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16.07.2007

Franklin Boukaka, le poète assassiné en 1972. Immortel Boukaka: Rumba engagée, Poésie musicale et Pa 

Ce Document est une compilation des textes relayés de: Nwinda.org, Congopage et Afrikara

Franklin Boukaka, le poète assassiné en 1972
Immortel Franklin Boukaka : Rumba engagée, poésie musicale et panafricanisme


S’il y avait une référence musicale africaine à redécouvrir dans son discours politique panafricain en dehors de Fela, Franklin Boukaka serait un candidat idéal. Celui dont l’album «Le Bûcheron» paru en 1970 avait littéralement supplanté l’horizon installant l’artiste dans la double chaise du musicien poète et du politique devait malheureusement décéder assassiné, trois ans après la sortie de son album culte lors d’un coup d’état instruit dans son pays le Congo Brazzaville.

La disette de messages et de contenus dans laquelle sombre une part trop importante des musiques africaines oblige presque à une réécoute, une reconsidération de ces héritages que le tout bruissant pseudo musical, heureusement ne parvient recouvrir. Sous l’autorité processionnelle de péripatéticienne dame l’«ambiance», sésame d’une activité essoufflée et vide d’inspiration, les artistes, musiciens, créateurs divers se perdent dans une course au tube, dans une concurrence radiophonique, dj-sonique de décibels et de vitesse qui dessert probablement ce que le continent aurait de plus défendable en la matière.

Les Anciens, là et dans bien d’autres domaines, sans souscrire à une gérontocratie simplette, ont des leçons probantes à donner. Plus qu’un recours poussif à des objets sacralisés, quelques œuvres choisies des illustres devanciers offrent encore, à l’instar de la musique de Boukaka des moments de pur bonheur, en franchissant le mur du son et des rythmes pour accéder à cette plénitude que la musique seule sait convoquer.
Commentaire de Ne Nzinga, Karanaute


Mélodies lumineuses, force du lyrisme allié à la poésie et à l´engagement politique : qui écoute le disque " Le Bûcheron " de Franklin Boukaka est subjugué non seulement par la beauté du style dépouillé des pièces et par leur arrangement (dû à Manu Dibango présent de même au piano) mais également par l´actualité du message véhiculé par cet artiste congolais de grand talent, trop tôt disparu (en 1972), victime de la violence politique.

En effet il y a trente cinq ans Franklin Boukaka dénonçait déjà, à travers cette oeuvre, véritable pierre angulaire de la musique africaine - et qui à ce titre mériterait de figurer dans toutes nos discothèques - la répression sévissant à travers le continent tout en réclamant la mobilisation de tous pour une véritable indépendance des nations africaines.

Artiste à la pointe du débat politique il chantait la liberté de l´Afrique et la bravoure des figures emblématiques qui marquèrent la scène politique du Tiers-Monde. Ainsi reliait-il, dans " les Immortels ", le destin révolutionnaire de Ben Barka à celui de Lumumba, Simon Kimbangu, Che Guevara, Malcom X (fondateur de l´Organisation de l´Unité Afro-américaine), Um Nyobe, André Matswa, tous assassinés ou morts en prison au nom de la liberté, du nationalisme, du panafricanisme.

En 1967 le chanteur, qui vécut quelques années à Kinshasa, reprend à sa façon l´idée d´unification des deux Congo avec son fameux " Pont sur le Congo ".

Le caractère panafricain de l´intellectualité musicale de Boukaka est tel qu´en 1969, il crée l´évènement au Festival Culturel Panafricain d´Alger. Une de ses compositions (Muanga) est même reprise par le légendaire groupe cubain Aragon.

Mais c´est assurément sa plus célèbre chanson, " Le bûcheron " (et son lancinant violon joué par une musicienne de l´orchestre national de France), qui révèle encore, plus de trente ans après son assassinat politique, le vrai sens de son combat nationaliste et panafricaniste à travers ses vers chantés. Prémonitoire, Boukaka (la solitude, en langue Kongo) y observait : " tout homme doit mourir un jour; mais toutes les morts n´ont pas la même signification ". Boukaka est mort mais Boukaka est grand. Et sa voix singulière, son message, qui retentit du fond de notre histoire faite de luttes, parle toujours à des générations d´africains.

