Henri Bandolo : Hommage manqué à un virtuose de la plume
Jean Francis Belibi
Au début de son témoignage sur la vie de celui qui fut son fils et non moins confrère, André Nganguè a juré à son auditoire qu’il ne verserait plus une larme lors de l’évocation des derniers jours de la vie de Henri Bandolo. "Des moments de sa vie dont j’ai seul le droit de vous parler", a t-il prévenu d’emblée. Malheureusement, le doyen des journalistes radio du Cameroun n’a pas pu résister lorsqu’il s’est agit du rappel de cette maladie qui a emporté son fils un certain 16 juillet 1997. Une maladie face à laquelle dira-t-il, "le corps médical s’était avéré impuissant".
Mais André Nganguè a néanmoins trouvé la force de parler à l’assistance de cette passion qu’avait eu l’illustre disparu pour ce métier qu’il exerçait déjà lui-même. "J’aimerai que l’on entende ma voix dans tous les foyers comme j’entends la tienne partout où je passe", lui aurait dit ce fils au moment où il venait lui annoncer son succès au brevet élémentaire du premier cycle (Bepc). Les avertissements du père sur les risques du métier ne suffirent pas à décourager le jeune diplômé qui suivra le même itinéraire que son géniteur de l’Office de radio d’Afrique (Ocora) à la Société de radiodiffusion de la France d’Outre Mer (Sorafrom). Avant de devenir délégué provincial de l’Information et de la Culture de l’Est vers la fin des années 1970, alors que André Nganguè occupait les mêmes fonctions pour les provinces de l’Ouest et du Littoral.
On aura noté au passage la création de la célèbre émission radio "Dominique qui fut plus une source d’ennuis avec les autorités en place que toute autre chose". Des fonctions qu’il occupera encore au moment où son fils devient le ministre de l’Information et de la Culture en 1990. C’est la sortie de ce gouvernement deux années plus tard à en croire André Nganguè qui sera le début des ennuis de santé de Henri Bandolo: "Il a été beaucoup chagriné par son départ du gouvernement". On aura également suivi le témoignage de Jean Vincent Tchienehom, un ancien compagnon de l’auteur de "La flamme et la fumée" qui lui servit de guide à son arrivée à la radio en décembre 1965.
Pour l’ancien directeur des programmes de la Ctv, Henri Bandolo avec qui il fut l’un des initiateurs de l’organigramme de cette structure sous la houlette de Ibrahim Mbombo Njoya était "un professionnel accompli qui respectait le métier, un homme exigeant et rigoureux, l’un des meilleurs ministre de l’Information, même s’il reconnaît qu’il se fit plus remarquer dans le domaine de la culture avec la création des "Epis" pour primer les meilleurs créations artistiques et favoriser ainsi l’éclosion de ce secteur dans notre pays.
On aura néanmoins noté de graves manquements dans l’organisation de cette manifestation qui se présentait sous la dénomination de "Colloque international" avec une pléthore d’invités qui ont brillé par leur absence, ou encore ce lieu de déroulement de la manifestation qui a été changé in extremis. Des ratés à mettre à l’actif des organisateurs qui n’auront pas pris la peine d’inviter les différentes personnalités dont les noms figuraient sur les programmes.