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14.07.2006

La Renaissance Panafricaine par Thabo Mbeki 


 

Retour sur un ancien discours de Thabo Mbeki, à l’époque futur successeur de Nelson Mandela. Aujourd’hui, il est à la tête de l’État Sud-Africain.






  La République démocratique du Congo plonge à nouveau dans une guerre que ses habitants pensaient oubliée à jamais. Le silence de la paix s’est évanoui aux frontières de l’Érythrée et de l’Éthiopie parce que, pour quelques arpents de terre, les armes ont pris la place de la raison. Ceux qui ont risqué la mort en Guinée-Bissau en combattant ensemble les colonisateurs portugais se retrouvent aujourd’hui face à face, ne parlant le langage mortel des bazookas et des obus de mortier, au rythme effroyable de la mitraillette. Une guerre apparemment sans merci ravage l’Algérie, rendue plus effroyable encore par une sauvagerie qui donne l’apparence de la foi religieuse.
  Les anges de la mort et les victimes de leur courroux sont tous africains, comme vous et moi. C’est pour cette raison, parce que nous sommes les mères africaines éventrées et les enfants décapités du Rwanda, que nous devons dire : ça suffit ! C’est pour ces âmes misérables, les victimes des forces destructrices, que l’Afrique a besoin d’une renaissance. L’Afrique n’a nul besoin de criminels qui accèdent au pouvoir en massacrant des innocents, comme le font les bouchers de Richmond, au Kwazulu-Natal. Elle n’a pas besoin de ceux qui, parce qu’ils n’ont pas accepté que le pouvoir soit légitime et serve les intérêts du peuple, ont mené la Somalie au gâchis et privé ses habitants d’un pays qui leur donnait le sentiment d’exister et de se construire.

  L’Afrique n’a pas besoin non plus de gangsters qui gouvernent en usurpant le pouvoir par des élections frauduleuses, ou en l’achetant par des pots-de-vin et la corruption. Les voleurs et leurs complices, les corrupteurs et les corrompus sont africains comme vous et moi. Nous sommes le corrupteur et le courtisan qui agissent de concert pour avilir notre continent et nous avilir nous-mêmes. Le temps est venu de dire : ça suffit ! D’agir pour bannir la honte et d’être les hérauts de la renaissance africane.

  Je suis allé à la rencontre de l’Afrique malade. J’ai vu la pauvreté d’Orlando East et la richesse de Morningside, à Johannesburg. J’ai vu les pauvres du township de Kanyama et les résidents prospères de Kabulonga, à Lusaka. J’ai vu les bidons villes de Surulere, à Lagos, et l’opulence de Victoria Island. J’ai vu les visages des pauvres de Mbari, à Harare, et la richesse paisible de Borrowdale. J’ai écouté bien des histoires. On m’a raconté comment ceux qui ont accès au pouvoir (ou à ses proches) volent et pillent. Comment, pour s’enrichir, ils violent sans scrupules les lois et les règles éthiques, toutes reliées à un fil invisible qui espèrent-ls, les aménera à Morningside, Borrowdale, Victoria Island ou Kabulonga...

  Chaque jour, vous et moi, dans nos pays respectifs, en voyons apparaître de nouveaux. Leur but dans la vie est de s’enrichir par tous les moyens légaux ou illégaux. Ils mesurent leur succès à l’aune de la fortune qu’ils ont amassée et à l’ostentation dont ils font preuve pour convaincre tout le monde qu’ils ont réussi : n’ont-ils pas, visiblement les moyens ? En conséquence, ils cherchent à accéder au pouvoir (ou à ceux qui en sont proches) afin de corrompre la sphère politique pour leur profit personnel, quel qu’en soit le prix. Dans cette équation, la pauvreté des masses devient nécessaire pour l’enrichissement de quelques-uns, et la corruption du pouvoir politique, l’unique moyen d’y parvenir. C’est de ce mélange nauséabond de cupidité, de pauvreté déshumanisante, de richesse obscène et de corruption endémique, publique et privée, que sont issus la plupart des coups d’État, des guerres civiles et des situations instables en Afrique.
  Le temps est venu pour nous de rompre avec cette déification de la richesse matérielle et avec les abus qui appauvrissent la population et empêchent notre continent d’accéder à un développement économique durable. L’Afrique ne pourra pas se renouveler tant que ses élites ne seront qu’un parasite du reste de la société, usant et abusant d’un pouvoir autoproclamé. Tant qu’il en sera ainsi, notre continent restera en marge de l’économie mondiale, pauvre, sous-développé et incapable de décoller. La renaissance africaine exige que nous nous purgions des parasites et que nous demeurions, en permanence, vigilants face au danger de l’enracinement dans la société africaine de ces rapaces qui voudraient nous faire croire que tout, dans la société, doit être organisé pour le plus grand profit d’une minorité.
  Au moment où nous nous souvenons avec fierté de Sadi, le savant et écrivain du Moyen Age, qui maîtrisait le droit, la logique, la dialectique, la grammaire et la rhétorique, ainsi que d’autres intellectuels africains qui ont enseigné à l’Université de Tombouctou, il nous faut poser la question : où sont les intellectuels africains aujourd’hui ?

