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03.07.2007

Ngondo 1991: Remember EKE EBONGUE 

D´interdictions intempestives en rebondissements spectaculaires et inattendus, le Ngondo nous a habitués à un destin propre à l´hydre: rapport avec cette créature des eaux, il n´en finit pas de renaitre. C´est grâce à ctte vitalité étonnante que toutes les famille du Grand Sawa qui s´identifiait à cette entité se rassemblent les 20, 21 Décembre à la reconquête de leurs valeurs du passé, sans cesse bafouées….
Au fait, à quand remonte la dernière manifestation du Ngondo? Submergés par les problèmes quotidiens pointus, gageons que, peu de Sawa seront capables de donner la date exacte. En revanche, il n´est un secret pour aucun d´eux que le Ngondo a été interdit…une ènième fois: c´était en en 1980, par simple lettre du Gouverneur de l´époque que Mr. Medjo Akono, sans explication.
Celui-ci n´a rien inventé: à travers les âges, l´évolution du Ngondo s´est adaptée au contexte social de l´heure, au gré des enjeux sociaux, culturels, politiques, ou tous à la fois. C´est ainsi que, de tribunal populaire à l´origine, le ngondo a été amené par la force des choses, à effectuer des dérapags "contrôlés" vers la contestation politique à diverses étapes coloniales, jusqu´à l´indépendance, où il a pris une part plus active. Plus precisemment dans son histoire, il s´est cantonné dans un cadre culturel, même s´il a subi des influences perverses qui veulent souvent en faire un instrument de lobby politique.
L´un ou l´autre, ces positionement de machine judiciaire, d´association ou d´assemblée populaires contribuent à interpeller la conscience d´un peuple, chaque fois qu´un problème important se pose à la communauté entière.

Le Sursaut de la conscience Sawa


Onze ans sans Ngondo et avant la levée de son interdiction, il fut question de l´exporter à...Paris au mois de juillet dernier. Est-ce à dire que sous nos cieux, tout allait pour le mieux, dans le meilleur des mondes? Que non ! Au contraire, les Duala en particulier et les Sawa en général sont en permanence en butte à des problèmes de profondes mutations sociales, de cosmopolitisme…et de ses apports étrangers.
Peuple ouvert sur le monde et réputé accueillant, la situation géographique des Sawa, d´enviable au départ, est forment influencée par les autrescultures d´importantion nationales et étrangères, par des transformations occidentales du mode de vie.
Dans le cas concret d´un carrefour de l´importance de Douala par example (1,5 millions d´habitants), le brassage des cultures tend à la dégradation à outrance de l´identité culturelle authentique des autochtones. Bien plus, handicap de taille, cette population est aussi confrontée `ala foi du nombre: elle est minoritaire dans une mégalopole tentaculaire.
Dans d´autres cieux de nos régions, la réaction de rejet se serait faite ressentir. Ici, rien de tout cela. Car, consciemment ou pas, les autres cultures sont d´un rapport positif certain, même si elles constituent des sommes d´agressions indéniables. Pensez donc, l´évolution même du vaste village de pêcheurs, en ville, puis en grand pôle économique, contribue à vider de sa substance, à submerger la culture locale.
Quel peuple, fût-il accueillant, pourrait supporter ce suicide culturel dans la passivité ? On n´en connait pas, pas plus les Sawa qui, s´ils perdaient leur âme, n´aurainet plus de raison de vivre. A ce stade, tout peuple serait condamné à disparaître. Ca ne fait pas un pli !


