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01.01.1970

Les Sawa réclament le site où le Ngondo serait né 


Les autorités traditionnelles de ce peuple côtier se sont retrouvées le samedi 1er août pour réclamer le site où le Ngondo serait né. Quartier Bessékè. Entre le nouvel échangeur Joss et le carrefour de l’ancienne direction des Douanes se trouve, précisément derrière le gymnase du collège Libermann et la résidence du Cardinal Christian Tumi, ce que la Communauté urbaine de Douala a dénommé « la forêt urbaine ». C’est un immense terrain vague d’environ trois hectares. « Ici est né le Ngondo il y a plus de trois cents ans » affirme Richard Lobé, responsable de la communication de ce grand regroupement culturel des peuples sawa. Depuis le mois d’avril 2009, ce terrain vague est au centre d’une querelle : « En octobre 2007, nous avons demandé et obtenu du ministère des Domaines et des affaires foncières, que ce site qui est un repère historique des Sawa, nous soit rétrocédé afin qu’on y érige le siège du Ngondo.

On est surpris d’apprendre aujourd’hui qu’après son avis favorable, le même ministère a cédé le même terrain depuis avril 2009 à un opérateur économique pour y élever un hôtel » expose Money Akwa II, secrétaire général du Ngondo. Afin de manifester leur désapprobation, les fils Sawa ont planté au bord du terrain querellé, des plaques sur lesquelles est écrit « propriété Ngondo’a Sawa ». Les pontifes de cette mythique association culturelle, avec à leur tête leur président, le prince René Bell, sont descendus sur les lieux samedi à la mi-journée pour davantage marquer cette « forêt urbaine qui nous appartient». L’opération, consistait en des rites traditionnels. Un chevreau a été égorgé et la tête enterrée sur place.

Le tout selon un cérémonial précis, déroulé sur un air de cantique chanté par une cinquantaine de femmes, membres de différentes chorales. « Nous considérons ce site comme le mausolée ou la tombe de nos ancêtres. C est un lieu sacré. Il est aussi historique parce que, c’est ici que le Ngondo était parti comme la toute première institution pour réclamer l’indépendance Cameroun en Allemagne et aux Nations-unies » rappelle Money Akwa II. Le terrain au centre de la dispute, a longtemps été exploité par l’ex-Régifercam, avant d’être abandonné à la suite de la liquidation de cette entreprise de chemin de fer. « A l’époque coloniale, le peuple Sawa avait accepté de céder, sans être dédommager, le terrain parce que c’était pour une utilité publique. Maintenant qu’il est libéré, il va de soi qu’il nous soit rétrocédé » pense le secrétaire général du Ngondo.

La rencontre dans la « forêt urbaine » était l’aboutissement d’une cérémonie qui a commencé en fin de matinée dans l’église Native baptist church d’Akwa. Ici, un culte oeucuménique a eu lieu en présence d’environ 500 personnes. « Nous avons imploré le très haut afin que nos doléances en direction du chef de l’Etat soit exaucées » affirme Richard Lobé. Justement, le Ngondo dans une correspondance adressée à Paul Biya, a sollicité l’arbitrage de ce dernier.
© La Nouvelle Expression : Nana Paul Sabin

Valère Epée : Nous revendiquons nos terres
Le patriarche sawa présente les articulations du 95ème anniversaire de la pendaison de Rudolph Duala Manga Bell.

Qu´est-ce qui a motivé la commémoration de la mort de Rudolph Duala Manga Bell cette année, lorsqu´on sait que le canton Bell n´est pas coutumier du fait ?

C´est pourtant un évènement annuel depuis 1936! Toutefois, cette célébration se fait généralement en cercle restreint. Et c´est dans des périodes toutes spéciales que la fête prend une grande envergure. C´est pourquoi en 1985 il y a eu toute une semaine culturelle. Et ce parce que le président de la République Paul Biya venait de proclamer Rudolph Duala Manga Bell, héros national. D´autant plus que cette même année, M. Biya baptisait la 18ème promotion de l´Ecole militaire inter arme (Emia), " promotion Rudolph Duala manga Bell ". En rappel, Rudolph Duala Manga Bell et Ngosso Din ont été exécutés par pendaison le 08 Août 1914 pour des questions de défense du territoire ancestral local. Ce qui a exaspéré les colons Allemands, c´est que Duala Manga Bell a impliqué ses amis les chefs traditionnels d´autres communautés, Martin Paul Samba entre autres à sa cause. Il s´est en fait, opposé au vaste projet d´urbanisation de la ville de Douala, approuvé par le parlement allemand (Reichstag). Cette idée aux allures de " ségrégation raciale " se heurte ainsi à une rude contestation du chef supérieur du canton Bell.

