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18.10.2008

La fin du néolibéralisme 

Le monde n´est pas tendre envers le néolibéralisme, ce fourre-tout d´idées basées sur la notion fondamentaliste que les marchés sont autocorrecteurs, qu´ils distribuent efficacement les ressources et servent l´intérêt général.

C´est le fondamentalisme de marché qui a soutenu le thatchérisme, la « reaganomique » et le « consensus de Washington » favorables aux privatisations, à la libéralisation économique et à des banques centrales indépendantes préoccupées uniquement par l´inflation.

Après un quart de siècle d´expérimentations parmi les pays en développement, les perdants apparaissent clairement : non seulement ceux qui ont adopté une politique néolibérale ont perdu la course à la croissance, mais quand il y a eu croissance, elle a bénéficié de manière disproportionnée aux plus riches.

Même si les néolibéraux se refusent à l´admettre, leur idéologie a échoué aussi à l´égard d´un autre critère, celui de l´allocation des ressources, comme à la fin des années 1990 avec les investissements consacrés à la fibre optique. Cette erreur a eu au moins un avantage inattendu : le coût des communications a baissé et l´Inde et la Chine se sont intégrées plus avant dans l´économie mondiale.

Mais aucune retombée positive n´a accompagné la mauvaise allocation à grande échelle des ressources au niveau de l´immobilier. Les maisons neuves appartenant à des familles qui n´avaient pas les moyens de les payer sont tombées en ruine et des millions de personnes se sont retrouvées à la rue. Dans certains cas, le gouvernement à dû intervenir pour sauver ce qui pouvait l´être et, quand il ne l´a pas fait, les dégâts se sont étendus. Certes, l´investissement excessif dans l´immobilier a été porteur de bénéfices à court terme : quelques Américains sont devenus propriétaires de maisons bien plus grandes que cela n´aurait été possible autrement. Mais à quel coût pour eux-mêmes et pour l´économie mondiale ? Avec leur maison, des millions de gens vont perdre les économies de toute une vie. Et les saisies dans l´immobilier ont entraîné un ralentissement mondial de l´activité. Il y a consensus quant aux prévisions : le ralentissement sera général et de longue durée.

De même, les marchés ne nous ont pas préparés à la hausse du prix du pétrole et de l´alimentation. Le problème de fond est que la rhétorique du marché est brandie de manière sélective : elle est revendiquée quand elle sert des intérêts particuliers et rejetée quand ce n´est pas le cas.

L´un des rares éléments que l´on peut mettre au crédit de George W. Bush est d´avoir réduit le fossé entre la rhétorique et la réalité, et cela comparé à Ronald Reagan qui, malgré tous ses discours en faveur de la liberté des marchés, avait imposé en toute liberté des restrictions commerciales, notamment la fameuse limitation « volontaire » à l´exportation des voitures japonaises.

La politique de George Bush a été pire, mais son outrecuidance à servir ouvertement le complexe militaro-industriel américain est bien plus apparente. L´administration Bush a pris une seule fois une mesure en faveur de l´environnement ; c´était avec les subventions en faveur de l´éthanol, dont l´intérêt écologique est douteux.

Ce mélange de rhétorique en faveur de l´ouverture des marchés et d´intervention gouvernementale a été particulièrement nuisible aux pays en développement. On leur a dit de ne plus intervenir dans l´agriculture, ce qui revenait à mettre en danger leurs paysans face à la concurrence irrésistible des Etats-Unis et de l´Europe. Leurs agriculteurs auraient peut-être pu concurrencer ceux du Nord, mais ils ne pouvaient concurrencer leurs subventions. Aussi les pays en développement ont-ils moins investi dans l´agriculture, et le fossé alimentaire s´est élargi.

Autrement dit, dans un monde d´abondance, des millions de gens dans les pays en développement ne peuvent toujours pas bénéficier du minimum nutritionnel. Dans beaucoup de ces pays, l´augmentation du coût de l´alimentation et de l´énergie aura des effets désastreux pour les plus démunis, car ces deux postes représentent une grande partie de leur dépense.

La colère dans le monde est palpable. Il n´est pas étonnant que les spéculateurs soient les premiers visés. Ils rétorquent qu´ils ne sont pas la cause du problème : « Nous sommes simplement à la recherche du juste prix. » Ce qui veut dire qu´ils ont découvert que l´offre est insuffisante.

Mais leur réponse manque de franchise. S´ils s´attendent à une hausse des prix et à une volatilité du marché, des centaines de millions d´agriculteurs vont prendre des précautions. Ils gagneront davantage s´ils font des stocks qu´ils écouleront plus tard. S´ils n´agissent pas ainsi, ils ne pourront pas se rattraper l´année prochaine si la récolte est moins abondante. Quelques grains retirés du marché par des centaines de millions d´agriculteurs un peu partout sur la planète finissent par représenter une quantité appréciable.

Les défenseurs du fondamentalisme de marché veulent faire porter la responsabilité de l´échec du marché, non à l´économie de marché mais au gouvernement. Un haut responsable chinois aurait déclaré que le problème tenait à ce que, face à la crise de l´immobilier, le gouvernement américain n´a pas fait assez pour venir en aide aux populations les moins fortunées. Je suis d´accord avec lui, mais cela ne change pas la réalité : les banques américaines ont mal géré les risques, et cela à une échelle colossale, avec des conséquences mondiales, tandis que les dirigeants de ces institutions sont partis avec des milliards de dollars d´indemnité.

Il y a aujourd´hui découplage total entre les bénéfices sociaux et les intérêts privés. S´ils ne sont pas soigneusement couplés, l´économie de marché ne peut fonctionner de manière satisfaisante.

Le fondamentalisme néolibéral est une doctrine politique au service d´intérêts privés, il ne repose pas sur une théorie économique. Il est maintenant évident qu´il ne repose pas non plus sur une expérience historique. Cette leçon est le seul bénéfice à tirer de la menace qui pèse sur l´économie mondiale.

JOSEPH E. STIGLITZ, prix Nobel d´économie 2001, est professeur à l´université Columbia (New York).


Cet article est publié sur le site des Echos en collaboration avec Project Syndicate. le [ 21/07/08]
 

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