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03.01.2008

CAN 2008, le Ghana et le Panafricanisme 

La CAN boite !

Au-delà des exploits sportifs, au-delà du ballon rond qui rebondit sur la pelouse des stades pas toujours achevés d’un pays en chantier, la Can boite. Elle titube et danse sur le fil, comme le continent qui héberge cette compétition hors-normes, dont le geste reflète ses miasmes et ses joies.

Car, cette manifestation, qui est une concentration de symboles et de signes, raconte mieux que toute analyse, ce qui est en construction dans ce gigantesque continent qu’est l’Afrique, ce vaste continent- pays que peu d’intellectuels arrivent à penser sans sortir des paradigmes ressassés et réchauffés .

La Can 2008 aurait pu donner lieu à une rupture épistémologique dans l’écriture journalistique pour pouvoir lire dans le jeu des équipes, leur style et leurs manières ce qui a bougé dans le continent. Mais non : elle est le théâtre d’analyses convenues où le football, loin d’être roi dans les commentaires, devient le prétexte des règlements de comptes politiques, de positionnements et d’un journalisme où l’on incarne plus que l’on travaille. Les commentaires sont larges, extensibles à l’infini, jusqu’au commérage. Ils s’étalent dans le champ politique, alimentent les conflits et les rivalités. Ce sont des armes de la concurrence, de batailles inflexibles. Lorsqu’une équipe perd : c’est la faute aux hommes politiques. Lorsqu’elle gagne, c’est grâce à l’argent. Jamais compétition n’aura été si mal commentée, occultant le jeu, le sport, ses règles et ses marques.

Mais le football est ainsi : sport-roi et ancien, il a toujours cristallisé toutes sortes de passions irrationnelles, qui font monter la tension artérielle, pouvant provoquer des Avc Il est un mal qui a ses tumeurs malignes. Des tumeurs qui rongent tant et si bien qu’en un temps et trois jeux de jambes, le cerveau d’un homme devient légume, annone des félicitations, éructe ses colères en un seul coup franc. Les mots du foot jonglent avec la haine, le chauvinisme et le schématisme. La syntaxe est d’insultes, la grammaire déborde des stades et enfreint les règles. Pas de temps conjugué, mais des verbes suspendus au présent conjoncturel. Les mots se collent aux hésitations du joueur et tirent droit au but sur la malédiction des Noirs, ces fils de Cham auxquels le destin s’efforce de tout refuser.

Les analyses sur les matchs de la Can, notamment sur les prestations des Lions, surfent sur les raisons politiques de la défaite, tandis que les succès servent en coulisse quelques politiques. Ils sont dans l’action, s’accaparent échecs et succès en les exhibant comme une palme d’or, couvrant leur position pour ou contre la révision de la Constitution. Présenté ainsi, le débat politique est verrouillé, cloisonné, coincé dans les mêmes schémas. Et pourtant, que de différences. On peut récuser la constitution camerounaise de 1996 en estimant qu’elle fait encore la part belle aux approximations de la monogarchie et défendre la non-limitation du mandat présidentiel sans aller au fond de la gestion du politique.

Le Cameroun, ces dernières semaines, est suspendu à la Can. De l’autre côté, une nouvelle galaxie de la société civile s’est reconstituée autour du non contre la révision et a mis en marche son armada de slogans, zigzagant sur des stratégies tout en dribblant sur ses objectifs. Comme la Can, elle boite : tâtonnant sur le non, sans rien dire du pour ; slalomant sur des slogans qui ne disent pas un mot quant à l’issue finale: non, pour faire quoi ? Depuis l’ouverture de la prestigieuse compétition, le Cameroun urbain vit à l’heure des matchs. Une mobilisation autour du jeu des équipes en lice. Une mixité, un brassage des âges et de sexes, où les femmes se sont finalement laisse dompter par cette dictature douce. Hégémonie des comportements qu’un patriotisme prenant appui sur un nationalisme chauvin vous fait oublier les valeurs fondamentales du sport : humanisme, fraternité et solidarité !