En tant que membre du comité d´organisation, dites-nous ce que cette commémoration a de particulier par rapport aux célébrations antérieures ?

Elle rassemble un certain nombre d´évènements vers un seul. Le 08 Août, Rudolph Duala Manga Bell et Ngosso Din, son secrétaire et compagnon de combat sont pendus. C´est également la journée internationale des droits des peuples autochtones, suite à une proclamation des Nations unies le 13 septembre 2007.Comme par hasard, le 13 septembre rappelle au Camerounais, l´assassinat de Ruben Um Nyobè. D´autre part, samedi dernier vous avez sûrement aperçu une partie de la population de Douala, vêtue tout en noir, convergée vers le site du ngondo que nous revendiquons et sur lequel nous avons procédé à un rite bien précis. Attention donc à quiconque osera violer la loi ancestrale. Cette journée du samedi 1er août, était le volet revendication de nos droits terriens, les droits des peuples autochtones.

Au-delà du volet revendication que revêt cet évènement, quel autre message comptez-vous passer au peuple Duala en particulier ?

Le message reste le même. Les pousser à une prise de conscience et à plus d´unité, à une action adaptée à notre temps. Il fut un temps, on célébrait le " Tete´kombo ", habillé de noir et de rouge. Respectivement couleurs du deuil et du sang. En 1985, nous avons ôté cette tenue en nous disant que nous ne sommes plus en deuil. Nous avons même allumé un grand feu au parc des princes de Douala et avons fait brûler le mouchoir rouge de toutes les filles et femmes du terroir. Comme pour dire à l´Allemagne, nous vous pardonnons, mais nous n´oublions pas. Au cours de cette semaine, le programme prévoit une opération " coup de balai " ou hygiène et salubrité. Nous entendons mettre la propreté dans les espaces de la ville de Douala. Une soirée des contes du terroir est également prévue vendredi prochain au parc des princes. Au cours de laquelle, les conteurs interviendront dans une mise en scène et dans une ambiance de soir près du feu au village.

N´est-il pas prévu un espace de réflexion ?

Une conférence-débat se déroulera à la salle de fêtes d´Akwa, dans l´après midi de mercredi prochain. Le thème de la réflexion sera axé sur Ngosso Din, comme exemple pour la jeunesse. Ce dernier est mort à 32 ans seulement, soit 10 ans de moins que Rudolph Manga Bell. Il était donc tout jeune, mais il est mort pour une cause noble. C´est donc le symbole d´une jeunesse active et entreprenante. Samedi prochain en guise de clôture, nous allons nous recueillir à la place de la pendaison (à la marine marchande à Bonanjo), puis au caveau royal et finalement au cimetière Njo Njo.

Propos recueillis par Monique Ngo Mayag

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8 août 1914 : Le sang de Manga Bell coule sur Douala
(Lejourquotidien.info-04.08.2009)
Evocation de la vie et de la mise à mort du nationaliste camerounais

Je m’adresse à vous pour vous annoncer que Manga (Rudolf) Bell est condamné aujourd’hui à la pendaison parce qu’il s’est montré un traître au Kaiser et à l’Empire."

Le 08 août 1914, cette proclamation signée du gouverneur Karl Ebermaier, est placardée sur les principales places de Douala. Ce même jour, vers 5h du soir le mis en cause est exécuté par pendaison, ainsi que son parent et secrétaire Ngosso Din. L’avis officiel du gouverneur continue, précisant les charges qui valent un tel châtiment au roi des Bell :