Nzumba Matassa
www.mwinda.org

" Les Immortels ", Franklin Boukaka, 1967
Africa mobimba e................ .......... ......... L´Afrique tout entière
Tokangi maboko e ........................................A croisé les bras
Tozali kotala e ...................................Nous observons impuissants
Bana basili na kokende................... .............La perte de ses enfants
Bana basili na kotekama e................ ..........Le trafic de ses enfants
Na banguna a ............................................Auprès des ennemis
Tolati mokuya ata maloba te .......Silencieux, nous avons porté un voile noir de deuil
Congo na bana Africa baleli......Le Congo et l´Afrique fondent en larmes (2x)

Oh o Mehdi Ben Barka ............... ........... ..Oh ! Mehdi Ben Barka
Mehdi nzela na yo ya bato nyonso .....Mehdi, ta voie est celle de toute l´humanité
Mehdi nzela na yo ya Lumumba ............Mehdi, ta voie est celle de Lumumba
Medhi nzela na yo ya Che Guevara......Mehdi, ta voie est celle de Ché Guevara
Medhi nzela na yo ya Malcom X ...........Mehdi, ta voie est celle de Malcom X
Medhi nzela na yo ya Um Nyobe ...........Mehdi, ta voie est celle de Um Nyobe
 
Medhi nzela na yo ya Coulibally .......Mehdi, ta voie est celle de Coulibally
Medhi nzela na yo ya André Matsoua ...Mehdi, ta voie est celle de André Matswa
Medhi nzela na yo ya Simon Kimbangu..Mehdi, ta voie est celle de Simon Kimbangu
Medhi nzela na yo ya Albert Luthuli ........Mehdi, ta voie est celle de Albert Luthuli

Oh ya Tiers-monde ...............................Oh ! celle du Tiers-Monde
Oh ya libération ya ba peuple .........Oh ! celle de la libération des peuples

Paroles

Un vieux, que je considère toujours jeune, m´a dit un jour : " Mon petit, tout homme doit mourir un jour; mais toutes les morts n´ont pas la même signification ".

Mehdi Ben Barka(xxx).
Mehdi Ben Barka(xxx).

" Le bûcheron ", Franklin Boukaka (album, Franklin Boukaka à Paris, 1970)

Ah e e Africa ................. ........... ............Ah ! l´Afrique
Eh e Africa .............................................Eh ! l´Afrique
O Lipanda............................................Où est ton indépendance ?

Ah e e Africa ................. ........... ...........Ah ! l´Afrique
Eh e Africa .............................................Eh ! l´Afrique
O Liberté................................................Où est ta liberté ?

Kokata koni pasi ................ ....Couper du bois de feu est un dur labeur
Soki na kati koteka pasi ......................Vendre ce bois en est un autre
Na pasi oyo ya boye ...................Avec ce lot de malheurs et les enfants
Ngai na bana mawa ................................Je suis loin de m´en sortir
Nakoka te

Basusu oyo naponaka ............... ........Certains à qui j´ai donné ma voix
Bawela bokonnzi ..................Ont développé la boulimie du pouvoir et des
Pe na ba-voitures ..................................Voitures

Bavoti tango ekomaka ................Quand arrivent les échéances électorales
Ngai nakomaka moto ...........................Je deviens alors important
Pona bango ...........................................devant eux

Nakomi tuna:Mondele akende .....Je me demande: le colonisateur s´en est allé
Lipanda tozuwaka o ya nani e? ....Pour qui avons-nous obtenu l´indépendance ?
Africa e....................................................Oh ! l´Afrique

Ah e e Africa ................. .................... ....Ah ! l´Afrique
Eh e Africa ..............................................Eh ! l´Afrique
O Lipanda...........................................Où est ton indépendance ?