La Can boite : les commentaires titubent, se heurtent sur des préjugés et la guerre s’est déportée sur les stades, dans un Ghana où Nkwamé Nkrumah a laissé un héritage ambigu. Les équipes se suivent sur les pelouses, le Ghana explose sous le poids d’un tourisme particulier et du fond de certaines campagnes montent cris et clameurs lorsque Eto’o Fils marque un but. Comme ceux marqués contre la Zambie. Or, il ne fut pas seul. L’équipe camerounaise a fini par faire plier une équipe zambienne fougueuse, véloce mais inexpérimentée. Les Camerounais, seigneurs éphémères, donnèrent non pas une leçon aux Zambiens, mais aux fans du foot. Le sport est ainsi : il y a toujours plus fort que soi et aussi plus faible que soi. Que diront les analystes de la dernière victoire du Cameroun ? Qu’elle fut négociée à coups de Cfa ? Que ce fut un miracle ? Ou alors qu’elle entre dans l’ordre d’une Can qui héberge les meilleures équipes du continent ? Certes, ce fut un match sans panache, sans excitation particulière. Un match de transit, un moment de passage. Mais, la règle du sport était là, ferme, objective : les Zambiens furent moins bons, comme les Camerounais face à l’Egypte. Un point c’est tout. Allait-on trouver une de ces explications alambiquées qui mélangent sans vergogne l’inefficacité des politiques et les résultats sportifs d’une équipe nationale ?

En football comme dans d’autres sports et d’autres circonstances, au fond la “raison du plus fort est toujours la meilleure ”. Mais, on sait que dans ce sport catalyseur psychologique, enjeu financier, sociologique et symbolique, “ la raison du plus fou est cent fois la meilleure ”. Le foot oscille ainsi entre rationalité et passion, entre argent roi et pauvreté des commentaires. La Can 2008 titube. On sait que pour la délégation camerounaise, le coup d’envoi ne fut pas des meilleurs. Le comité d’organisation avait envoyé dans les décors de nombreux étrangers. Les excuses publiques du Comité d’organisation ne suffiront pourtant pas à masquer les claudications de cette Can. Mais, ces faux pas ne ressemblent-ils pas aux piétinements d’un continent qui n’arrive pas à unir sa voix pour s’emparer d’un outil qui pourrait le lancer à la conquête du monde? Le football : une passerelle, une voie, pour arrimer le monde à un autre idéal de l’Afrique, une autre vision ? On aurait pu le penser et le croire. Tout comme on aurait pu espérer que du fond de Kumasi, d’Accra ou d’ailleurs, les nombreux correspondants qui inondent la presse de commentaires techniques racontent l’histoire fabuleuse du Ghana, le premier pays indépendant qui héberge la dernière compétition entre Africains, avant que l’Afrique n’accueille la coupe du monde en 2010. Mais non : les mots de la Can sont des dribbles sur le jeu des joueurs. La grammaire des mots et des phrases foule au pieds les règles du ballon rond. Pas un mot ne doit décrire autre chose que les tribulations des joueurs. L’information de proximité décline les faits du sport roi en une litanie d’anecdotes.

La Can vibre. Elle vit et à travers le comportement des acteurs impliqués on peut sentir les vibrations d’un continent. Drogba a la tension d’une nation ivoirienne ; qui cherche à affirmer son poids dans le monde avec la rage d’arracher un pays à tant d’années de domination. l’Angola a la fébrilité d’un pays en reconstruction, qui veut montrer au monde qu’il n’est plus en guerre. L’Afrique du Sud se remet d’une longue nuit noire d’Apartheid où tous les enfants de son monde ne pouvaient pas se serrer la main. Le Cameroun est une véritable roulette russe où aucun résultat n’est certain, parce que le pays est dans une impasse. Impasse dans les rêves et les modèles, impasse dans les stratégies, parce que la relève se cache tapie quelque part. Regardez le jeu de chaque équipe : il ressemble au destin du pays dont elle défend les couleurs, même si les joueurs sont éparpillés dans le monde cherchant fortune dans les clubs étrangers. La Can boite, mais elle vibre et on peut sentir les secousses d’un continent qui s’efforce de trouver ses pôles d’identification, comme si ses marqueurs étaient incrustés sous les crampons des sportifs, haletant dès que les joueurs plient le cou sous les notes de l’hymne national ou échangent leurs maillots. Elle est dominée par une pensée critique prompte à fustiger les gouvernants sans autre perspective que les effets fugitifs d’une choppe de bière. Ça mousse pendant la Can.