"Il a reconnu, au dernier moment, qu’il avait été poussé par la crainte de la vengeance de ses concitoyens, de ceux que vous connaissez tous, qui, par crainte, restent secrètement à l’arrière-plan, qui couvent du poison et séduisent le peuple. Que le sang de Manga retombe sur ceux qui l’ont poussé sur le chemin du crime ! Que celui qui ne veut pas devenir lui-même un traître, comme Duala Manga et ses aides, qu’il s’arrache à ces séducteurs, qui restent secrètement dans l’ombre et préparent du poison ! Celui qui a des intentions loyales sera le bienvenu. Le Gouvernement du Kaiser sera toujours juste et reconnaissant envers les aides loyaux et les fidèles sujets. Ce que vous déplorez est la conséquence des menées de ces hommes des ténèbres qui –le Gouverneur le sait- ont toujours été à l’œuvre pour exciter le peuple, le maintenir dans la terreur par leurs poisons et le garder sous le joug à leur profit. Arrachez-vous d’eux et vous serez heureux. Manga lui- même, à sa dernière heure, a prié son peuple qu’avec sa mort, la fidélité au Kaiser et l’obéissance envers le Gouvernement puissent revenir dans le cœur des Douala".

Ségrégation

Pour comprendre la terreur qui endeuille Douala ce mois d’août 1914, il faut remonter au projet d’extension et de modernisation de la ville, imposé par le boom économique du pays, l’accroissement démographique de la ville et les nécessités d’hygiène et de salubrité dans les quartiers. Au prétexte que la cohabitation avec les autochtones indispose les Européens, le plan directeur conçu et présenté en 1910 par von Rohm, l’administrateur de Douala, consacre la ségrégation. Il prévoit la division de la ville en trois zones : un secteur pour l’établissement des services publics et des résidences pour les Européens, un secteur pour les Douala (les quartiers Neu Deido, Neu Akwa et Neu Bell), et entre les deux secteurs, une zone tampon (freie zone) d’au moins un kilomètre de large. Les Douala, déjà submergés par les Européens sur les rivages du Wouri, sont appelés à quitter le plateau Joss où doit s’installer la ville blanche. Mais il est entendu que le déguerpissement se ferait à l’amiable. Les négociations s’ouvrent entre les chefs et l’administration. D’accord au départ sur le principe d’un arrangement, les chefs se rétractent devant l’étendue des terres sollicitées, la modicité du montant d’argent proposé et les conditions de relogement des populations à déplacer. L’administration est ainsi amener à envisager l’expropriation.
Le décret d’expropriation, rendu public le 15 janvier 1913, s’appuie d’abord sur la disposition du traité consacrant l’abandon total à l’Allemagne, par les Douala, de la souveraineté, du droit de légiférer et du pouvoir d’administration du territoire. Ensuite sur l’ordonnance impériale du 14 août 1896, considérée comme la base de la législation foncière au Cameroun. Repris plus tard à son compte par l’administration coloniale française, cette ordonnance stipule ceci : "Sous réserve des droits de propriété ou d’autres droits réels que des particuliers ou des personnes morales, que des chefs ou des collectivités indigènes pourraient prouver, de même que sous réserve des droits d’occupation de tiers fondés sur des contrats passés avec le gouvernement impérial, toute terre à l’intérieur du territoire de protectorat du Kamerun est terre de la Couronne comme étant sans maître, sa propriété échoit à l’Empire".

Pour les Douala, par contre, ce décret et l’expropriation, entrée dans sa phase d’exécution, constituent une violation du traité signé le 12 juillet 1884 entre les rois Duala et le négociant Eduard Woermann. Le traité précise, sans ambiguïté/. "les terrains cultivés par nous et les emplacements sur lesquels se trouvent les villages doivent rester la propriété des possesseurs actuels et de leurs descendants". La décision de l’administration coloniale est d’autant impopulaire, qu’elle vient se greffer à un autre sujet de mécontentement. Jadis intermédiaires obligés entre les firmes allemandes et les populations de l’hinterland, les Douala sont désormais supplantés par les négociants européens. La position d’intermédiaire conférait du prestige et des avantages dont la perte est vécue comme un drame, en particulier par l’élite. La résistance qui s’organise autour du roi des Bell, a donc aussi des allures de révolte d’une classe en voie de paupérisation.

