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25.05.2007
La paranormal n’est pas particulier à l’Afrique
C’est ce que démontrent les auteurs de ‘La dialectique de la foi et de la raison’. Un ouvrage qui rend hommage a Meinrad Hebga.
Les anciens élèves du collège Libermann de Douala ont voulu honorer celui qu’ils considèrent comme “ un amant de la connaissance ”. La dédicace de l’ouvrage intitulé ”La dialectique de la foi et de la raison” qu’ils ont commis sous la direction du Pr. Fabien Eboussi Boulaga a eu lieu mardi 20 mai, à l’espace Kaba Ngondo. D’après Jean Bertrand Amougou, l’un des disciples du Père Meinrad Hebga, l’ouvrage en question est une sorte de succession qui éclaire la quintessence de la parole, de la pensée du maître.
Laquelle pensée énonce que la rationalité est dynamique et non figée. Ce qui exige en tout être humain une ouverture d’esprit, une disponibilité à accueillir quelque chose de nouveau. “ Le père Hebga que j’admire beaucoup est toujours, malgré ses multiples connaissances, ouvert à tous les courants de la pensée, toujours disponible à apprendre et à comprendre ”, mentionne le Pr. Bebe Njoh, ancien élève du père Hebga.
L’enseignement de ce dernier tourne par ailleurs autour de la théologie, de la prise en charge l’église. Ce prêtre jésuite pense qu’il est temps de procéder à la réforme de l’administration et de la discipline de l’église. En d’autres termes, il est temps de comprendre que la raison n’est pas une idole devant laquelle on devrait s’agenouiller. Il faut essayer, pour mieux comprendre l’homme, de cerner toutes les dimensions des phénomènes paranormaux. “ La possibilité de métamorphose est caractéristique à l’homme, ce qui veut dire que la sorcellerie existe. De même que les apparitions des mourants et des projections fantomatiques à partir des corps vivants. Donc, il y a des implications métaphysiques dont on doit tenir compte ”, reconnaît le père Hebga. En précisant qu’il n’est pas lui même sorcier, il explique tout de même que ses statuts d’enseignant de philosophie et prêtre exorciste lui ont doté d’une expérience du domaine de la métaphysique.
Pour Jean Bernard Amougou, il y a un besoin de redéfinir l’homme à des implications de certains phénomènes paranormaux. Ces phénomènes trouvent tout aussi bien une explication sur le plan scientifique. En tant que chercheur, il a rédigé une thèse sur le père Hebga portant sur ‘la rationalité d’un discours africain sur les phénomènes paranormaux’. “ L’homme ne doit plus être considéré comme bidimensionnel, à savoir l’âme et le corps, mais plutôt comme pluridimensionnel. Il est donc urgent de redéfinir les modules de formation dans nos universités par exemple ”, argumente-t-il. Une idée qui a tout de même heurté la sensibilité de certains participants qui estiment que “ cette façon de penser va empêcher certains à réfléchir parce qu’ils croient à quelque chose ”. Mais, le philosophe, anthropologue et prêtre exorciste soutient qu’il faut tout simplement chercher à comprendre les autres. “ Nous sommes tous engagés dans cette conquête permanente de la rationalité ”, répète-t-il. En plus, la sorcellerie est un problème humain universel. Le particularisme africain doit donc cesser d’être une obsession pour les penseurs.
‘La dialectique de la foi et la raison’, parue aux éditions Terroirs cette année, est un acte pour les anciens élèves du collège Libermann de remercier leurs enseignants vivants ou morts à travers le père Hebga. Malgré le peu de temps mis à la disposition des auteurs, des groupes consistants se sont constitués pour mettre ce livre à la disposition du public, afin de perpétuer l’œuvre du savant. La création d’une fondation Meinrad Hebga est prévue.
Pélagie Ng’onana (Stagiaire)
La Nouvelle Expression
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