Et les marques y vont de tout cœur en force ! On a supprimé les commentaires intelligents pendant les mi-temps, on abreuve les téléspectateurs de réclames. La pub a pris sa place et le temps de la Can, le téléspectateur n’a qu’un droit, celui de boire la coupe jusqu’à la lie. Les commentaires revanchards ou hagiographes sont démesurés : c’est la passion irrationnelle qui fait monter la tension artérielle : Avc garantie. La pensée critique est contemplative et silencieuse, puisque l’unanimisme est de marque. On est soudé derrière un joueur, une équipe, comme un rêve incessible qui glisse dans l’imaginaire, l’espace d’un cillement. Une question hante les Camerounais comme les autres : les Lions survivront-ils à leur victoire sur la Zambie ? Il est trop tôt pour le dire et aussi trop tard pour se taire. La Can est comme un canard boiteux. Il est toujours en équilibre précaire sur une de ses pattes, et se dandine. C’est la loi du sport. La Can livre ses mystères sociologiques et anthropologiques à travers la geste sportive et celle de leurs supporters. Elle nous raconte le temps d’un continent qui a mal à ses stades, vénère ses joueurs, cherche ses marques dès les premières mi-temps pour finit par se perdre dans des arrêts de jeu que sont les guerres, le tribalisme, le titillisme et le bénêtisme.... La Can Boite, mais vive le sport !
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CAN 2008, le Ghana et le Panafricanisme

La coupe d’Afrique de football s’ouvre sur une problématique : le Ghana de Kufuour, peut-il réussir à redonner à ces jeux d’Afrique le lustre qu’ils eurent en 1963, lorsque Kwamé Nkrumah, fort d’une conviction, d’un désir de conquête et d’une vision, lança pour la première fois la coupe d’Afrique des clubs champions ? Tous les Africains sportifs ou non avaient-ils pris la mesure du symbolisme du geste d’un chef d’Etat africain, président d’une nation indépendante depuis 1957, fortifiée par une idéologie panafricaniste et socialiste, de changer la donne en Afrique et dans le monde ? Celui que l’on appelle le père du panafricanisme, avait initié la première coupe d’Afrique des clubs champions dans le but de construire des actions qui permettraient à l’Afrique de construire voire de bâtir son identité. Il avait conscience que le sport comme la culture pourraient être facteurs de cohésion sociale, permettre de définir des pôles d’identification pour la construction de marqueurs identitaires et être des leviers d’émancipation, pour que l’Afrique aille de l’avant et ait une vision pour son futur. Lorsqu’en 1963, au même moment où une rupture semble être consommée entre les véritables partisans de l’indépendance et de la souveraineté de l’Afrique, se détachait de la défunte Oua, quelque chose né de manière institutionnelle sur le continent africain. Ce quelque chose, c’était la conscience d’un chef d’Etat de prendre le sport à témoin pour affirmer un désir de conquête, de puissance, de construction et de dépassement de soi.

La position de Kwamé Nkrumah, au moment où il milite pour l’organisation de la coupe d’Afrique des clubs champions, est de construire l’unité africaine en s’appuyant sur le sport pour matérialiser les actions pour réaliser cette unité. Nous sommes alors en 1963 : le Ghana est dirigé par un panafricaniste convaincu, rompu à l’idéologie socialiste qui croit que le monde peut changer de base. Kwamé NKrumah est un visionnaire : il a une théorie, une utopie mobilisatrice et un idéal ! Le sport comme la culture sont producteurs de normes, de règles, de rites, de valeurs et de symboles. Il lance alors l’idée de la première coupe d’Afrique des clubs champions. Le Ghana a une forte histoire où le football est intimement lié au politique au sens de la gestion de la cité. L’enculturation et l’appropriation de cette discipline par les rois Ashanti va fonder la réputation du club fabuleux : Kotoko Ashanti de Kumasi. Qui a assis son influence, son autorité sur les ramifications du royaume Ashanti. Un royaume qui en lui-même constitue une culture à part entière et une entité qui permet de construire une identité.