Né en 1873, fils aîné du roi Manga Ndumbe, Douala Manga Bell a été formé à l’école allemande. A la mort de de son père, le 2 septembre 1908, il hérite du trône des Bell, et est intronisé deux ans plus tard, au cours d’une cérémonie solennelle présidée par Kum a Mbappe, le chef supérieur de Bonabéri. Sa formation, son séjour en Allemagne, sa fine connaissance des mœurs et de la civilisation européenne et des milieux politiques berlinois, le désignent naturellement pour porter l’étendard de la contestation.
Ses nombreuses démarches auprès de l’administration buteront sur un homme au caractère inconciliable, le gouverneur Gleim, par ailleurs soupçonné de ne pas rendre fidèlement compte à sa hiérarchie des prétentions des douala. Les chefs Douala décident alors de saisir directement la métropole ; ce qui est fait par un télégramme adressé au Reichstag, le 09 novembre 1911. Le 08 mars 1912, une autre correspondance, signée de Douala Manga Bell et aussi vaine que la précédente, est adressée au Parlement. Pendant trois ans, à l’instigation de Duala Manga Bell, destitué le 4 août 1913, les chefs Douala bombardent le chancelier de l’Empire, le Bureau colonial (le ministère des colonies n’existe pas) et le reichstag de pétitions. Duala Manga Bell, empêché de porter personnellement la cause Douala en Allemagne, y sollicite les services d’un avoué et d’un avocat, qui réussissaient déjà susciter la bienveillance des milieux politiques berlinois quand éclatent la guerre et l’affaire dite de la haute trahison. Il réussit aussi à organiser le voyage clandestin de son secrétaire et parent Ngosso Din, délégué à Berlin.

Trahison ?

Face au fossé qui s’élargit entre l’administration et les populations douala, Manga Bell envisage la rupture de la collaboration avec les Allemandds. Sans en peser toutes les conséquences, il aurait alors tenté de rallier d’autres chefs supérieures à la cause douala. C’est ainsi qu’il aurait envoyé un émissaire au sultan Ibrahim Njoya.

Ce dernier point de l’histoire du Cameroun reste un sujet à polémique. Un ouvrage intitulé Histoires et coutumes des Bamun , publié par l’Institut français d’Afrique noire (Ifan) en 1952 et rédigé sous la direction du Sultan Ibrahim Njoya, peut aider à éclairer cette énigme de l’histoire du Cameroun. Voici le récit qui y est fait de l’ambassade de Rudolf Duala Manga Bell à Foumban auprès du sultan Ibrahim Njoya : « Il arriva que Duala, fils de Manga, envoya Ndane. Vendu depuis longtemps aux gens de la forêt, Ndane venait informer Njoya du conflit qui existait entre Allemands d’une part et français et anglais d’autre part ; c’est par lui que Duala, fils de Manga, conseillait à Njoya de commencer la lutte contre les Allemands dans son pays…Le roi Njoya envoya des messagers pour dire à Duala, fils de Manga : "Les Allemands sont mes pères, et lui est comme mon frère, comment dès lors pourrais-je entrer en guerre contre eux ? Puis, il arrêta Ndane et le livra aux autorités allemandes à qui cette façon d’agir ne déplut pas. Ndane fut mis en prison, et, peu de temps après, Duala, fils de Manga, était arrêté et exécuté." »
Les Allemands qui se préparaient à la guerre contre la France et l’Angleterre découvrent ainsi les préparatifs de guérilla des douala. Des faits qualifiés de haute trahison au procès du 07 août 1914. Le lendemain, Duala Manga Bell et Ngoss Din sont pendus.
Gens du Cameroun,
Que le sang de Manga (Rudolf) Bell fortifie ceux qui prennent le chemin de la liberté.

Reactions :

Il faut savoir que le même Samedi 8 Août 1914, à Eobolowa, Paul Mardin Samba était fusillé par les Allemands et ses amis pendus par ces mêmes Allemands. Eux aussi s´étaient dressés contre les Allemands.

Paul Martin Samba avait été aussi formé en Allemagne, à l´Ecole Militaire Impériale de Berlin et avait même servi dans la Garde Impériale de l´Emperreur Guillaume II.

Rudolf Douala Manga Bell et Paul-Martin Samba se connaissaient et se sont rencontrés pour discuter de la lutte commune qu´ils menaient contre les Allemands. C´est étrange que l´histoire ne se souvienne que des tentatives de contact infructueux entre Manga Bell et Njoya. Il faut donc reconnaître que par delà toute barrière tribale, des habitants de ce Cameroun de fin 19ème siècle et début du 20ème siècle se sont mis ensemble pour combattre le colonisateur. C´est vraiment là, la naissance du mouvement nationaliste camerounais.

