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18.02.2009
Le Ngondo, l’administration et la chefferie Bassa
Après de longs mois d’une palabre de procédure, le Ngondo admet enfin en son sein Me Gaston Mbody Epée comme chef de premier degré du canton Bassa. Une “reculade” qui continue de soulever des contestations aussi bien au sein de la communauté des Nsah du Wouri que dans les autres cantons.
L’Assemblée générale du Ngondo le 14 février 2009 a donné l’occasion aux observateurs de remarquer que si le bureau du Ngondo a baissé pavillon devant l’administration qui a choisi son “pion”, des poches de résistance persistent. Dans l’entretien que nous avons mentionné ci-contre, S.M. Madiba Songuè a confié au quotidien Le Messager que “ toute communauté humaine peut être traversée par des dissensions à certains moments de l’histoire. il en est de la communauté sawa comme de tout autre communauté. Un conflit successoral au trône est né au canton Bassa après la mort de Sa Majesté, le feu Conrad Mbody. Au terme de plusieurs péripéties, sans doute sujet à discussion, l’administration a homologué la désignation de son fils, maître Gaston Mbody Epée aux fonctions de chef du 1er degré du canton Bassa-Wouri. A ce jour, le Ngondo déploie tous ses efforts pour que la paix et l’entente entre frères reviennent dans ce canton cher dans nos cœurs. Nous sommes convaincus qu’avec l’appui ferme de nos ancêtres, nous y parviendrons. Comme on a coutume de le dire, après la pluie, le beau temps. ”
En clair, le bureau du Ngondo s’est finalement aligné sur la position de la préfectorale qui a “coopté” Gaston Mbody Epée, le fils du défunt chef Conrad Mbody au mépris des us et coutumes. Les chefs traditionnels n’étant que les auxiliaires de l’administration, le bureau du Ngondo a fini par se rendre à ce que d’aucuns qualifient “d’imposture”. Non seulement Me Gaston Epée Mbody était avec les autres chefs de canton le 7 décembre à la Base Elf, mais il était encore avec eux lors de la conférence générale. Ce qui a donné lieu à quelques altercations parmi les participants.
René Douala Manga Bell sur des eaux mouvementées
Les explications de Leurs Majestés Din Dika Akwa III et Madiba Songuè ont certes ramené le calme dans la salle mais nombreux sont encore ceux des ressortissants du département du Wouri qui ne se résignent pas à avaler cette grosse couleuvre. Il y en a eu dans la salle qui fulminaient contre une administration qui, par ses décisions à la hussarde fomentent plus de querelles dans les familles et les communautés qui resteront longtemps divisées avec des chefs qui leur sont imposés.
Certes, le débat est de plus en plus houleux entre ceux qui pensent que de nos jours la chefferie traditionnelle n’a plus son aura d’antan et que sa suppression ferait moins de mal à nos communautés et ceux pour qui cette institution est un de nos vestiges à préserver. Entre les deux tendances, le gouvernement ne se presse pas de procéder au toilettage annoncé du texte de 1977 portant organisation de la chefferie traditionnelle.
Au-delà des dissensions qui minent les chefferies traditionnelles, les relations entre les chefs supérieurs du Wouri et leurs pairs des départements voisins ont été évoquées à mots couverts par Sa Majesté Ngom Priso du canton Abo nord. Il a laissé croire que si rien n’est fait pour améliorer leur collaboration au sein du Ngondo, ils s’en iront. Le Ngond’a Sawa est ainsi menacé de redevenir le Ngond’a Duala. C’est dire que le prince René Douala Bell n’aura pas à naviguer sur des eaux calmes.
Par DOBELL Le 18-02-2009
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