Franklin Boukaka: mourir dans l’énigme
Par Alain Mabanckou

Congopage

Je recherchais de la documentation sur la musique africaine afin de terminer un article, pressé par le rédacteur en chef d’un magazine populaire en France, magazine qui bouclait son prochain numéro ces jours-ci. Et puis, l’article rendu, la distraction est venue, lentement, avant de s’installer pour toujours... J’ai pensé a Franklin Boukaka (photo en haut) que je n’ai pas mis dans l’article... Il m’accompagne pourtant - avec Brassens -, ce chanteur congolais assassiné dans des circonstances qui demeurent encore obscures à ce jour... Pour me racheter, je l’ai écouté dans la matinée, retenant parfois mon émotion, les écouteurs bien vissés.

Oh, il faut parfois rendre hommage aux jeunes artistes. A la fin des années 90, en effet,le groupe congolais "Bisso na Bisso" -(entre nous)- , piloté par Passi, a remis le grand Boukaka au rendez-vous de la postérité dans leur album Racines qui s’ouvre par un prélude de Franklin Boukaka, avec ces prodigieuses notes de piano, puis cette voix lointaine, à peine posée sur les sonorités, et ces silences qui évoquent le sacrifice et la cause de ce chanteur...

J’ai retrouvé un article du quotidien francais L’Humanité daté du 15 mai 1999 est signé par une certaine Fara C. qui chroniquait avec émotion la réimpression du disque légendaire de Boukaka, Le Bûcheron (sorti chez Sonodisc/Musisoft) :

« En 1970, le chanteur congolais Franklin Boukaka pose, avec son disque le Bûcheron, une pierre angulaire de la musique africaine. Cet album, aux mélodies lumineuses, conjugue avec force lyrisme, poésie et engagement politique. Il éclaire alors les oreilles et les cours de tous ceux, noirs comme blancs, qui, dans la synergie de mai 68, se mobilisent pour une véritable indépendance des nations africaines et dénoncent la répression sévissant à travers le continent. Au piano et à la direction musicale : Manu Dibango, qui, à l’époque, était une sorte de Quincy Jones africain (Manu était souvent sollicité pour réunir des orchestres, réaliser des arrangements, etc.). Le Bûcheron est publié trois ans avant l’explosion de Soul Makossa, qui donnera à Dibango une notoriété internationale. Ce rappel, pour souligner le rôle pionnier de Franklin Boukaka. En ce temps-là, la musique africaine n’était pas encore à la mode. Sa diffusion se limitait essentiellement aux mélomanes et africanophiles avertis. Il faut saluer M. Perse, de Sonodisc, pour avoir remarqué l’art dépouillé de Boukaka et pour avoir permis à l’artiste congolais de réaliser son premier enregistrement international. À peine deux ans après la sortie du disque, Franklin Boukaka était assassiné, au moment d’une tentative de coup d’État au Congo. Les décennies passant, son disque avait quasi disparu des bacs. Merci à Bisso na Bisso d’avoir sorti de l’oubli ces Racines-là. »

La mort de Boukaka demeure donc une énigme. De ce fait, ce « brouillard » ajoute au mythe Boukaka le caractère de sacrifice, d’artiste venu sur terre juste pour déposer cette parole brève mais éternelle. La mort de l’artiste est parfois en soi - sinon toujours - un mystère.

Je me pose toujours les mêmes questions. Qui donc en voulait à ce point à Franklin Boukaka ? Etait-il réellement une menace pour les politiciens d’alors, lui qui chantaient l’unite nationale, la paix en Afrique et la fin des guerres tribales ? Les prophéties de ses textes - textes souvents militants et qui convoquent les grands révolutionnaires du monde - dérangeaient-elles les dirigeants de l’époque ?