Ont été tués ce 8 Août 1914 pour la même cause :
- Rudolf Douala Manga Bell à Douala : pendaison
- Ngosso Din à Douala : pendaison
- l´ex Adjudant de l´armée impériale Paul Martin Samba à Ebolowa : fusillé
- Madola chef Batanga, près de Kribi : pendaison
- Edandé Mbita chef de Nkomakak à Adjap près d’Ebolowa : pendaison
- Mba Enam maître d’école à la mission presbytérienne américaine d’Efoulan : pendaison
- Assako Nna cathéchiste d’Ajap près d’Ebolowa

On peut voir en ces gens, les premières victimes des mouvements nationalistes qui secoueront le Cameroun, jusqu´en 1960 et même au-delà.

BIBLIOGRAPHIE POUR LES CURIEUX :
1- A travers le Cameroun du Sud au Nord : Voyages et explorations dans l´arrière-pays de 1889 à 1891 par Curt Morgen (Lieutenant de l´armée impériale allemande).

2- La naissance du Cameroun : 1814-1914 par Adalbert Owona, L´Harmattan 1996

3- Paul Martin Samba face à la pénétration allemande au Cameroun par Madeleine Mbonno Samba Azan, ABC 1976 Paris

4- Douala Manga Bell héros de la résistance douala par Iyé Kala Lobé, ABC Paris

Sam Massok

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Ngosso Din : Mort pour sa fidélité au prince Bell


Ecrit par Théodore Tchopa
04-08-2009

LE SECRETAIRE DE RUDOLF DOUALA MANGA BELL A JOUE UN ROLE CAPITAL A L’OMBRE DU CHEF SUPERIEUR DU CANTON BELL.

Au cours des dernières années de sa courte vie terrestre, Ngosso Din, dignitaire Sawa, né en 1882, a travaillé à l’ombre de Douala Manga Bell, chef supérieur du canton Bell. Ngosso Din officie alors comme secrétaire du chef. C’est à lui qu’incombent les actions de communication. On le dit très intelligent. Personne dans le canton ne se souvient pour autant avoir vu Ngosso Din aller au-delà des études secondaires. Valère Epée, un membre du comité d’organisation du Ngondo 2009, doute même qu’il ait terminé ses études secondaires. Ngosso Din n’a que 31 ans lorsque son combat contre le pouvoir colonial allemand franchit une vitesse supérieure. Nous sommes en 1913. Rudolf Douala Manga Bell vient de se voir confier le rôle de locomotive de la lutte contre le pouvoir colonial allemand. Les duala n’envisagent pas une quelconque action de résistance anticoloniale de Douala Manga Bell sans son cousin Ngosso Din, même si le rôle de celui-ci dans ce combat n’est pas défini de façon formelle. Ngosso Din est au four et au moulin. A l’époque, les réunions sont strictement proscrites par l’administration coloniale allemande. Ngoso Din trouve néanmoins le moyen de déjouer la vigilance de la police coloniale. Les réunions se tiennent dans les églises, parfois dans des domiciles insoupçonnables.

C’est dans ce contexte particulièrement tendu, aggravé par l’imminence de la première guerre mondiale, que le secrétaire du prince Bell, défiant les dispositions légales, se rend en Allemagne, à la demande du prince. Entre autres missions, il doit « chercher les défenseurs de la cause des Duala ». Ngosso Din organise à Bonadoumbe, son village natal, une fausse veillée funèbre au cours de laquelle les femmes duala sont vêtues de tenue de deuil. Elles feignent de confectionner des bâtons de manioc communément appelés « miondo ». En fait de manioc, ce sont les documents qu’elles emballaient dans des feuilles mortes de banane. Le tour joué, Ngosso Din se maquille et se déguise en un commerçant de l’Afrique de l’Ouest et s’engouffre dans une pirogue pour Tiko où il montera dans un bateau pour Berlin. Il réussira à recruter dans les milieux socio démocrates et libéro chrétiens. Pendant ce temps, Douala Manga Bell, resté au pays, s’attèle à sensibiliser les forces vives d’autres communautés en vue de leur ralliement à la cause Duala. Malheureusement, la lettre commise secrètement à cet effet par le prince Bell sera portée à la connaissance d’un prêtre pallotin allemand par le sultan Njoya. Le gouvernement métropolitain est aussitôt saisi de la « trahison ». Ngosso Din est arrêté et ramené manu militari au Cameroun. Douala Manga Bell et lui sont jugés le 07 août 1914. Le lendemain 14 août dans l’après-midi, les deux parias considérés aujourd’hui comme des héros sont pendus publiquement.

