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 MALIMBA (Tribu)


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24.06.2009

Préserver l’intégrité territoriale des Malimba. 

Ndoumbe Marcellin a de la chance. L’oppression a changé de méthode. Au temps des allemands, comme son homonyme le roi des Bell, il aurait été pendu haut et court, pour lui apprendre à vouloir dénoncer la spoliation des terres Malimba. Les colons ne sont plus là et les méthodes liberticides ont changé. Selon le mot assassin du poète René Philombe, « les blancs partis, les nègres dansent sur les nègres ».Aujourd’hui on ne pend plus.

Les préfets et sous préfets qui font régner la loi du plus offrant sur les terres autochtones emprisonnent, exilent, affament, appauvrissent, spolient les terres et déportent les récalcitrants loin de leur "territoire de commandement".

C’est ce qui risque d’arriver aux malimba, qui selon l’arbre généalogique Sawa, sont les descendants de Ilimbe, fils ainé de l’ancêtre Mbedi, père entre autres de Ewalè (Duala), qui en provenance de Bakota au Congo, échoua avec ses rejetons sur les cotes du territoire qui deviendra le Cameroun.

Pour préserver l’intégrité territoriale des Malimba, Ndoumbè Marcellin connaitra t-il le sort de son célèbre collègue et homonyme ? Le 26 avril 2003, à la suite des consultations organisées par le préfet de la Sanaga Maritime, cet ingénieur en service à la Maetur est élu par sept voix contre quatre, chef traditionnel de 2è degré du canton Malimba-Mouanko dans la Sanaga-Maritime. C’était sans compter avec ses adversaires dont l’ambition déclarée est de faire main basse sur les riches terres du territoire Malimba. Les résultats des consultations sont suspendus par le préfet, au grand dam des populations et des notables du canton.

Six ans et quelques préfets plus tard, l’administration frappe le 8 mai 2009, en faisant designer manu militari, le candidat malheureux des consultations de 2003. La cérémonie d’intronisation s’est déroulée sous forte escorte militaire. Les gendarmes sont “ lâchés ” sur les notables qui s’étaient levés pour empêcher le déroulement de ce qu’ils appelaient “ mascarade ”. Au milieu d’un fleuve de contestations et d’accusations et dans la mêlée, Ndoumbè Marcellin, le chef légitime est bousculé et se retire avec tout le village “ pour éviter une effusion de sang ”.

Les populations Malimba réagissent en introduisant un recours gracieux auprès de l’administration, surtout parce que soulignent elles, « nous avons choisi notre chef supérieur le 15 février 2003 dans une tenue de palabres traditionnelles. Nous avons pratiqué des rites traditionnels d’initiation sur notre chef Ndoumbe Marcelin le 28 février 2009 ».

Mais quel est l’enjeu de ces luttes d’intérêts ? Selon le chef Ndoumbe Marcelin, le territoire Malimba est entièrement compris dans la réserve de faune de Douala-Edéa crée en 1932, qui couvre une superficie de 160 000 hectares. Préalablement à cette réserve, le peuple malimba avait été spolié par le gouvernement impérial allemand (déjà !) qui avait pris un terrain de 640 ha à Souellaba. En exécution du traité de Versailles du 28 juin 1919 ce terrain a été réservé aux gouvernements successifs et a fait l’objet du titre foncier n° 127 ».

La zone objet de tant de convoitise compte quarante kilomètres de plage de sable fin à l´état naturel et parmi les meilleures du Cameroun, qui ne demande qu´à être exploité. Surtout que sur le plan touristique, la destination Kribi est saturée avant même que d’avoir commencée. A Yoyo II, la pêche y est intensive, mais se pratique de manière artisanale et semi-industrielle. Elle permet d´alimenter en produits de mer les grands centres urbains ( Douala, Edéa, Yaoundé ). La palourde « EHONA » une huître au goût très apprécié, est une spécialité des MALIMBA. Elle en constitue l´emblème. Source de richesse peu exploitée, son coquillage qui constitue 90 % de son poids contient une teneur en calcium de 85 à 90 % et peut être utilisé dans la provenderie et la verrerie.

Les 28 et 29 novembre 2006, à Douala, un séminaire atelier de lancement du processus de reclassement de la réserve de faune de Douala-Edéa en parc national est organisé. Un an plus tard, lors de la sensibilisation et de la préparation des communautés sur le processus de reclassement à Yoyo II, la communauté malimba avait clairement exprimé le besoin que lui soit délimité un espace vital comprenant une bande de 10 km du fleuve Sanaga vers les terres ou de l’océan atlantique vers les terres dans la limite de son territoire, compte tenu de son mode de vie

« Depuis lors alors qu’aucun malimba n’a un titre foncier sur le terrain qu’il occupe dans son village, on assiste plutôt à une braderie de terrain des malimba au moment ou ceux-ci attendent que l’Etat du Cameroun leur restitue leurs terres. On risque d’assister à une situation révoltante ou les premiers et les seuls titres fonciers existants dans le canton malimba appartiennent à des non natifs, ce qui entrainera inéluctablement l’éviction des malimba de leurs terres ».

Pour l’heure, c’est le statu quo. Administration et populations se regardent en chien de faïence. Sur la cote atlantique de la Sanaga maritime, territoire légitime des Malimba, la mer bouillonne de mille frustrations. Marcelin Ndoumbe a du mal à contenir ses populations qui depuis près de deux siècles, ont vu leur territoire parcellisé à plusieurs reprises. Aujourd’hui, les malimba n’ont même pas une portion congrue de ce qui faisait leur fierté et leur chef est écarté de la gestion traditionnelle pour des raisons inavouées. Affaire à suivre…

© Camer.be : Édouard Kingue
 

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