COMMENTAIRES

Posté par Mayombe82, le 25 avril 2006
Ah ! Franklin, voilà un Monsieur, et avec un « M » majuscule, siouplaît ! Cet homme est un gaillard. Il restera à jamais dans nos cœurs. Lui est un vrai révolutionnaire, par ses textes, ses paroles, ses chansons. Pas étonnant qu’en compagnie des Elie ITSOUHOU et autres, il ait subi ce lifting de 1972, emporté par ces balles qui cherchaient officiellement les membres du M22 (dont certains sont encore en vie pourtant). Je profite de cette tribune pour saluer au passage, mon ami, son fils Malcolm qui trime actuellement à Brazzaville avec une paie de misère. Il doit ce prénom à Malcolm X, dont la famille voulut même recueillir mon pote à la mort de son pater. Tu as raison d’écouter ce visionnaire. En effet, il dérangeait.  Tous ces hommes arrachés en pleine gloire par la grande faucheuse sont devenus des mythes, pour l’éternité. Mais j’aurais préféré u’ils continuent à nous distiller ce bon venin de leurs crocs acérés.

Posté par monofila, le 25 avril 2006


Franklin Boukaka restera une date dans la mémoire et le coeur de nombreux africains. Nous lui devons des oeuvres d’une qualité exceptionnelle. Cher Alain, voici un artiste qui tout en restant engagé n’a pas moins manqué d’humour et de talent pour séduire les générations futures. L’art c’est aussi savoir aller au coeur des choses, crier la misère du monde, et toujours pas se limiter à faire rire et amuser le public. L’art n’a jamais simplement été que de l’évasion mon cher Alain, mais aussi et surtout une poétique de la douleur, le cri du mal existentiel , un questionnement du monde.De Bleu-blanc-rouge aux Petits-fils nègres de Vercingétorix, on a découvert un Alain bosseur comme quatre, le talent d’un auteur autant soucieux du style que du message-Qui a dit que la critique thématique serait morte ?-Mais alors que vous est-il arrivé après ? On se demande tous !!! Où serait parti l’auteur de Et Dieu seul sait comment je dors, un livre majeur et abouti que jamais un écrivain noir n’aurait commis avec une telle profondeur !!!
Même après sa mort, en tout cas Boukaka aura été pour toutes les générations d’Africains une lampe à leurs pieds. Car au-délà de la simple recherche de douces sonorités et du sens dans la mélodie, sa musique nous aura appris que l’art peut tout aussi bien concilier l’utile à l’agréable, l’engagement à la poétique.

Posté par JEAN-MARCEL BIKOUTA NKAOULOU, le 25 avril 2006


Franklin Boukaka a été assassiné par ceux là même qui aujourd’hui continue á narguer le peuple Congolais. Ayant trouvé refuge à la maison commune de bacongo avec ses amis Eli ITSOUHOU et autres, juste après un coup d’état en 1972. Franklin Boukaka sera trahi par le photographe du président Marien Ngouabi. Ce photographe vivait alors au quartier Bakongo. Sur ordre du président Marien Ngouabi, le chef d’état major général d’alors YHOMBY OPANGO Jacques Joachim (qui deviendra par la suite le quatrième président du Congo), ordonnera l’arrestation et l’exécution immédiate de Franklin Boukaka et ses amis. L’exécuteur physique de Franklin BOUKAKA est encore en vie, il est l’amis intime et homme de main du président Sassou Nguesso et s’appelle ABOYA. Ce même Aboya qui a été l’un des déclencheurs de la guerre de 1997 au Congo Brazzaville. Cette guerre (près de 300.000 morts) qui a ramené Sassou Nguesso au pouvoir par les armes. Franklin sera tué tout simplement parce qu’il aura écrit et chanté " Inua ya ngombè". « Tala munwa u dia ngombe, wa meno wayuku bikola e mama...Regardez la bouche qui se nourrit de la bonne chaire á satiété... Ma bouche á moi se contente de petite légumes ». Un de ses succès, dénonçant ainsi les appétits voraces des dirigeants de l’époque qui sont les même aujourd’hui et qui continuent comme des vautours á piller le pays, Yhomby (comme Sassou Nguesso) s’était senti visé et estimait aussi que cette chanson était une offense au président Marien Ngouabi (qui avait des grosses lèvres et s’illustrait dans les détournements des deniers publics...). Les chansons de Franklin Boukaka, toutes pleines d’enseignements et de bon sens, prophétisaient ce que nous voyons aujourd’hui. « Tala munwa u dia ngome, wa meno wayuku bikola e mama...Regardez la bouche qui se nourrit de la bonne chaire á satiété... Ma bouche á moi se contente de petite légumes. » Le Congo Brazzaville, pays riche avec moins de 3 millions d’habitants, et pourtant :
  les congolais vivent avec moins d’un dollar par jour ;
  le président, sa famille et ses ministres sont parmi les hommes les plus riches du continent Africain ;
  le Congo est le pays le plus endetté au monde (par tête d’habitant)...
Maintenant on comprend pourquoi Ngouabi, Yombi et Sassou avaient tué Franklin Boukaka. C’était pour mieux ruiner le Congo en toute tranquillité.
JEAN-MARCEL BIKOUTA NKAOULOU

