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12.10.2006

Moukouri Manga Bell : L’opposant à la retraite 

En réserve de la République depuis 2002, il s’est reconverti à la recherche sur ses origines.
Léger Ntiga
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A l’Assemblée nationale, où il entre en juin 1997, le président de la Chambre, Cavaye Yéguié Djibril l’a baptisé "opposant". Lors des différentes séances de la conférences des présidents (puisqu’il est vice-président de l’Assemblée nationale à l’époque), ses collègues étaient toujours marqués par ses prises de position. "A la fois contestataire, iconoclaste et impertinent, Moukouri Manga Bell trouvait toujours l’occasion d’attirer l’attention sur ce qui n’était pas perceptible de tous", se rappelle Pierre Kwemo, son camarade du Social Democratic Front (Sdf). Les députés, toutes tendances confondues, percevaient dans ses interventions, en commission comme en séance plénière, la force de ses convictions. Notamment depuis cette fameuse séance de questions au gouvernement, le 14 mars 2000. Ce jour-là en effet, Charles Aristide Moukouri Manga Bell a brisé les usages jusque-là en vigueur dans l’enceinte de la représentation nationale, où les questions adressées aux membres du gouvernement étaient préalablement sélectionnées et remises aux députés.

Après avoir longuement demandé la parole au président de l’Assemblée nationale, lui-même modérateur des travaux à l’occasion, M. Moukouri Manga Bell interpelle le Premier ministre de l’époque, Peter Mafany Musongè, sur cette enveloppe de sept milliards Fcfa que le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, aurait alors offert à une secte française. Si le chef du gouvernement d’alors s’en est tiré par une pirouette, arguant qu’il n’était pas au courant d’un tel don par le président de la République, Mafany Musongè eut néanmoins du mal à dissimuler son embarras, tant il dû soupirer pendant de longues minutes et sortir de sa poche son mouchoir pour éponger son visage avant de prendre la parole. Par ailleurs, au sortir de la dite plénière, le président de l’Assemblée nationale se fit tirer les oreilles. Cavaye Yeguié fut en effet appelé, à "plus de vigilance" par l’exécutif.

Champion de Judo

Depuis son imposante résidence du quartier Bonapriso à Douala, une sorte de maison de retraite, M. Moukoury Manga Bell est resté le même. Avec les mêmes formules incisives et le même regard dubitatif sur les réformes annoncées au Cameroun. La même réserve globale sur la volonté politique du pouvoir en place, de mener la lutte contre la corruption. La même proximité avec les régimes de gauche, dont celui de Laurent Gbagbo, qu’il qualifie de nationaliste. Mais aussi, il reçoit à longueur de journée, politiques de divers bords, journalistes, notabilités Sawa, hommes de culture etc. M. Moukouri Manga Bell continue par ailleurs, comme par le passé, de vaquer à ses occupations ; notamment à la tête d’une entreprise spécialisée dans la fourniture des équipements et des consommables électriques. En réserve de la gestion des affaires publiques, où il est volontairement passé à la veille des législatives du 30 juin 2002 en renonçant à un nouveau mandat d’élu du peuple, il est resté "au courant de tous les dossiers."

"Je m’informe par la presse, la radio et la télévision. J’ai des amis dans les administrations publiques à Douala et à Yaoundé. Je suis du privé et donc au contact des autres opérateurs du domaine de la création des richesses. Et puis, il ne faut pas l’oublier, certains de mes anciens collègues députés sont toujours en poste au Palais des Verres, où ils gèrent des dossiers et participent à la marche des affaires. Autant de possibilités ne peuvent que me donner d’être suffisamment informé", avoue-t-il. Une posture qui lui donne d’être consulté par divers acteurs et, parfois, à un niveau élevé de l’Etat.

Petit fils du roi Auguste Manga Ndumbè de la dynastie des Bell, Moukouri Dina Manga Bell est un produit de la cour royale, né à la veille de la deuxième guerre mondiale, le 28 juillet 1938 à Douala. S’il a connu les affres de la guerre mondiale, il manque de peu d’être enrôlé dans les armées plus tard.
A la suite d’un parcours scolaire sans histoire au collège St Jean de Mbanga, il n’est pas reçu au baccalauréat, du fait des activités sportives qu’il mène de front avec ses études (champion d’Afrique de judo).

Son ami, Vroumsia Tchinaye, alors ministre des Sports, lui donne la possibilité de renouer avec l’école en France, grâce à une bourse de formation en transmissions. Parallèlement, il poursuit ses activités sportives. Deuxième président de la fédération camerounaise de judo et de disciplines assimilées alors qu’il n’a que vingt ans, Moukouri Manga Bell, le champion de l’époque, est ceinture noire deuxième dan. Champion du Cameroun d’haltérophilie, il représente le Cameroun à de nombreuses compétitions internationales. Il manque cependant les jeux olympiques de 1968 pour cause de blessure. Un mal qui sera synonyme de fin de carrière. Pour autant, il dirige un institut de judo, culturisme et haltérophilie à Douala. Au même moment, son ami Joseph Pouth Pouth (décédé il y a quelques mois cette année) dirigeait un autre centre de formation du côté de Yaoundé. Pour ses disciples, le but de la mise sur pied de ces clubs consistait à africaniser lesdites écoles.

