Yabassi, le casse-tête de la route.
Le désenclavement du Nkam au centre des préoccupations lors de la première étape de la tournée de prise de contact du gouverneur du Littoral.
« Dieu était avec nous ! » Cette exclamation d’un membre de la délégation du gouverneur du Littoral, une fois revenu à Douala, vers 18h30 exprime bien le soulagement. Sur le tronçon Douala-Yabassi, pas de pluie de nature à perturber le voyage. La route était sèche, poussiéreuse même, contrastant avec les précipitations incessantes de Douala.
Mais de l’avis de plusieurs habitants de Yabassi, cela ne va pas durer. « Bientôt, on va être obligés de descendre des véhicules pour les pousser, patauger dans la boue… », lance ce chef traditionnel. A Yabassi, c’est la même rengaine : la route. Joseph Beti Assomo, qui entamait ce 22 juin sa tournée de prise de contact dans les chefs-lieux de département du Littoral, a appris à connaître la chanson. Il s’agit même du cri du cœur des populations du Nkam pour le désenclavement de leur localité.
A la place des fêtes de Yabassi, théâtre de la cérémonie, le maire Samuel Kwedi a réitéré cette préoccupation, tout en relevant d’autres : vacance à la tête des centres d’état civil du fait du décès des officiers, manque de logements pour les enseignants de l’Ish (Institut des Sciences halieutiques), les délestages prolongés à Yabassi. 15 jours sans lumière, selon le maire ! « L’intégrité territoriale du Nkam est menacée par l’occupation illégale de certains villages voisins par des habitants des départements voisins », a-t-il ajouté.
Sur cette dernière préoccupation, le gouverneur a promis de faire un tour global de la question, après avoir écouté les positions des autres départements, car a-t-il dit, nous vivons dans un pays, il y a des limites mais pas de frontières. Au sujet de la route, Beti Assomo indique qu’il transmettra aux administrations concernées cette doléance centrale. Mais il a surtout été question pour le gouverneur de se présenter aux populations, mieux connaître son unité de commandement et administrer des directives.
«Regardez dans la même direction, et de tournez le dos aux querelles byzantines », a-t-il exhorté. « Ne vous laissez pas divertir par ceux qui rament à contre-courant contre le code électoral. C’est une loi de la République, qui est d’application immédiate et sans état d’âme. » Aux agents publics, le gouverneur rappelle « leur devoir de résidence au poste, d’assiduité et de disponibilité vis-à-vis des populations ». Enfin, concernant la rareté du logement, il a plaidé auprès des populations pour l’amélioration de l’habitat par « la création d’un climat attractif pour les élites qui veulent construire des maisons modernes. »
La visite de prise de contact du vendredi 22 juin a permis au gouverneur d’instruire la relance des activités du comité de lutte contre le choléra, en prélude à la saison des pluies. Une descente fort courue qui a permis au numéro un de la région de toucher du doigt la réalité dans les services publics, notamment la préfecture, les services de la mairie, l’hôpital de district de Yabassi, etc. Avec à chaque fois, des observations et recommandations, afin d’améliorer la qualité de la vie dans ce département.
© Cameroon Tribune : Alain TCHAKOUNTE
==================================================================
RICHESSE DU NKAM (Wikipedia)
Les Ndem, de l´arrondissement de Yingui voisin du département de la Sanaga-Maritime. Dans le même arrondissement on retrouve aussi l´ethnie Banen qui est la deuxième plus importante population du Nkam après les Bandem.
Arrondissements et Communes:
Ndobian, chez les Dibom
Nkondjock, encore appelé autrefois Mbang
Yabassi ou Bassi
Yingui
La ville de Yabassi
C´est le chef-lieu du département (dans l´arrondissement de Yabassi) qui a connu son heure de gloire à l´époque du protectorat allemand. L´administration locale allemande voulait faire de Yabassi un port principal (commercial et militaire) parce qu´il était moins exposé à l´extérieur que celui de Douala. De grands commerces allemands tels la Junholdt et la Woermann Line s’y sont installés à l’époque.
Parmi les endroits qui méritent d´y être vus, citons
Le lycée de Yabassi, l´un des plus grand d´Afrique Noire avec son internat d´une capacité de 2000 élèves.
La prison de production de Yabassi construite à l´image des châteaux forts d´Allemagne.
La résidence du préfet, utilisé par les administrateurs allemands et français, puis aujourd´hui par le préfet.
Le pont sur le Nkam inauguré le 11 novembre 1978 par le président d´alors M. Ahmadou Ahidjo qui relie le quartier Ndokbélé au reste de la ville.
La ville de Nkondjock
C’est le poumon économique du Nkam à cause de son agréable climat et surtout de l’ancienne Société de Développement agro-industrielle du Nkam (SODENKAM). En effet, le gouvernement d’alors avait créé à Nkondjock, la SODENKAM une vaste compagnie agricole censée être la locomotive du département (encadrement des planteurs et écoulement des produits des villageois). Autour de cette société, des infrastructures (écoles, dispensaires, villages pionniers) ont été créés et cela a attiré beaucoup de gens de l’extérieur à venir s’y installer.
Avec, la crise économique des années 1990, le gouvernement a dû se désengager de cette société fortement subventionnée ce qui a été rude pour la ville et le département. Aujourd’hui, l´arrondissement compte environ la moitié des 50 000 habitants du Nkam.