Posté par Blaise KIBONZI, le 25 avril 2006


Là où Franklin BOUKAKA disait "tala munua udia ngombe, ya mono ya yuku bikola" = "regardez la bouche qui mange de la viande (sous entendu les dirigeants), la mienne (sous entendu le peuple) est condamnée aux légumes", BOUKAKA mort assassiné par ces dirigeants, votre Koffi OLOMIDE dit de ces mêmes dirigeants "Na OYO to liaki bien" = "Qu’est ce qu’on s’est bien goinfré à OYO". OYO village natal de SASSOU NGUESSO où ce dernier organise tous les ans des retrouvailles avec son clan et où OLOMIDE est le musicien officiel recevant un chèque à blanc pendant que le peuple crève la dalle et n’a plus que l’exil (sans aucun espoir de retour) comme unique voie de survie. Et de leur exil ces mêmes congolais crient au génie de KOFFI OLOMIDE. Effectivement OLOMIDE est un vrai génie. Faire danser les congolais en vénérant les responsables de leur malheur. Les assassins de leurs parents. C’est le seul génie que je trouve à Koffi OLOMIDE. En effet, il faut le faire. J’avais il y a quelques semaines déjà, sur un site frère dont je ne donnerai pas le lien (pour ne pas être accusé de faire de la publicité pour ce site) ouvert un thread spécial Franklin BOUKAKA. De lui on parle souvent de la chanson "LE BUCHERON", mais il y en a plein d’autres que je préfère mais dont j’ignore les titres. Mais je les connais par coeur ou presque. Jusqu’avant son assassinat BOUKAKA passait beaucoup sur les ondes de la radio nationale congolaise. Je l’écoutais beaucoup. Ces oeuvres furent interdites au Congo après son assassinat. Mais je me souviens que j’allais les écoutées en cachette chez un de mes mailleurs amis (que certains ici connaissent). On avait 16 ans à l’époque. C’est son grand frère un analphabète (comme on dit chez nous) qui lui avait offert ces cassettes de Franklin qui circulaient (bien que TRES difficilement) sous les manteaux à Brazzaville, en lui disant "Tiens, ça c’est pour vous les intellectuels. Les futurs cadres de demain". Je m’en souviendrai toute ma vie de ce geste de ce grand frère analphabète. Et c’était la collection complète de Franklin. Nous les écoutions entre Julio IGLESIAS et Roy-C. Entre "à la croisée des chemins" et "I found a man into my bed". N’est ce pas DAVE ? Normal c’était l’adolescence, les filles mais les paroles de Franklin nous restaient dans l’oreille. "Ata ko tiers monde omesana kolela. Ata ko okoma esalela ya bilombe. Tika kozinga maboko tala eloko. Tala basi bazali kosila mayi ya miso. Kutisa mowuta mabe asala yo banda kala" = "Malgré que Tiers-monde tu aies été habitué à pleurer. Bien que tu sois devenu esclave des tout puissants. Ne croise pas les bras. Regarde cette chose. Regarde les femmes qui vident toutes leurs larmes. Fasse que cesse cette maltraitante que t’inflige depuis ci longtemps ceux venus d’ailleurs (le colon)". Et Franklin poursuit plus loin en disant : "To zali na mokili etumba ya lobiko ooo. Etumba ya kolukaka bonsomi eeee. Etumba ya koluka boboto, Etumba ya bokokani bua bato banso awa na mokili eee" = "Ici sur terre nous avons un combat éternel. Le combat pour les indépendances. Le combat pour le bien-être. Le combat pour l’égalité de tous les êtres humains dans ce monde." A l’époque la NAMIBIE, LE ZIMBABWE ne sont pas encore indépendante. Et les afrikaners pissent encore sur des noirs en Afrique du sud. Aussi Franklin BOUKAKA dit n’oublions pas nos frères qui souffrent là-bas : "Kobosana te ba ndolo ya AFRIQUE DU SUD. Kobosana te ba ndolo ya NAMIBIE eeee Moniokoli ya baninga ya ZIMBABWE mawa mingi eeee".
C’était ma chanson préférée de Franklin. Pauvres congolais. Quand on voit qu’aujourd’hui ce peuple est livré à des PAPA WEMBA et OLOMIDE, le cerveau lessivé au NDOMBOLO. Comment puis-je être fier d’être congolais ?

