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27.05.2006
Eko Roosevelt, l´ Echo Toujours Retentissant
Les africains du continent, tout comme ceux de la diaspora européenne et américaine se souviennent toujours de la voix et des doigts magiques du pianiste Camerounais, l´ Ayatollah de Kribi; Eko Roosevelt Louis. Eko, c´est plus qu´ une voix dont l´écho retentit encore dans nos mémoires ou dans les radios funk du monde. C’est une icône vivante de la World Music, que nous tenions à faire découvrir aux générations nouvelles : les générations Internet.
Eko voit le jour à Kribi dans le village Lobé, il y´ a plus d´une soixantaine d´année. C´est d´abord par la musique naturelle des chutes de la lobé, des vagues qui se déferlent sur les plages et le bruit du frottement des palmes séchées de cocotiers valseurs du petit village, sans oublier les mélopées des chorales de l´ Eglise Presbytérienne de Ikèhiyè, qu´il s’initie aux songs et à la technologie musicale. Doué pour les technologies à l´ école, il passe un certificat d´aptitude professionnelle à Douala.
Adolescent, il fait déjà montre d´une grande maturité. C´est de culture qu´il est épris, surtout de musique. Mieux, il est assoiffé de connaissance et d´expérience. Cela l´entraîne très tôt sur les chemins du monde. D´abord l´Afrique de l´ Ouest. Il découvre alors, le Ghana où il se frotte avec le High life et le jazz africain des années 60, Puis, la Côte d´Ivoire où il se produit avec plusieurs étoiles montantes de la musique Ivoirienne. Son périple le conduit en France, notamment à Paris où il entre au Conservatoire de Musique de la ville. Son talent de pianiste accompagnateur et arrangeur éblouit. Il accompagne alors plusieurs artistes français, entre autres Johnny Hallyday et Claude François, sans oublier la cohorte d’artistes Afro- antillais. C’est dans son premier album 45 tours intitulé, Na Landi que les aficionados de la musique africaines et world Music découvre son immense talent d´ auteur compositeur arrangeur.
Dans Na Landi, (1976) « j’y vais » Eko, sur fond de High Life revisité avec des notes raffinées de Jazz & Blues, est en pole position sur les hits parades Africains. Dans cet opus à deux titres, il y imprime l´ affection qu´il éprouve pour sa mère et son peuple. Ce titre devient la chanson fétiche que tout un pays fredonne pendant plus d´une décennie. Pour Eko, c´ est la réponse aux rumeurs circulant à l’époque parmi les membres de sa famille comme quoi, il serait décédé. Na Landi le ressuscite alors de sa mort. Fly me back to Kribi, annonce déjà son retour au pays natal. Dans le milieux des années 70, Il crée le « groupe Dikalo (avec Vicky Edimo et Sammy Massamba) »(R.O,2004). Très vite, Eko Roosevelt se retrouve aux précieuses commandes de la Direction artistique de la non moins influente société Française de production et d’édition de musique, Safari Ambiance. Il arrange, produit, co-produit, ce qui devient alors les tubes afro-antillais jusqu’au début des années 80. Il est alors vu à cette époque « comme le Quincy Jones de la musique afro- antillaise. Pianiste raffiné doublé, d´un arrangeur remarquable, même si sa vision des arrangements va parfois puiser dans le baroque.. »
(R.O, 2004) Eko est alors l’homme orchestre, la signature incontournable de la communauté musicale noire de France. Il récidive avec un album 35 tours intitule lobé mon ami. Eko entre alors dans le grand chantier de la modernisation du Makossa. Mbemba Muyengue et Ndolam, prouve sa virtuosité d’autant plus qu’il chante en Douala et Batanga, des langues parentes qu’il affectionne tant. Dans Lobé mon ami, il chante son peuple Batanga qu’il identifie géographiquement. Eko ne chante pas simplement l’amour de son pays, il l´a dans son cœur. Kilimandjaro, my Home démontre