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07.01.2008
LIVRE: Le Défi-Ecrins de vie de Ngand´a Kwa par Honoré Njimé
Honoré Njimé : A chaque génération les challenges de son temps La dédicace de son ouvrage, Le Défi -Ecrins de vie de Ngand´a Kwa a eu lieu hier à Douala. Propos recueillis par Dippah Kayessé ----
Vous avez procédé hier à la dédicace de votre ouvrage ; Le Défi, quelle en est la trame ?
Le Défi est une biographie consacrée au souverain des Akwa, Ngand´a Kwa. Mais, c´est aussi une tentative d´analyse de cette période riche en enseignements, en réalisations, en challenges, d´où le titre de ce livre, Le Défi. Pour moi, c´est un appel que je lance à travers les lignes. Pourquoi hier cet élan conquérant? Pourquoi hier, cette tentative de recherche d´une osmose avec le monde économique occidental? Et, pourquoi aujourd´hui, subir uniquement sans prendre des initiatives, sans chercher des solutions appropriées. J´ai essayé de mettre en exergue cette période pour inviter les jeunes générations africaines à essayer de relever les challenges de leur temps. J´ai préféré un style direct simple au lieu des analyses universitaires ce qui permet à tout le monde de le lire avec beaucoup de simplicité.
Vous parlez d´une période riche en réalisations… à quoi cela renvoie-t-il?
A cette époque il y avait une tentative d´intégration économique avec un ordonnancement des échanges, avec une détermination des lieux d´échanges et de la nature des échanges tout cela en liaison avec l´Occident. On sentait la nécessité et l´utilité de s´intégrer dans l´économie mondiale. C´est la période effectivement où l´on passe de la traite négrière -dans laquelle où tout le monde sait que les populations du Littoral ont joué un rôle intermédiaire -vers le commerce légal, ce que j´appelle dans l´ouvrage le Vieux Cameroun qui va prendre sa place. Au- delà de l´économique, il y a eu une ébauche d´organisation politique qu´il ne faudrait pas analyser sous le modèle de l´Etat napoléonien très centralisé. Non, c´est un ensemble de pays, pays Banen, Ewodi, Bulu, Bakoko… qui acceptent de s´associer pour donner lieu à une organisation très importante à cette époque, le Ngondo, mais que malheureusement la colonisation va progressivement essorer. Je reviens beaucoup là dessus parce que peut-être qu´aujourd´hui il n´en reste que des relents culturels alors que dans la première moitié du 19e siècle, le Ngondo avait un élan politique fait de deux choses, l´unité et la fraternité des peuples.
Qui était réellement Ngand´a Kwa à qui vous faites la part belle dans votre ouvrage?
Ngand´a Kwa était un jeune Duala né dans la communauté Akwa et qu´en réalité rien ne prédestinait à la direction de cette principauté. Dés son jeune âge, il a révélé des qualités athlétiques et intellectuelles hors du commun. Ceci étant, il a été repéré par les conseillers du King Bell, à l´époque roi du Cameroun tout entier. King Bell a souhaité que Ngando vienne dans sa cour pour qu´il en fasse un page. C´est ainsi que Ngando est allé dans la cour de King Bell à Bonabéri où il a passé son adolescence et s´est par la suite marié. Ayant appris auprès de King Bell, il s´est révélé un extraordinaire stratège pour ensuite prendre la destinée de la principauté d´Akwa, Bonambela. Ceci des suites de la vacance de pouvoir qui était entre les mains de la dynastie Kwan à Bonéwonda. Ngando s´est imposé ensuite au- delà du canton Akwa comment l´un des leaders charismatiques à la fois de l´intégration politique et économique du Vieux Cameroun.
Alors, quels enseignements pour les générations présentes et futures?
Dans le monde actuel, le Cameroun et l´Afrique doivent pouvoir trouver leur place. Nul n´ignore tout ce que nous avons en termes de défis de développement à relever. Seulement, pour se développer il faut savoir qui on est et d´où on vient. Après tout nous ne réussirons à nous développer que si nous confectionnions un modèle adapté à nos réalités. Je ne suis pas certain que nous réussirons à nous en sortir en appliquant des modèles formatés d´ajustements structurels. Il est donc fondamental à mes yeux de revisiter le passé parce qu´il comprend des enseignements forts et toujours constants. Ce qui est arrivé il y a 150 ou 200 ans peut être encore en train d´arriver aujourd´hui ou arrivera encore demain sous des formes diverses sans doute. Mais, il y a une constance dans l´histoire qu´il faut essayer de saisir. En faisant un travail sur cette période j´ai essayé de montrer comment la génération de nos parents et grands- parents a su identifier les défis de son temps et je souhaite que les générations africaines identifient à leur tour les défis de leur temps. Et qu´ensuite elles élaborent les modèles de solutions qui prennent en compte leur histoire, leur environnement, leur culture, leur être…
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