Une fois à Paris, le jeune Moukouri obtient le Bac en mathématiques élémentaires au lycée Louis le Grand. "Cette réussite m’a prouvé à moi-même que je n’étais pas idiot, mais dispersé et inorganisé. C’est ainsi que je m’inscris en année de propédeutique aux arts et métiers de Paris. J’y ai obtenu deux certificats de mathématiques générales destinés aux élèves ingénieurs. Le diplôme en radio électricité ne viendra que par la suite. Comme au collège St Jean de Mbanga en 1955, j’avais repris goût aux études et m’inscrivis alors d’abord en sociologie puis en économie à l’université de Vincennes (Partis VIII) où j’obtins une maîtrise en économie politique". Dès lors, celui qui milite dans les mouvements de gauche parcourt le monde. Au Massachusetts Institut Technology (Mit), il écoute John Galbraith professer sur l’économie capitaliste. Il s’intéresse surtout aux démonstrations sur les matrices de Léon Treff.

Révolutionnaire

Cet apprentissage renforce ses convictions sur les dangers du matérialisme. C’est ainsi qu’il traverse le désert du Nevada pour le Mexique, avant de se retrouver à Cuba, où il rêve alors de la "Zafra révolutionnaire". Admirateur de Ernesto Che Guevara et de Fidel Castro, il s’instruit sur la pensée des deux leaders dont il partage le combat. Cette étape lui rappelle, affirme-t-il, son séjour à la brigade de gendarmerie de Mbanga, alors qu’il n’a que 17 ans. "J’ai connu, à cet âge-là, les cellules infectes de la gendarmerie de Mbanga parce que enrôlé sans le savoir à l’Union des populations du Cameroun (Upc). Je profite de cette occasion pour rendre un vibrant hommage au Dr Guillaume Madiba, médecin et patriote upéciste, qui était le responsable du réseau de distribution des ordres et tracts en provenance de Kumba, Mamfé, Bamenda… Comme ces masques muets et silencieux, son visage symbolisait à la fois, la grandeur et le sacrifice de nos martyrs inconnus". C’est ici que son action politique prend naissance. On le retrouvera ensuite dans la jeunesse internationaliste.

Rentré au Cameroun en 1980, se disant fondamentalement de gauche, il a été, tour à tour, radical et simplement militant socialiste. D’abord sans opinion politique, il soutient dès 1983 Paul Biya dans "l’ombre". Il réserve sa rentrée politique au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) lors du congrès de l’Union nationale camerounaise (Unc) en 1985 à Bamenda, où il est invité par l’actuel chef de l’Etat. "L’avènement du Rdpc était générateur d’espoir. On espérait que les pratiques vécues sous l’Unc étaient à jamais révolues. On lisait le changement, on attendait le pluralisme. Certains, que d’aucuns pourraient qualifier de nostalgiques, subodoraient la réhabilitation de l’Upc. Puis après, aucune évolution dans ce sens. Même s’il y a eu des initiatives, l’immobilisme était très fort dans l’appareil. Il restait à attendre que le temps influence le cours des choses", se rappelle-t-il son séjour au Rdpc. D’où il démissionnera en 1990…

Mais, ce n’est qu’en mars 1992 qu’il rejoint les rangs du Social Democratic Front, où, loin de l’Upc qui reste le parti de son cœur, il croit alors retrouver sa famille politique originelle. Celle qui lui donnerait de remettre sur la table les enseignements des pères de la révolution en Afrique: Kwame Nkrumah, Ben Bela, Nasser, Sékou Touré, qu’il eut la chance de rencontrer à la biennale d’Alger en 1965 autour du "Che". Contre toute attente, les difficultés se font jour. "Même dans les mouvements de gauche, j’ai dû l’apprendre au Sdf, il y a un énorme travail à faire. Il faut persuader les gens qu’il faut s’ouvrir. J’ai dû mettre en garde contre certaines pratiques qui ont fini par plonger le bateau Sdf dans le naufrage où il se trouve en ce moment", regrette-t-il. Désormais sans véritable attache avec la politique politicienne, il s’occupe à l’écriture dans le domaine de l’économie et de la civilisation des peuples. Ce dernier point l’intéresse particulièrement. Aussi, s’interroge-t-il sur le concept du dialogue des cultures. Il soutient qu’il mène une réflexion sur une communauté vitale regroupant tous les mouvements migratoires bantous et semi bantous.

Mais également, tous les négroïdes berbères ayant quitté la "Vallée des rois" de la Haute Egypte nubienne pour occuper définitivement le Cameroun, l’Est de l’Afrique, l’espace lacustre des pays de la vallée du Nil et l’Afrique du Sud.
 
Cet exercice, dit-il, lui a été inspiré en 1970 par le Dr Fall et Pierre Senghor (son cousin par alliance), lors d’un colloque animé par Cheikh Anta Diop, Théophile Obenga, Pathé Diagne et Bakary Traoré. Une activité à laquelle l’assiste son épouse Fridelle Moukouri, cette enseignante à la retraite dont les réminiscences seront précieuses au politique. Qui prépare ainsi ses mémoires…

Repères:

28 juillet 1938 : naissance à Douala
Nom du père: Henri Manga Dina Bell
Nom de la mère: Hermine Mbenda Dikouté la Ekongolo’a Ngando’a Kwa
Nom de son épouse: Fridelle Jeanney Edeme
Nombre d’enfants: quatre (un seul vit au Cameroun)
1955: incarcération à Mbanga alors qu’il est élève
1957: champion du Cameroun de judo
1961: reçu au Bac
1969: inscription en sociologie à l’Université de Vincennes
1980: Retour au Cameroun
1985: Entrée au Rdpc
1990: Démission du Rdpc
1992: Entrée au Sdf
1997: Elu à l’Assemblée nationale
Juin 1997: Elu vice-président de l’Assemblée nationale
2002: il remet son mandat
 

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