Cameroun : Manu Dibango fête ses noces d’or
L’artiste a entamé depuis peu la célébration de ses 50 années de carrière.
Peu de gens peuvent se vanter d’avoir exercé un métier pendant aussi longtemps. Et tout le monde n’a pas la chance de gagner sa vie en faisant ce qui lui plaît. Manu Dibango peut donc être considéré comme doublement verni. Lui qui a entamé, depuis quelques jours, la célébration de son demi-siècle dans la musique. L’événement est planifié sur plusieurs semaines, et devrait conduire l’artiste camerounais dans différents pays. " On va faire en sorte que ce soit une fête, évidemment. Ce sera une espèce de jubilé, en deux parties : un hommage à la Nouvelle Orléans (…) et une deuxième partie plus africaine ", a confié le célèbre saxophoniste à un média européen.
Tout a donc commencé par un concert donné par le père du Soul Makossa le 24 mars dernier au Casino de Paris. Le programme des manifestations prévoit également une sortie à Orléans le 12 avril prochain, une autre à Strasbourg le 25 avril, puis un retour à Paris pour des spectacles les 12 et 13 juin. Entre-temps, il est prévu un hommage en terre africaine : un concert géant à Dakar au Sénégal. De nombreux artistes et amis de Manu Dibango y sont attendus.
Dans l’ensemble, la célébration des 50 ans de carrière de l’artiste sera l’occasion pour le public — jeune et moins jeune — de redécouvrir quelqu’un qui, finalement, aura toujours été là. Présent à travers ses différents albums qui en auront bercé plus d’un. L’occasion aussi de remonter le cours d’un parcours singulier. De la naissance le 12 décembre 1933 à Douala à son embauche en 1960 dans une boîte de nuit bruxelloise, en passant par l’arrivée en France au début des années 1950, il y a beaucoup à voir dans le rétroviseur de l’existence de l’homme. Le saviez-vous ? Le jeune Emmanuel N’Djoké Dibango a d’abord tâté de la mandoline et du piano bien avant d’emboucher la trompette du saxophone. Mais de toutes les façons, le virus de la musique était déjà contracté.
Suivra donc un long et fructueux mariage. Au début des années 1960, il enregistre une quarantaine de morceaux avec Joseph Kabassélé. Après moult aventures et mésaventures (dont l’ouverture d’une boîte à Douala qui ne marchera pas), il sort, en 1969, " Saxy Party " chez Philips. En 1972, Manu Dibango compose, à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations, un hymne dont la face B est… " Soul Makossa ". Suivront " Manu 76 " et " Home Made ", enregistré en 1978 avec des artistes ghanéens et nigérians. De nombreuses autres productions suivront. Définitivement en marche, l’histoire de Manu continue d’avancer.