Malgré les pertubations de tous ordres de leur espace vital, les Sawa ont gardé une conscience culturelle qui résiste, plutôt bien que mal, aux contingences. Il est vrai, cela demande des efforts permanents de réadaptation aux changements incessants.
Autrement dit, suivre les containtes imposées par les normes de vie occidentale, sans toumer le dos à ses valeurs culturelles authentiques. En théorie, ca ne pose pas de problèmes. Car, vous vous en doutez, au quotidien et à l’epreuve, ces mariages de cultures ne vont pas sans heurts et difficultés.
Habitués à faire le commerce avec des peuples étrangers, les Sawa ne sont pas xénophones pou run sou. Cependant, de temps à autre, un événement ne manque pas d’exacerber la mémoire collective de ce peuple paisible. Aussi, mu par un reflexe de conservation, il n’a de solution que de serrer les coudes. C’est en cela que le Ngondo permet aux Sawa de donner une réponse adéquate aux problèmes sociaux qui émaillent la vie de la communauté. Toutefois, il s’en faut de beaucoup pour que cette solidarité de clan s’exprime.
Dans le cas d´espèce on est donc en droit de se demander quel évènement majeur a pu interpeller la communauté tribale. pour que le ngondo soit organisé dans la précipitation (il faut le dire), en cette fin d´année 1991?
En effet, depuis le début de l´année en cours, le Cameroun est secoué par une crise politique qui remet en question les fondements de notre société. Cette remise en question ne s´affirme pas dans toutes les régions avec la même intensité. C´est ainisi que la ville de Douala par example a été transformée en théâtre des revendications politiques et, en represailles, en champs de tirs et d´opérations de guérillaurbaine par les forces armées. Les uns et les autres ont fait souffler un vent de violence insupportable aux quatre coins de la cité économique. Les gens qui sont descendus dans la rue demander plus de libertés et la démocratie n´appartiennent pas à une tribu, `a un clan plus qu´à un autre. Ceux d´entre-eux qui sont tombés sous les balles des forces de repression avaient pour noms Ekambi, Akono, Taku, Ousmanou, Mahop, etcc…. Des patronymes qui laissent à croire que toutes les composantes tribales de notre Pays se sont mêlées aux revendications populaires. Malheureusement, la confusion était telle qu´on a dénombré plus d´une victime qui a peri par aveuglement et sur erreur. Ce fut le cas du jeune EKE EBONGUE “KEKE”, tué froidement d´une balle tirée à hauteur de la tête et à bout portant par un policier en civil.
La mort violente et tragique d´ EKE EBONGUE est une faute inpardonnable qui a reveillé la conscience assoupie d´un peuple qui assistait passivement à l´épreuve de force. Le policier en question savait-il que son forfait constituerait le declic que tout un peuple attendait depuis longtemps ? Peu probable, dans la mesure où d´aucuns- jusqu´aux voix autorisées- n´ont pas manqué d´interpeller les Duala, à qui ils demandaient de ne pas laisser “leur ” ville devenir le centre d´une contestation, disaient-ils, á coloration ethnique.
La réponse est venue lors des obsèques du pauvre jeune homme, fauché á l´âge de 28 ans. Et , comble d´ironie KOKO militait dans le parti au pouvoir, membre du bureau de la sous-section RDPC de DEIDO.
Ce qui fit dire au Dr EKWE BELL, lors de son oraison funèbre: “KOKO tu as été assassiné par ceux-là mêmes qui se sont servis de toi”. Et d´ajouter “ KOKO, tu est le dernier mort de cette série macabre. Si après toi un enfant du peuple est tué, alors ce sera l´apocalypse”.
D´une manière plus subtile et moins brutale, c´est un appel semblable et pressant que le notable EKWALLA EKWA “TATA” a lancé dans la foulée à la communauté en ces termes: “KOKO, ta mort est une bonne mort parce qu´elle a reveillé chez les Sawa tout ce qui dormait en eux. Elle sera le ciment qui recollera les morceaux de ce peuple qui partait en fragments…”

Le Ngondo: Une valeur culturelle nationale


Il n´y avait pas de mots et de paroles plus dures et mieux placés pour toucher au fond du coeur et remuer la fibre Sawa des dix milles presonnes venues rendre un dernier hommage à EKE EBONGUE. C´est exactement ces paroles pénétrantes qu´ils désiraient entendre: le catalyseur était tout trouvé. Restait à définir le ciment dans les faits. Il n´y avait pas longtemps à chercher puisque c´est le Ngondo qui, en pareille circonstance, traditionnellement, accomplit ce travail de rassemblement, à l´instigation du “ Muanja ”, en francais la société civile. Le groupe de personnes qui ont organisé l´enterrement de pompes royales d´ EKE EBONGUE joingnant l´acte à la parole introduisirent une requête d´organisation du Ngondo auprès des Chefs Supérieurs. Non seulement leur idée atrouvé un écho favorable, mais les Chefs ont apporté un soutien et participation active dans les règles de nos traditions. Voilá autant de raisons premières pour lesquelles le “Ngondo se joue” comme on dit littéralement, en ce mois de décembre 1991.
Cependant, au-delà de ce sursaut de conscience, et malgré son étiquette d´association apolitique, ce Ngondo aura pour tâche de discuter (pendant la conclave des Chefs tet dans le secret absolu) de l´avenir de la communauté. Les Chefs ne manqueront pas de parler de la contribution positive de la communauté à l´edification nationale. Car si le Cameroun en reconstruction est une affaire des institutions et des hommes, il n´est pas moins vrai que ces personnes appartiennent à nos différentes composantes tribales. Ces dernières ont autant une culture à défendre qu´à faire valoir, comme écot, afin d´enrichir nos valeurs culturelles nationales….sans imposer aux autochtones et encore moins aux hallogènes.
Que vivre donc le Ngondo pour l´émancipation culturelle du Cameroun tout entier.

Manu Djemba
 

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