L´économie du Nkam
Le Nkam, grand département du point de vue superficie est pourtant mal loti en infrastructures et demeure très enclavé. Si on peut parler d´économie, on devrait souligner son caractère purement primaire. L´activité économique est dominée par l´exploitation forestière (autour de Yabassi). Beaucoup de routes départementales ont été aménagées par et pour les compagnies forestières.
La région est éminemment giboyeuse et beaucoup de personnes vivent de la chasse. Une grande partie des plaintes au tribunal concernent la chasse et le braconnage.
Il existe des terres riches dans la vallée du Nkam et dans les régions de Nkondjock et de Ndog Po. Comme culture d´exportation, citons le café et le cacao cultivé à Nkondjock (SODENKAM), l´hévéa et les palmeraies. Mais, l´agriculture est essentiellement de subsistance : patates douces, manioc, macabo, ignames, plantains, maïs). La pêche est très artisanale et intéresse surtout les étrangers (Maliens, Sénégalais). Pendant les crues, l´activité est réduite car les pêcheurs craignent de se noyer. Le fleuve Nkam est très poissonneux et possède une carrière de sable inépuisable. L´élevage concerne surtout les caprins, porcins et ovins. Malgré sa fermeture, la SODENKAM a apporté un dynamisme toujours existant à la région de Nkondjock.
L´exode
Les ressortissants du Nkam sont dix fois plus nombreux à l´extérieur qu´à l´intérieur de leur département. Le Nkam a perdu beaucoup de ses valeureux fils pour des raisons économiques. Beaucoup sont allés dans le Moungo voisin travailler dans les grandes plantations agricoles et fruitières destinées à l´exportation ou à la consommation des grandes villes voisines. Citons la Société Camerounaise de Banane devenue aujourd’hui le groupe SBM-PHP-SPNP, l’un des plus grands exportateurs agricoles du pays.
Les jeunes Nkamois se sont aussi exilés pour fuir les travaux forcés (1926 -1945) de construction des lignes de chemin de fer Douala-Yaoundé et Douala- Nkongsamba - ou encore les routes Yabassi-Loum et Yabassi-Yingui. À l’époque la majeure partie du travail se faisait à la main. Beaucoup de gens sont morts de ce dur labeur. D’où l’expression en Bandem " Djomassi bèlè " utilisée pour désigner un travail difficile. Ils se sont aussi déplacés pour fuir la construction, toujours manuelle du barrage hydro-électrique sur la Sanaga à l’époque de l’ÉNELCAM, l’ancêtre de la Société Nationale d’Électricité (SONEL) devenue elle-même depuis peu AES-SONEL après sa mise en concession. En effet pour les grands chantiers, l´État-actionnaire faisait à la main d´œuvre des populations riveraines. On ne saurait oublier dans cette liste, l´enclavement et le manque des infrastructures.
Les foyers de peuplement
Aujourd’hui, on retrouve de denses foyers de peuplement Bandem et Nkamois à :
Penja-Loum (département du Moungo) à cause des grandes plantations agricoles florissantes.
Édéa (département de la Sanaga-Maritime) à cause du travail engendré par de grosses industries telles le groupe des Aluminiums du Cameroun (ALUCAM) et la défunte Cellulose du Cameroun (CELLUCAM)
Douala, la capitale économique du pays (département du Wouri) : quartier Yabassi et Deïdo. Le quartier-Yabassi dans la métropole camerounaise compte à lui seul environ 80 000 Nkamois, donc environ 2 fois la population du Nkam.
Le Nkam, porte-flambeau de la musique camerounaise
L´engouement des nkamois pour les arts et la musique en particulier est remarquable. On peut citer entre autres Manu Dibango, de son vrai nom Emmanuel N´Djoké Dibango - né le 12 décembre 1933 à Douala - désigné musicien africain du siècle. Citons aussi le regretté Kotto Bass et Longuè Longuè. Sans oublier Henri Njoh, Jean-Pierre Éssomè, et Papillon entre autres. Pour mémoire, la première dame élue en 1960, comme la plus belle femme du Cameroun indépendant et baptisée " Miss Indépendance", de son nom de jeune fille Lolly Madeleine était originaire du Nkam.
Des pirogues légendaires
Le Nkam s´est illustré par le passé, non seulement comme un des premiers ports du Cameroun, mais aussi comme une grande région de construction de pirogues. Lorsqu´ils n´étaient pas vendus, ces navires étaient destinés aux compétitions nautiques dont la plus célèbre est la course des pirogues. Le Nkam est champion du Ngondo.
Arts plastiques
Le maître d´Arts Plastiques Gédéon Mpando a à son actif tous les prestigieux monuments de Yaoundé. Entre autres, le monument de la réunification, la statue du chef Charles Atangana, le monument de la CNPS dédié à toutes les mères.
Les Bandem & le Nkam
L´ethnie est un groupe de la grande famille des Sawa qui comprend aussi les Douala, les Bakoko, les Abbô, certains Bassa, les Bakwéri pour ne citer que ceux-là. On les retrouve originellement dans le Littoral Camerounais, département du Nkam.
Le principal met des Bandems est le koki avec les graines de koki ou les graines de tchoba (encore appelé petit poids). La danse traditionnelle est le boubla, où les épaules sont très sollicitées.
Titre et Compilation de Brother Metusala Dikobe