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06.02.2007
Douala : Un carnaval pour les Bonapriso
C’est une véritable leçon d’histoire à laquelle s’est livré le chef Bonapriso, Pierre Nteppe, vendredi dernier sur certaines artères de la ville de Douala, en présence des ressortissants de ce canton et de nombreux représentants de la presse. En dessinant le parcours que devra emprunter le premier carnaval de ce peuple installé dans la capitale économique, il a notamment donné les arguments avancés par l’administration coloniale allemande pour les faire partir, au début du 20è siècle, du quartier Bonanjo, actuel quartier administratif de Douala, vers le quartier Bonapriso où se trouve la chefferie.
"Les Allemands ont estimé que l’habitat de nos grands parents apportait trop de moustiques. Il fallait donc trouver des voies et moyens pour les faire partir", explique Pierre Nteppe.
Ce dernier affirme que "tout ce qui est Joss, c’est-à-dire le site qui accueille le quartier Bonanjo aujourd’hui, est essentiellement Bonapriso". Pour ce chef supérieur, "l’argument d’une certaine attirance des moustiques par les maisons habitées par nos grands parents n’était qu’un simple prétexte pour les faire partir de cet endroit. Car, il n’y avait aucun rapport entre ces constructions et la présence de ces bestioles. Les premiers colons n’avaient-ils pas eux-mêmes décrit la ville de Douala comme une société organisée avec des ruelles ?", poursuit-il.
Pour le représentant des descendants de Njoh (véritable nom de Priso, qui lui-même a été déduit de l’appellation anglaise Prince), la plupart de ceux qui étaient installés sur l’actuel plateau Joss "étaient pourtant porteurs de titre de propriété". L’exode qui a ainsi touché plusieurs familles alors installées sur le site de Bonanjo, s’est en conséquence poursuivi en suivant un itinéraire bien précis pour les Bonapriso.
"Ceux-ci ont traversé la rivière et se sont retrouvés du côté droit, alors que les Bell se sont installés du côté gauche. La zone du quartier Bonapriso, que l’on a baptisée Koumassi, était habitée par des forgerons Ashanti venus du Ghana. Le marché central, quant à lui, était baptisé marché Lagos du fait d’une présence massive des commerçants venus du Nigeria", explique-t-il. Autant de faits historiques qui seront davantage expliqués aux participants au premier carnaval de Bonapriso prévu du 23 au 25 février prochain, sur le même itinéraire emprunté au cours de l’exode. Une manifestation plutôt originale initiée par ce canton de douala, et qui semble avoir le soutien de toute la communauté Sawa.
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