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12.06.2006
la Collectivité traditionnelle de Bonapriso au secours des hôpitaux.
Un bel exemple de solidarité nationale dans la lutte contre la pauvreté. Ça s’est passé vendredi 2 juin en début d’après-midi à Douala, capitale économique du Cameroun. En présence d’une foule nombreuse, du sous-préfet de l’arrondissement de Douala 2ème, du chef traditionnel de Bonapriso et du personnel de l’Hôpital de district de New-Bell. Pour l’occasion, la Collectivité traditionnelle de Bonapriso a offert des dons de matériel médical à l’établissement hospitalier : lits, draps, serviettes de bain, armoires médicales, eau de Javel, savon…
Une manne tombée du ciel pour cet hôpital en proie à d’énormes difficultés liées notamment à l’insuffisance des capacités d’accueil “ … L’hôpital a une capacité d’accueil de 74 lits, avec un effectif de 72 personnes tous grades confondus… Un personnel bien formé mais confronté à des conditions de travail difficiles. L’hôpital ne reçoit pas de crédits de l’Etat, doit faire face au risque d’inondation par temps de pluie, au manque d’un groupe électrogène, de véhicule administratif et d’ambulance. Surtout, les fosses sceptiques ne sont pas protégées alors que le choléra est devenu une maladie endémique ”, souligne le Dr. Nomo Etémé Martial, directeur de l’hôpital de district de New-Bell depuis huit mois. On comprend donc que cet établissement sanitaire soit honoré par les actions comme celles de la chefferie Bonapriso, qui aux dires du Dr. Nomo “ viennent amorcer les solutions de nos problèmes ”. C’est pourquoi, l’établissement souhaite les voir se pérenniser.
Démission de l’Etat
Pour sa part, Sa Majesté Pierre N’Thepè, chef traditionnel de Bonapriso a expliqué la philosophie qui a toujours guidé sa collectivité dans ce genre d’actions : “ tradition d’ouverture et d’humanisme, face à la maladie et autres accidents de la vie. Apporter à tous ceux qui se trouvent dans cet hôpital, un peu de réconfort et beaucoup de chaleur humaine…La Collectivité de Bonapriso vous rappelle qu’elle partage votre douleur et vous souhaite une prompte guérison ”. Et de marteler, réaliste, à l’adresse du directeur de la plus grande structure sanitaire de New-Bell : “ Cet événement n’est qu’un petit rayon de soleil dans l’océan de souffrances que vous avez la charge de soulager. L’année prochaine, nous essayerons de vous offrir une ambulance”.
Enfin, Boniface Bayaola, sous-préfet de Douala 2ème, a cité en exemple la chefferie de Bonapriso qui semple avoir fait de l’action sociale, le cœur de son existence : “ La chefferie de Bonapriso, nous rappelle que nous devons rester unis et solidaires pour combattre la pauvreté. Il me souvient que l’année dernière déjà, cette même chefferie avait inauguré une école maternelle qui accueille tous les enfants, pas seulement de sa collectivité. Tout comme le matériel médical offert ce jour (vendredi 2 juin, ndlr) servira à tout le monde qui se trouvera dans la nécessité, qu’on soit de Bonapriso, de New-Bell ou d’ailleurs. Souhaitons seulement que ce matériel soit utilisé à bon escient ”, conclut-il.
L’action que mène les chefferies comme celle de Bonapriso, pour lutter contre la pauvreté dans nos quartiers et communes témoigne certes de la solidarité nationale. Mais elle est tout aussi révélatrice des défaillances d’un Etat camerounais qui a démissionné de ses missions vis-à-vis de la population. Mais alors, à quoi sert-il encore ?
Source: Le Messager
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