  Je rêve du jour où les mathématiciens et les informaticiens africains quitteront Washington et New York, où les physiciens, ingénieurs, docteurs, managers et économistes abandonneront Londres, Manchester, Paris et Bruxelles pour se joindre aux cerveaux du continent et entreprendre de trouver des solutions aux problèmes et aux défis de l’Afrique, d’ouvrir la porte de l’Afrique au monde du savoir, d’intégrer l’Afrique dans l’univers de la recherche sur les nouvelles technologies, l’éducation et l’information. Le renouveau de l’Afrique exige que son intelligentsia s’engage totalement dans la lutte titanesque et sans merci pour éradiquer la pauvreté, l’ignorance, la maladie et l’arriération, en s’inspirant des africains d’Égypte qui étaient, dans certains domaines, deux milles ans en avance sur les Européens de Grèce, eux qui maîtrisaient la géométrie, la trigonométrie, l’algèbre et la chimie.
   Pour perpétuer leur domination impériale sur les peuples d’Afrique, les colonisateurs ont cherché à réduire l’esprit africain en esclavage et à détruire l’âme africaine. Ils nous ont obligés à accepter le fait que, en tant qu’Africains, nous n’avons rien apporté à la civilisation humaine, sauf en tant que bêtes de somme. En fin de compte, ils voulaient nous amener à nous mépriser nous-mêmes. Même s’ils voulaient bien admettre que nous n’étions pas des sous-hommes, ils n’envisageaient pas que nous puissions nous comparer au maître colonial. Nous étions à leurs yeux, dépourvus de la pensée originale et de la créativité qui ont donné au monde cet inestimable trésor de chefs-d’œuvre architecturaux et artistiques. La renaissance de notre continent commence par la redécouverte de notre âme, inscrite à jamais dans de grandes créations, tels les pyramides et les sphinx d’Égypte, le bâtiment en pierre d’Axum, les ruines de Carthage et du Zimbabwe, les peintures sur le roc de San, les bronzes du Bénin et les masques africains, les sculptures makonde et shona.
  Dans cette redécouverte de nous-mêmes, cette restauration de notre propre dignité, sans lesquelles nous ne deviendrons jamais les combattants de la renaissance africaine, nous devons réécouter la musique des Congolais Zao et de Franco, la poésie du Sud-Africain Mazisi Kunene, et tourner notre regard vers les peintures du Mozambicain Malangatane et les sculptures du Sud-Africain Dumile Feni.

   L’appel au renouveau de l’Afrique, pour la renaissance africaine, est un appel à la rébellion. Nous devons nous rebeller contre les tyrans et les dictateurs, ceux qui cherchent à corrompre nos sociétés et à voler des richesses qui n’appartiennent qu’au peuple. Nous devons nous rebeller contre ces criminels qui, tous les jours, tuent, violent et volent en toute impunité, et mener une guerre contre la pauvreté, l’ignorance et l’arriération des enfants d’Afrique. Il faut que, du Cap au Caire et de Madagascar au Cap-Vert, des hommes politiques et des hommes d’affaires, des jeunes et des femmes, des activistes, des syndicalistes, des chefs religieux, des artistes et des professionnels, révoltés par la condition de l’Afrique dans le monde, rejoignent les rangs de la grande croisade pour le renouveau de l’Afrique. Nous n’hésitons pas à leur dire : pour être un vrai Africain, il faut être un rebelle, il faut se battre pour la cause de la renaissance africaine.

Auteur : Thabo Mvuyelwa MBEKI

Message relayé par René-Louis Parfait ETILE

africamaat.com

 

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