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08 août 1914 : Martin Paul Samba fusillé pour « trahison »

Ecrit par Beaugas-Orain Djoyum
04-08-2009

LE GUERRIER AVAIT SOLLICITE L’AIDE DES FRANÇAIS ET DES ANGLAIS POUR CHASSER LES ALLEMANDS DU CAMEROUN.

De son vrai nom Mebenga M’Ebono, Martin Paul Samba a été fusillé par les allemands le 08 août 1914 à Ebolowa dans la province du Sud. Revenu au Cameroun après ses études d´officier en Allemagne, il revient au Cameroun en 1895 avec le grade de capitaine dans l’administration allemande.
Il va par la suite se révolter contre les pratiques de l´administration allemande du Cameroun. Il quitte l´armée allemande, acquiert les armes et organise un maquis en pays Boulou. Pour l’enseignant d’histoire le Pr Daniel Abwa, il va prendre sa retraite dans l’armée allemande après avoir reçu une flèche dans sa jambe lors d’un raid de l’armée allemande chez les Vouté. Selon l’enseignant de l’Université de Yaoundé I, Martin Paul Samba avait l’ambition d’être chef supérieur des Bulu comme Charles Atangana chez les Ewondo avec l’aide des Allemands. « A cause de ce rêve qu’il n’a pas pu réaliser, il s’est révolté contre ses anciens maîtres et a essayé de chasser les allemands du Cameroun », affirme Daniel Abwa.

Lors de la déclaration de la guerre entre l’Allemagne et la France, Martin Paul Samba cherche à entrer en contact avec les troupes françaises basées à Brazaville en république démocratique du Congo et avec les Anglais installés au Nigéria. Malheureusement pour Mebenga M’Ebono, sa lettre va tomber entre les mains d’un officier allemand. Martin Paul Samba est arrêté, condamné pour haute trahison et fusillé, en même temps que Rudolph Duala Manga Bell, à la veille de l’éclatement de la première guerre mondiale le 08 août 1914.
Né en 1874 à Metundu Engong, non loin d’Ebolowa, Martin Paul Samba n’a pas connu son père. Sa mère mourût après son accouchement et il fut élevé par l’épouse de son oncle paternel, Ada Mbo. A l’arrivée des explorateurs allemands, le lieutenant Kund notamment, le jeune Martin Paul Samba est choisi comme guide de ce dernier. C’est ainsi que commence sa collaboration avec les allemands jusqu’à la rupture.

Sce : Le Cameroun :arts, histoire et traditions, Bernard Puepi, Henri Njomgang

Reactions :

quand vous écrivez l´histoire du cameroun évitez de citez le professeur daniel
abwa comme référence, c´est un homme du rdpc qui passe son temps à ternir
l´image des indépendantistes camerounais, mebenga m´ebono n´a jamais voulu
être chef surtout pas comme charles atangana qui était un esclave dans tous
les sens du terme, il a choisi de changer de nom ( ce qui était considéré
comme un crime par les authentiques africains) pour apprendre à manier les
armes et organiser la rébellion contre les allemands.
Et voilà qu´un individu nommer abwa à la solde de la tutelle française vient nous dire que le père
des indépendantistes camerounais voulait être chef comme le vendu
charles.
Time is coming, time is coming
Votre oeuvre de mémoire est salutaire, mais commencez par restaurer le titre
originel et non la copie de l´histoire écrite par l´idiot de colon.
Ce n´est plus :
08 août 1914 : Martin Paul Samba fusillé pour « trahison » même si
vous l´avez mis entre guillemet !
Titrez plutôt :
08 Août 1914 : Mebenga M’Ebono (SAMBA paul Martin), héros Africain, Martyr national, injustement fusillé (par le colon envahisseur occidental) pour la défense de la mémoire des pères, fils et descendances de la nation Cameroun.

Une compilation de Brother Paul Metusala DIKOBE
 

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