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29.03.2007

Le Festival KATE de Bomono ba Mbenguè 

Vanessa Nana à Bomono ba Mbenguè




Entre danses, savoir faire - culturel, leçons et détente, la neuvième édition du Katé s’est tenue les 3 et 4 avril dans la division, à Bomono ba mbènguè

Il est environ 19 h 30 ce 3 avril 2004. Au son des tambours et balafons, un groupe de jeunes, torche en main, entre dans la grande cour de l’école publique de Bomono ba mbènguè, petite bourgarde située à quelques kilomètres de la ville de Douala, dans le département du Moungo. Partis des quatre coins du pays, les hommes vêtus d’un sanja ( pagne) bien noué autour de la taille et des chemises de couleurs variées ( blanche, rouge, gris…), les femmes en kaba, coiffées de foulards, parviennent ainsi au site de la 9ème édition du festival de la jeunesse Sawa, le katé. Pour cette grande occasion, la cour de l’école publique de Bomono ba mbènguè a fait sa toilette des grands jours. Dans ce lieu choisi à la hâte, (les festivités devaient se tenir à Dibombari, mais le chef supérieur des Pongo, sa majesté Toto Bekombo en a décidé autrement) se dresse une arène formée d’une centaine de torches de bambou ( katé en langue duala.) Des jeunes vêtus de toile sertie de morceaux de tissus multicolores, crachent le feu à tout vent. Ce sont les “fontélé” ou armée de feu. Le chef de Bomono ba mbènguè, sa majesté Mondo Mingolè, accompagné du prince Réné Bell, chef spirituel du Katé et de M. Kouoh Songué promoteur de l’association Katé, quittent leurs chaises pour se diriger vers une sorte d’autel ( ebel’a katé) dressé pour l’occasion. La centaine de personnes présentes au festival dresse une haie d’honneur et laisse passer les chefs et leurs soldats. Au pied de l’autel, après une brève prière adressée aux ancêtres, le prince Réné Bell se saisit de la torche allume le katé suprême dont la hauteur avoisine deux mètres et demi. C’est la 7ème fois qu’il allume cette grande torche dans l’histoire du katé. « La côte a perdu de l’ampleur mais la vraie valeur du sawa reviendra. Ceux qui prônent la division doivent bien se tenir », lance le prince Réné Bell en allumant la torche. Le décor est ainsi planté pour une fête qui a failli ne pas avoir lieu.

Solidarité, gage de bonheur

A l’heure où le rideau tombe sur la 9ème édition du katé, entre le chef supérieur des Pongo et les jeunes du katé, c’est à qui dégainera le premier. Et pour cause, le chef supérieur des Pongo aurait refusé que le festival se tienne à Dibombari, son fief de commandement. Pourtant, « deux mois à l ‘avance, nous avons rencontré le chef Toto qui, ravi de savoir que le katé pour sa première sortie de Douala se tiendra chez lui, a même contribué aux préparatifs de cette édition. Nous lui avons remis les dossiers destinés aux élites de sa localité. Mais curieusement, une semaine avant l’événement, il nous annonce qu’il n’est plus possible que la fête ait lieu à Dibombari sans aucune raison valable », explique M. Kouoh Songué, initiateur du katé. De ce revirement du chef, certains jeunes en ont leur petite idée. « Dibombari s’apprête à accueillir M. Bilé, Dg de l’Aes Sonel, qui est un fils du coin, le 10 avril prochain. C’est pour cela que le chef aurait demandé le report du katé car les élites sont au four et au moulin pour lui réserver un accueil jamais connu dans la région », confie l’un d’eux. Pour Mlle Etondè esther « certains de nos aînés refusent de voir progresser la jeunesse qui œuvre pour l’union et la paix à leur place. » Cette division ne vient pas améliorer la situation du peuple sawa qui se divise tous les jours davantage, à l’heure où le katé prône l’unité.

Toutefois, le déplacement du lieu de la fête, même s’il a empêché à certaines personnes de partir de Dibombari et autres villages du coin pour Bomono ba mbènguè, n’a pas terni l’ambiance de la soirée. Jusque tard dans la nuit, au son des tambours et balafons les jeunes ont dansé au rythme du bolobo, essèwè, ngosso, ambassy-bey …, des rythmes sawa. Mais, il n’ y avait pas que la danse. Contes, théatre et jeux ont eu leur place dans cette soirée très enrichissante.



