETE DE LIBERATION POLITIQUE AU CAMEROUN  1884 - 1984

Le cheminement difficile du Cameroun vers la libération politique, tel est l’objet de cet essai. Il s’amorce en 1884 par la Conférence de Berlin et se referme en 1984, date marquant la fin du premier régime politique du Cameroun indépendant.

L’auteur rend compte des phases décisives du processus de libération politique au Cameroun. S’appuyant sur des faits, et souvent grâce à une documentation inédite, il nous amène à comprendre la logique institutionnelle, les faits sociaux et politiques qui jalonnent l’histoire centenaire des luttes politiques au Cameroun. Il analyse le rapport conflictuel des camerounais avec le fait colonial. Il fait état de leurs luttes, de leurs esquives, des sacrifices douloureux subis pour l’avènement de leur libération politique. L’indépendance nationale du Cameroun occupe une place centrale dans cet ouvrage. La nature et le fonctionnement du système politique camerounais font l’objet d’une investigation détaillée, car la libération politique du Cameroun est plus que jamais préoccupante.

Cet essai sur le processus historique de libération politique d’un pays d’Afrique noire intervient opportunément dans une conjoncture où la « question coloniale » et la « question noire » sont de nouveau au cœur du débat dans les milieux associatifs, littéraires et politiques en France et en Afrique subsaharienne. L’ouvrage offre dans ce contexte, à travers l’exemple du Cameroun, une illustration emblématique des effets dramatiques et déstabilisants de la mise en œuvre du projet colonial européen. Le prix humain du refus de l’asservissement colonial au Cameroun apparaît dans cet essai, particulièrement exorbitant sous le protectorat allemand. Il en est de même pour l’effort de guerre consenti par le Cameroun et les Camerounais au profit de la France libre entre 1940 et 1945. L’apparition sur l’échiquier politique camerounais des clivages irréductibles, à la veille de l’indépendance nationale révèle ses déterminants coloniaux ; tout comme les déchirements fratricides qui surviennent au Cameroun à partir de l’année 1955. La promotion d’un régime répressif des libertés après l’indépendance du Cameroun en 1960, s’est appuyée sur ce terreau propice de divisions et de conflits entre les forces politiques locales.

En définitive, cet essai, par ce recours à l’histoire institutionnelle et politique, éclaire les tensions sociologiques et les clivages politiques qui, aujourd’hui, menacent aussi bien la cohésion sociale des anciennes puissances coloniales, que la stabilité des jeunes Etats indépendants d’Afrique.

Bouopda Pierre Kamé (Bopika), est enseignant à l’Université de Valenciennes et à l’Université de Yaoundé II Soa.
Email : bopika@free.fr (Contact auteur)
 

Source: Dikalo la Mboa Sawa | Hits: 35738 | Envoyer à des amis  ! | Imprimer ! | Réagir(0)

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