cette relation profonde qu´il a avec l´ Afrique de ses ancêtres. C´est sur ce fond de funk africaine, que Eko gagne le cœur de l´Afrique et du monde. L´écho de sa voix retentit encore dans le continent et la diaspora tout entièrement avec ce titre qui reste pendant plus d´une décennie le générique d´une célèbre émission suivez mon regard, « Kilimandjaro » sur Africa Numéro 1. La tentation de retour au pays atteint son comble. Fly me back to Kribi, confirme sa volonté de retour au pays natal. Il retourne au Cameroun avec dans ses bagages son piano et un projet qu´il baptise Eko Music. C’est le nom que porte alors son orchestre. Il y inspire plusieurs jeunes musiciens Camerounais tels que « “Julius Jokin’ at home (Jeldd secret)*** Pianiste, chanteur et arrangeur » qui « fait partie de la nouvelle génération d’artistes camerounais qui s’ouvrent à d’autres sonorités…
Il chante en Douala et en anglais dans ce CD 4 titres où il rend hommage dans "Oh Yeah!" à son compatriote et pianiste comme lui Eko Roosevelt.” (Nja Kwa,2003). C’est le cas de Muntu Valdo qui s´initie à ses cotés pendant plusieurs années. Sans oublier Alain Alioune Agbo ( 1977). Pour ne citer que ceux là. A Douala il participe à la création, l´arrangement la production et co-production de plusieurs albums. Il est alors l´un des réformateurs du Makossa qui connaîtra des moments d´euphorie avec des talents tels que Nkotti François, Toto Guillaume, Emile Kangue … Puis vient la période de la création de la CTV. Les Camerounais ont alors l´occasion de découvrir leur idole, le père de na so ade. C´est l´ère de télé-podium avec Elvis Kemayou. Le génie Camerounais se fait distinguer sur plusieurs domaines surtout culturels. Il marque ainsi d´une pierre irremplaçable, une période clé de l´histoire de la world et plus précisément de la musique Camerounaise. Eko, coache la fanfare nationale pendant une décennie avant de se mettre sur un super projet promotionnel avec une grande compagnie de tabac Américaine qui lui donne l´occasion de tourner dans tout le Cameroun avec un orchestre ambulant.
Puis s´amorce une période de passage à vide pendant que ces albums font le bonheur des radios du monde Funk. Neamoins, on retrouve toujours la silhouette de l´Ayatollah de Kribi derrière un piano au bar de l´Hôtel Méridien de Douala. Il honorera son contrat pendant plus d’une décennie avec l´Hôtel Méridien. Eko demeure à Douala, cette ville qu´il aime tant. Il est surtout fervent activiste de la reconstruction de la grande famille Sawa. Eko, vit en ce moment dans son village natal de Kribi, mais certainement il n´a pas encore rangé son piano. Humaniste, il consacre le reste de son temps à stimuler l´émancipation et la participation au développement de son peuple. Eko porte depuis quelques années le titre de chef traditionnel du groupement de la Lobé dans le département de l´Océan. Eko Roosevelt louis est un modeste homme, qui ne demande plus qu´ a partager son expérience avec les jeunes générations. Il regorge de projets qui vont de l´action humanitaire à la formation des jeunes dans plusieurs domaines outre que la musique. De passage au Cameroun, rendez-vous à Kribi, continuez votre excursion dans le village de Lobé où vous n´aurez pas simplement l´occasion de rencontrer une population chaleureuse et hospitalière, mais vous y retrouverez aussi ce chef de tribu Batanga. Volez à ce symbole vivant une interview, une conversation, un concert privé. Vous en reviendrez avec le sentiment d´avoir rencontrer l´ Homme-dieu de Kribi l´ icône même des Batanga: la sagesse Africaine. Mesdames mesdemoiselles et messieurs nous vous présentons Eko roosvelt Louis pour l´ éternité.
Par Mpeke Ntonga Alphonse
Peuple Batanga.org
Londres.
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