« Mudun’a moto » ou le vieillard est la pièce théatrale qui a tenu le public en haleine ce soir. Couplé à une scène de l’épopée de Jeki la njambè très racontée dans la communauté sawa, elle a été mise en scène par un fils du coin, Guillaume Ekoumè. Elle relate l’histoire d’un vieillard qui, sentant sa mort prochaine, a fait venir ses enfants l’un après l’autre pour leur céder son héritage. Individuellement, aucun d’eux n’a pu obtenir l’héritage que leur père leur cédait. Ce n’est qu’ensemble qu’ils ont réussi à l’avoir. Mais très vite, après le décès du vieillard, chacun a voulu dérober le bien à son profit. N’y pouvant pas, ils ont essayé de le vendre à la criée bradant ainsi un héritage que ne connaîtra pas la génération future.

Leçon : « l’union fait la force et le bien communautaire n’est pas cessible. » Ainsi s’explique le metteur en scène qui a choisi aisément de coupler cette pièce à un épisode de l’épopée mythique de Jeki la njambè. Alors que le père de Jeki l’avait envoyé chercher des ignames au pays des morts, pour recevoir les jours à venir ses hôtes de marque, voici que Ngum’a ngokobi ( le champion qui lutte avec des chaines), sans aucune raison, est venu lui administrer une fessée à son domicile. Le père de Jeki lui envoie un message afin qu’il rentre remettre de l’ordre. Il reviendra administrer une correction sévère à Ngum’a ngokobi. Ce volet de la pièce met en exergue le comportement des jeunes d’aujourdhui qui n’ont plus de respect pour les personnes agées. Nombre d’entre eux sont désorientés. Sans emploi, ils quittent les villages, s’adonnent à la débauche qui les conduit tout droit vers les Mst dont le sida . Heureusement qu’il leur reste le katé dont les missions et les projets sont nombreux.

Le Katé à l’assaut de l’exode rurale

«Nous unissons les jeunes pour l’entraide, l’emploi et l’amour. Nous savons que la criminalité a envahi le monde. Nous voulons donc initier et éduquer les jeunes afin qu’il prennent conscience de leur potentialités, de leurs qualités d’entrepreneur. » Ainsi parle M. Kouoh Songué qui a été à l’origine de la mise sur pied du katé en 1998. Après avoir remarqué que les jeunes été laissés à eux mêmes, cet entrepreneur a voulu mettre sur pied une association où chacun pouvait s’y retrouver pour se former, apprendre une langue, connaître l’héritage culturel qui l’entoure... Aujourd’hui, le centre katé situé à Douala a déjà formé plus de 2000 jeunes et trouver des emploi temporaires ou fixes à certains. « Des jeunes arrivent chez nous et nous disent qu’ils feront n’importe quel boulot. Mais ils n’ont pas de formation requise. Alors il nous faut faire quelque chose.Nous avons déjà pu former 3 jeunes hommes de 24 ans qui ont pu obtenir finalement un CEPE. » explique M.Songué qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son projet de l’heure c’est d’ouvrir une boulangerie à Dibombari afin que le pain ne parte plus de Douala pour cette bourgarde, mais surtout pour limiter l’exode rurale qui vide le village de ses jeunes.

Un projet de 2 300 000 fcfa (deux millions trois cent mille) partagés entre le terrain, les bâtiments et les appareils. Après plusieurs démarches infructueuses auprès de la chefferie supérieure pour l’obtention d’un terrain, il peut retrouver le sourire aujourd’hui. Lors de la causerie éducative qui a clôturé la dernière édition du festival katé à Bomono ba mbengue, le chef de cette localité, sa majesté Mondo qui pense que « le sawa premier hier et dernier aujourd’hui » dans la société camerounaise doit redorer son blason a adhéré à ce projet. « Vous avez demandé un espace de 10 m sur 10, je vous octroie 15 m sur 20, avec toutes les attestations pour cette future boulangerie, n’ayez crainte. Ainsi lampions aux mains ensemble nous progresserons vers notre union » a souligné sa majesté Mondo de bomono ba mbengué. Toute chose qui vient redonner espoir aux jeunes dont certains disent avoir le katé pour parent.

V. N. , Le Messager

Recherche documentaire: Tiki Musango
 

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