Kwamé Nkrumah a alors conscience que le sport est un vecteur producteur de plusieurs valeurs que l’on peut exploiter dans la marche qu’il souhaite à l’Afrique pour son unité. Il a un rêve : une Afrique unie après la balkanisation coloniale du continent. Il sait que son pays, après des luttes âpres, est le premier pays indépendant. C’est ce pays qui accueille la 26ième coupe d’Afrique des nations, deux ans avant que l’Afrique du Sud n’héberge, en Afrique, pour la première fois la coupe du monde de football. Cet événement particulier, porteur de plusieurs fantasmes, mythes et rêves, a une portée prospective que l’on doit bien mesurer : si le sport de ne doit pas être politisé, la politique et le sport forment un ménage aux soubresauts surprenants, mais avec des convergences utiles à la cohésion sociale. L’une de ces activités, le sport draine fantasmes, rêves et projections de soi, que les politiques ne peuvent ignorer. Mieux, l’organisation de la coupe du monde de football a une portée politique exceptionnelle : on ne peut pas héberger la plus grande manifestation sportive de tous les temps sans avoir une prétention de conquête et de positionnement. Quel rapport au fond le sport peut-il avoir avec la politique ?

Dans un livre fort utile, pour comprendre les relations qui s’établissent entre le sport et la politique, le journaliste martiniquais Mathieu Méranville, écrit : “ L’émergence du sport comme enjeu de société, comme moyen d’affirmer sa puissance, la prééminence d’un peuple, la suprématie d’un pays, voire d’une ”race ”, où la domination d’un système économique sur un autre peut se situer au début du siècle dernier. Plus précisément juste après les Jeux olympiques modernes imaginés par le baron de Pierre de Coubertin. Aujourd’hui, on peut dire que le rôle tenu par le sport est celui qui était dévolu à la guerre. Si l’on continue à se colleter sur de nouveaux champs de bataille, on s’affronte tout aussi volontiers sur les stades et dans les salles de sport. Les manifestations sportives auraient-elles rattrapé la définition qu’en donnait Jean Giraudoux, à savoir que dans les périodes de guerre, les Jeux olympiques sont une trêve. Dans les époques pacifiques, une vraie guerre ? “

Au moment où s’ouvre la 26ième coupe d’Afrique des nations, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger sur l’état des nations africaines, leurs ambitions et leurs visions ? Les équipes en compétition ont-elles conscience de l’enjeu politique et les politiques ont-ils conscience de l’enjeu prospectif ? A voir la façon et la désinvolture avec laquelle les Etats africains ont engagé leurs responsabilités dans cette coupe d’Afrique, il est clair qu’ils n’ont pas conscience que le rendez-vous de 2010, en Afrique du Sud, peut constituer une chance pour l’Afrique, pour qu’elle se repositionne dans le concert des nations et redéfinisse sa charte politique, comme un continent qui veut compter dans le monde et jouer sa partition ?

La gestion ponctuelle et dans l’immédiateté des jeux africains, l’instrumentalisation qu’ils font du sport relèvent d’une vision à court terme et indiquent bien que la majorité des chefs d’Etat aujourd’hui en exercice n’ont ni de vision, ni projet pour leur pays ni pour le continent! Sinon, ils auraient pris la mesure des enjeux. Ce qu’ils ne font pas. La 26ième coupe d’Afrique des nations s’ouvre donc, certes, sur des incertitudes quant à l’équipe qui remporterait la coupe (parce que cinq équipes au moins sont en mesure de gagner), mais, surtout, sur la capitalisation que peuvent faire les Africains des éléments que dégageraient cette coupe pour 2010, en Afrique du Sud. L’Afrique est-elle capable de se penser à partir du football comme un continent fort, qui a une destinée unique ? Toute la question est là. Les plus grandes nations du football (Brésil, Angleterre, Argentine, Brésil, France), à l’exception des Etats-Unis, ont inscrit la conquête de la coupe du monde dans une charte que l’on peut considérer comme un manifest destiny. Une ambition de se poser de manière dominante et hégémonique par rapport au reste du monde. Ils ont fait du sport un instrument de conquête et de cohésion sociale. L’Afrique quant à elle semble simplement subir les victoires de ses poulains. Qu’attend l’Afrique pour se réveiller ?

Suzanne KALA LOBE

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Victime d’un accident-vasculo-cérébral, il a perdu l’usage de la parole depuis trois ans.