Posté par Mère Evé de Paris, le 25 avril 2006


Je n’ai pas de pistes pour écouter Franklin en ligne, cher Alain, mais j’en posterai si je trouve... Nous avons déjà des propositions qui sont arrivées ci-dessus. Pour ce qui est de diffuser en streaming sur Congopage, il y a une question de droit qui intervient, je ne sais comment fonctionne le BCDA aujourd’hui, mais théoriquement les héritiers de Boukaka devraient pouvoir bénéficier continuer à bénéficier du travail de leur parent...
D.O.W., comme une réponse à ton vœu, j’ai fait une trouvaille hier, lors de ma visite chez L’Harmattan rue des Ecoles ! (Mon banquier m’interdira un jour d’entrer dans une librairie, s’il en trouve le moyen !...) : La Chanson Congolaise - son histoire, sa vérité, ses textes et leurs significations, par Pie-Aubin Mabika. C’est sorti en 1999. Je ne l’ai pas commencé, simplement feuilleté. Il y a deux chansons de Franklin qui sont présentées (Lufua Tolo et Likambo Oyo), traduites et expliquées, au milieu d’une belle liste d’autres auteurs (Bantou, Zao, Théo-Blaise Nkounkou, Malanda ou Clotaire - Les Anges -, Rigadin, Loubelo, Nganga Edouard, Antoine Moundanda, Jacques Elenga...).

Posté par Minga, le 25 avril 2006


Excusez-moi, je ne comprends pas très bien la corrélation entre le suicide, les meutres des uns et l’assassinat de Boukaka en Afrique... Mais bon, M. Mabanckou demande si l’artiste dérangeait la classe dirigeante de l’époque... Pourtant c’est une lapalissade. Si ce n’était pas le cas, l’aurait-on fait assassiner ? Sous les Tropiques, beaucoup sont tombés pour moins que ça. Il est arrivé qu’un pauvre petit poème, un peu trop allusif, précipite l’effronté devant Saint-Pierre avant l’heure...
Boukaka chantait la paix, l’unité, soit. Mais apparemment c’est le côté révolutionnaire qu’on a retenu de lui, aussi distrait fut-il. Son admiration pour Malcolm X (son fils en porte le prénom) n’est tout de même pas anodin... Oh, je ne suis pas en train de me constituer avocate du diable pour ceux qui l’ont lâchement éliminé ; je ne me permettrais pas ! Bien au contraire son sort tragique me rappelle cruellement celui de Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Ndouna Dépenaud (poète gabonais), Pierre Monsard, et récemment Georges Rawiri... entre autres.

Posté par jmdevesa, le 26 avril 2006


Cher Alain, ton texte sur Franklin Boukaka et la référence d’un de tes correspondants à Rochereau m’incitent à dire un mot sur le beau livre de Sylvain Bemba : "50 Ans de musique du Congo-Zaïre" publié à Présence africaine en 184. Je l’avais lu avec énormément de profit car Sylvain avait su merveilleusement mettre en perspective la musique de la sous-région. Je ne peux que conseiller aux plus jeunes de se précipiter en bibliothèque pour le lire. Et mes plus affectueuses pensées à l’endroit de mon ami Sylvain. Que la terre lui soit légère.

