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22.10.2005
MAKOSSA - LA RENAISSANCE
MAKOSSA - LA RENAISSANCE -
Nos craintes furent bien justifiées lorsque bon nombre de musiciens camerounais prirent goût pour des raisons commerciales bien évidentes de sacrifier la musique du pays au profit du Zouk ou du Ndombolo ou encore de je ne sais quels autres rythmes. Nous reconnaissons certes le tallent de nos artistes qui affichent une aisance inouïe a s’adapter aux rythmes du monde ; preuve irréfutable que notre musique est vivante et peut magnifiquement se marier avec toutes les sensibilités.
Lorsque ces différentes influences contribuent, à enrichir notre musique, je parle de celle que nous savons faire le Makossa,, il est une évidence que, nos artistes réalisent à ce moment de vraies prouesses ; pensons notamment à Henri Dikongue ou à Richard Bona et Douleur pour ne citer que ceux-là ; pour qui leurs différentes influences n’a aucunement chambouler l’enracinement profond du « KOSSA » du « KUMBE » du « KWAMBA » et du « NDOMBI » qui calmement coulent dans leurs veines.
Certes tous ces termes vous semblent barbares mais, comment le dire autrement ?
Et même si je disais « SWING », « GROOVE », « HARMONIQUE » auriez vous plus compris ?
Certains de ces termes relèvent de l’ineffable car même les professionnels vous donneront des réponses diverses ; toujours est-il qu’il va rester le même fond. D’autres par contre sont du domaine de la technique pure, et toute personne avertie pourrait avoir dire.
De fait, le « Kossa » serait ce je ne sais quel diable qui vous pousse à vous trémousser même en étant assis ; bref cette envie irrésistible que l’on a de danser ; et quand bien même on est debout, cela nous passe dans tout le corps ; cette sensation est si étrange et si intense que l’on s’abandonne au « Kumbé » qui nous prend en charge et nous rythme. Le plus surprenant est que le « Kumbé » lorsqu’il est puissant et savamment dosé, on se surprend entrain d’improviser des pas de danses qui nous mettent dans un état si euphorique que l’on peut sans le vouloir devenir l’homme ou la femme de la soirée . En d’autres mots, le « koumbé » peut vous mettre en état de transe.
Le « kwamba » quant à lui est tout ce qui ondule et gravite autour du « kumbé » ; s’est la partie qui donne place au rêve et qui sans cesse rappelle la mer et ses vagues. C’est le sentiment de plénitude et de liberté que la guitare rythmique doit jouer constamment. Ceci est fondamental et caractéristique du Makossa.
Cela va sans dire que la frontière entre le makossa et le ndombolo, est infiniment étroite si l’on considère les origines historiques des dualas qui viennent du Congo ; et qui ont gardé la force du « kumbé » dans le makossa.
Une nouvelle génération d’artistes musiciens avec un « kumbé » hors paire tels que les bassistes Guy Nsangue et Etienne Mbappe pour ne citer que ces deux là, sans oublier les guitaristes Boby Nguime et Ndédi Eyango qui ont un « kwamba » spectaculaire et bien particulier. Du côté des chanteurs, nous ferons référence à Douleur, Jacky Kingue, Franck Chaleur, et Sergio Polo dont la langueur du «ndombi» titille merveilleusement nos oreilles. Les femmes ne sont pas en reste car, l’incontournable Grâce Decca n’est plus seule dans la cours des grands, et la concurrence s’annonce rude quand on pense à Chantal Ayissi dont nous parlerons dans un chapitre Bikutsi ; à Nguéa la Route et à Dora Decca. La liste peut bien s’allonger encore mais, comme nous nous engageons à faire un dossier spécial sur chacun de nos artistes, nous pouvons sans regret et sans courir le risque d’en oublier un, au détriment de tel ou tel autre, clore cette énumération.
Reste à souligner le fait que, notre objectivité sera sans pareil et toujours motivé par l’amour de notre musique.
H. BELEMBETE
Ekobantou
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NEW MAKOSSA GENERATION
Le makossa a connu un passage à vide que le défunt Kotto bass a su magnifiquement combler. Il a eu le génie de dégager le véritable moteur de cette musique qui avait tendance à s’embourber, en ne gardant que le « Kumbé »; à qui il donna une tel surpuissance que, il réussit à consolider le marriage entre la guitare bass et le tam-tam. Il venait ainsi de mettre le doigt où il le fallait : le poumon du makossa a eu un nouveau souffle. Les oeuvres de Kotto bass sont à ce titre de véritables collectors.
Le message fut bien comprit de Sergio et Njohreur qui mettent aussi tôt « le mari d’autrui » en œuvre, et reçoivent sans peines la consécration du public camerounais. La coordination, l’exécution de la guitare bass et du tam-tam sont une vraie réussite et le morceau à ainsi un kumbé extraordinaire. Dans la foulée, le mouvement « Zingué » est né. Le mouvement ne durera pas, car la puissance seule du « kumbé » ne suffira pas si les artistes n’assuraient pas un minimum l’environnement musical. Pour en avoir une caricature, on parlera aisément de J.P Essomé qui chante comme une casserole et qui maximise son « kumbé » au passage, quelques cours de chant ne lui aurait pas fait de mal.
Dans les rangs de Petit Pays, s’est la débandade. « Les sans visas » se disloquent ; alors que le « kumbé » du « number one » est au plus haut ; mais comme trop porté du côté du « tchacho » il perd de sa substance et l’artiste se met alors à produire autant de disques qu’il n’en vend. Samy Dicko devient le déserteur à abattre. Il a un «ndombi » merveilleux dans sa voix, mais ayant perdu son alliée qui lui assurait le « kumbé », ses prochaines alliances et ses choix musicaux doivent le mettre dans une telle précision qu’il n’a pas droit à l’erreur car les partisans du « number one » sont aux aguets…
H.B. LOBE
Ekobantou
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