Quartier Nkomo, au carrefour dit “ les piscines de Dailly ”, à un jet de pierre du mythique bar dancing “ El Dorado Nkomo ”. Sur la véranda d’une maison quelconque, est assis un sexagénaire. L’âme en peine, le corps frêle, le regard et le visage burinés par la douleur et l’amertume, l’homme a visiblement perdu le goût à la vie. Approché, il est sans voix. Le dialogue avec lui se réduit à quelques balbutiements du genre : “ Eh oui ; c’est bien ; Ah je vois ; je ne peux pas ; je ne suis pas bien ; je suis mal ; ça ne va pas ”. Inutile d’insister. La communication ne passe plus.
Monument du football camerounais pour certains, légende vivante de l’équipe nationale du Cameroun pour d’autres, Jean-Marie Tsébo a perdu l’usage de la parole. La belle histoire des prouesses de l’ex-sociétaire de l’Aigle football club de Nkonsamba remonte à il y a 38 ans, à l’occasion de la première participation du Cameroun à une phase finale de coupe d’Afrique des nations de football (la 7e édition) à Khartoum (au Soudan) en 1970. Tsebo Jean-Marie avait laissé une très bonne impression au cours du tournoi.
Grâce à ses services, le Cameroun (dont la sélection ne s’appelle pas encore les Lions indomptables) crée la surprise le 6 février 1970, en dominant la Côte d’Ivoire du terrible Laurent Pokou (3-2). Après avoir désillusionné l’Ethiopie par le même score, la défaite contre le pays hôte, le Soudan (1-2), n’empêche pas les poulains de Raymond Fobeté (1er coach camerounais à avoir conduit l’équipe nationale du Cameroun à sa toute première phase finale de la Can), d’être accueillis en héros. Par sa remarquable prestation, Tsebo Jean-Marie, auteur d’un coup franc victorieux des 40 m à la 34e minute est baptisé “ l’homme de Khartoum ”.

Des promesses
Au moment où la sélection camerounaise (version Lions Indomptables) rencontre l’équipe du Soudan aujourd’hui, le coéquipier de Koum, Gabriel Abessolo, Ndoga, Bassanguen, Essomba, Pascal Owona, Moukouko “ confiance ”, Jean Manga Onguéné et le gardien de buts Atangana Ottou, a mal dans sa chair. Depuis le 5 février 2005, Jean-Marie Tsebo ne s’est jamais remis d’un accident-vasculo-cérébral. “ Il a passé dix jours de coma à l’hôpital de la Cnps. A sa sortie de la réanimation, nous avons passé quatre mois d’hospitalisation. Nous avons déboursé environ une trentaine de millions (dont quatre millions rien que pour les frais d’internement). Nous avons vendu ses voitures, ses biens meubles et quelques hectares de terrain, pour atténuer les dépenses ”, explique l’épouse du footballeur en larmes. Six mois après, le footballeur fait sa 2e rechute.
Mapé Tchuenkam Danielle Yvette, son épouse et son seul soutien qui n’a plus le moindre sou, fait le tour des structures de football. Sans succès. “ A la Fécafoot, le président Iya Mohamed m’a dit trois fois des suites qu’il ne connaît pas Tsébo. Sur insistance de Théophile Abega, le ministre Mbarga Mboa (Minsep à l’époque) est passé le voir. Mais aucune suite à nos doléances. Le ministre Augustin Edjoa nous a fait des promesses ; on attend ”, confie-t-elle.

Coup de cœur
Il y a seulement six mois que “ l’homme de Khartoum ” essaie de faire quelques pas. Les médecins ont prescrit une évacuation sanitaire en Europe, pour une intervention chirurgicale du cerveau. A l’hôpital de la Cnps, on pense que c’est un “ Revenant ”. “ C’est une chance, s’il a survécu de son Avc. Si sa femme n’avait déboursé une fortune, il n’en serait jamais sorti ”, affirme un médecin. Les multiples appels de fonds sont toujours sans suite. Meurtri par la douleur et abandonné à son triste sort, Jean-Marie Tsebo a perdu tout ressort. Il reste à longueur de journée effondré à la véranda de son domicile.
Sa récente rechute d’il y a deux semaines a failli l’emporter. Depuis trois ans, il s’accroche à la vie, en déboursant chaque mois pour ses médicaments, une somme de 150.000 Fcfa. “ Les médecins disent que s’il est évacué, Jean-Marie Tsebo a des chances de s’en sortir. Nous avons besoin des moyens financiers pour cela. Nous en appelons à la générosité des cœurs : l’Etat du Cameroun, les âmes de bonne volonté, les sportifs… Toutes les contributions sont nécessaires pour parachever son traitement ”, conclut l’épouse du footballeur en détresse.
 


Par Souley ONOHIOLO
Le 30-01-2008



 

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