Posté par Bakima, le 26 avril 2006


Salut Alain et merci pour ce sujet. On sait qui a tue Boukaka. On sait aussi d’ou venaient les ordres. Tout ceux qui ont suivi ou ont ete temoins des travaux de la Conference Nationales du Congo au debut des annees 90 le savent. J’ai en memoire, le temoignage emouvant au palais du parlement d’un rescape (dont j’ai oublie le nom, mais beaucoup de Congolais se souviendront), compagnon d’infortune de Franklin Boukaka. L’executeur parlant la meme langue que lui l’avait averti de s’enfuir dans une direction donnee apres le premier coup de feu. Franklin qui ne comprenait pas la langue maternelle de son compagnon n’eut pas la vie sauve. Le miraculeux joua au fou, marchant de la peripherie Nord de Brazza, nu comme un verre de terre, pour atteindre la demeure familiale a Poto-Poto, dans le centre de Brazza. Ce qui fait encore plus mal dans ce crime, c’est le fait que le corps ne fut jamais remis aux parents, meme 30 ansapres les faits ! Alors que les auteurs et les mains qui ont execute la sale besogne sont encore en vie. Certains sont memes officiers de la force publique congolaise. Quelle honte pour mon pays ! Heureusement que le souvenir du talent hors commun de Boukaka, ils n’ont pas pu le tuer. Eh oui chers villageois et villageoises, aujourd’hui encore quand j’ecoute "Meno niku zololo, luzolo lua bu leke...", je sens revivre en moi mes premiers souvenirs d’amour avec ma tendre et douce epouse, mere de mes enfants. Quand j’ecoute Pont sur le Congo, ma fibre de BRAZZAKINOIS se reveille, et j’oubli ce fleuve-boulevard, frontiere et non obstacle entre mes deux ville : Brazzaville et Kinshasa. Enfin, quand j’ecoute les immortels, ma Foi en mon continent, l’Afrique, se fermente davantage. Si les petits roitelets politiques de la rive droite du Congo avait le courage, ils auraient pu depuis longtemps dire la verite aux Congolais et aux Africain, amoureux de la music et de la culture, pourquoi pas redonner les restes du chanteur a sa famille, et prendre soin du seul fils qu’il a laisse. En Argentine, des corps des victimes de la repression militaire sont remis aux familles lorsque cela est possible. A quand au Congo ? Better late than never ! Mathieu

Posté par JEAN-MARCEL BIKOUTA NKAOULOU, le 27 avril 2006


" Le bûcheron ", Franklin Boukaka (album, Franklin Boukaka à Paris, 1970)

Ah e e Africa Eh e Africa O Lipanda
(Ah ! l’Afrique Eh ! l’Afrique Où est ton indépendance ?)

Ah e e Africa Eh e Africa O Liberté
(Ah ! l’Afrique Eh ! l’Afrique Où est ta liberté ?)

Kokata koni pasi Soki na kati koteka pasi Na pasi oyo ya boye Ngai na bana mawa Nakoka te
(Couper du bois de feu est un dur labeur Vendre ce bois en est un autre Avec ce lot de malheurs et les enfants Je suis loin de m’en sortir)

Basusu oyo naponaka Bawela bokonnzi Pe na ba-voitures
(Certains à qui j’ai donné ma voix Ont développé la boulimie du pouvoir et des Voitures)

Bavoti tango ekomaka Ngai nakomaka moto Pona bango
(Quand arrivent les échéances électorales Je deviens alors important devant eux)

Nakomi tuna : Mondele akende Lipanda tozuwaka o ya nani e ? Africa e
(Je me demande : le colonisateur s’en est allé Pour qui avons-nous obtenu l’indépendance ? Oh ! l’Afrique)

Ah e e Africa Eh e Africa O Lipanda
(Ah ! l’Afrique Eh ! l’Afrique Où est ton indépendance ?)

JEAN-MARCEL BIKOUTA NKAOULOU


Ecoutez sa musique sur:

http://www.myspace.com/franklinboukaka

 

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