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21.11.2007

Hommage : Elle s’appelait Else Ekindi 

Une star s’est éteinte (par Henriette EKWE)

Elle n’aurait sans doute pas apprécié que l’on parlât d’elle. Elle qui tenait plus que tout à son intimité. Elle voudra bien me pardonner cette audace. Elle était ma sœur, ma camarade, mais aussi une idole pour toute une génération, tant son charisme et son rayonnement étaient puissants. C’était une star.

Else était son prénom. Un prénom germanique rarissime dans sa génération. Un prénom unique, qui fit d’elle, curieusement, une femme unique. Else Siliki est née dans une famille pieuse, d’un père prince de l’Eglise et d’une authentique princesse Bodiman, dans la vallée du Nkam. Benjamine d’une fratrie de sept enfants dont deux filles seulement, la petite dernière était choyée à la fois par ses parents et ses aînés. Loin d’en faire une enfant gâtée, elle était généreuse et rieuse. Avec un humour fin. Else fut la star de sa génération. Celle qui entama l’enseignement secondaire au lendemain de l’indépendance. Elève studieuse et brillante au lycée de jeunes filles de New-Bell, elle en fut aussi l’athlète phare. Toujours impeccable au sortir du stade comme à l’entrée. Toujours de blanc vêtue pendant les compétitions scolaires, elle ressortait du stade, immaculée et intacte, ses trois nattes sur la tête et son sourire vissé aux lèvres, comme si elle ne venait pas de courir.
Ses camarades de promotion ont gardé d’elle un souvenir de grande camaraderie. Et se souviennent encore de son extrême coquetterie qui la portait à se soucier constamment de sa taille qu’elle tenait à garder fine. Cette athlète devient la reine des stades des jeux scolaires par son élégance et sa finesse. C’était notre “ Gazelle noire ” du surnom que donna une communauté internationale éblouie par la Noire américaine Wilma Rudolph, championne olympique du 100 mètres aux Jeux de 1960 à Rome. Else Siliki attire la lumière et éclipse tout autour d’elle, ce qui fera d’elle l’une des jeunes filles les plus courtisées de sa génération. Elle n’en gardait pas moins une grande qualité : le souci d’autrui.

Tourments

Lorsque vient le temps des amours, c’est tout naturellement que son choix se porte sur celui qui est, à l’époque, sans aucun doute, le plus beau parti, le polytechnicien et ingénieur des mines Jean-Jacques Ekindi. Cela aussi paraît comme une évidence. Avec lui, commencent très tôt, les tourments de la politique dès le temps des fiançailles. Arrêté au Cameroun en 1970, il ne sortira de l’étau d’Ahidjo que dix-huit mois plus tard. Else s’active auprès de ses camarades de l’Unek et d’autres forces pour obtenir sa libération. Le clou de cet activisme sera la marche de protestation des étudiants camerounais à laquelle s’associent les anciens de l’Ecole polytechnique de Paris. Libéré, puis revenu à Paris, le couple se marie et le bonheur s’installe.
Le destin de Else est changé par cette première épreuve, aux études de dentiste auxquelles elle se destinait, peut-être par admiration pour une autre de ses aînées et protectrices du Lycée, Odette Ewandè Mouellé, elle aussi tenant ses racines maternelles de la vallée du Nkam, elle préfèrera celles d’esthéticienne. Cette esthète ne pouvait choisir mieux, elle qui fait du soin de soi une exigence, par politesse envers soi-même et envers les autres. Enthousiaste, son diplôme en poche, le bonheur lui donne des ailes. Epaulée par son mari, elle est la première femme d’Afrique noire francophone à créer une ligne de produits cosmétiques à Paris, la marque DJY.

Inlassablement, elle conseille ses clientes et dès son retour au Cameroun, fait de son salon installé dans le quartier chic de Bonapriso un centre de formation. Une année après son retour, le virus de la politique s’empare à nouveau de son mari qui part à la conquête de la très convoitée section pilote du Rdpc, celle du Wouri. La création du Rdpc, un an plus tôt, annonce des temps nouveaux. La vieille classe politique de l’Unc est en réelle difficulté depuis la tentative de putsch du 06 avril 1984. Le président de la section du Wouri, le tout-puissant Tanko Hassan, a mis quelque soixante-douze heures à sortir la tête de l’eau tout le temps que durent les combats à Yaoundé. Naturellement, à l’issue des combats, il en appelle au soutien du vainqueur, mais son silence le condamne inexorablement à la chute, lui qui dirigeait la première section en dehors de Yaoundé où se situait le théâtre des combats. La direction de la section est enviée par tous les édiles de la ville. Pas moins de onze candidats se bousculent pour ces élections. La présence de Else auprès de son mari lors des meetings est vite remarquée par la presse. Un journal privé, séduit par ce tout jeune quadragénaire et fringant candidat, célèbre alors le glamour du couple et n’hésite pas à le qualifier. A ses yeux, ce sont les Kennedy de la politique camerounaise. Else est vite comparée à la mythique première dame américaine, Jackie Kennedy, par son élégance et sa classe.

Politique locale

Les succès politiques se succèdent les uns aux autres. Tout va pour le mieux. Else reçoit le Tout-Douala à sa table. Le couple le plus en vue de la politique locale crève l’écran dans une émission télé dont le succès vaudra au présentateur, Jean-Claude Ottou, neuf mois de détention administrative dans cette prison politique de sinistre mémoire, la Brigade mixte mobile (Bmm) de Kondengui. Ce premier numéro de ce magazine est interdit. Jean-Jacques inquiète déjà. Il remporte avec panache les élections municipales d’octobre 1987. Il fait des jaloux et subit ses premiers revers, même s’il remporte à nouveau la présidence de la section Rdpc du Wouri en 1990.

La crise économique et le passage à l’opposition de son mari ouvrent une autre période dans sa vie, plus sombre sans doute mais qui révèlera toute la dimension de cette femme endurante et persévérante. Elle fait sienne cette maxime de la haute aristocratie anglaise : “ Never explain, never complain ”. Elle met un point d’honneur à ne jamais se laisser aller à ce qu’elle considère comme des jérémiades sur ses difficultés. La traversée du désert doublée de grandes difficultés financières lui rendent la vie épouvantable. Mais, par orgueil et par pudeur, elle oppose aux curieux son arme fatale : le silence. Après tout, elle estimait en avoir peut-être assez reçu de la vie pour tenir bon. Elle disait toujours à ses proches : “ ça va aller ”. Le parcours d’une femme au service de l’ambition de son mari se complique sur une scène politique tourmentée, où se nouent et se dénouent les alliances à vive allure, où les trahisons et les voltes faces vous plongent dans la solitude et le doute, où l’éternel recommencement rabote les certitudes, éprouve les nerfs, et vous plonge dans une perplexité au stress inégalé. Quand on sait en plus que la politique dans l’opposition est la ruine assurée, tant il en faut pour simplement exister et encore plus pour se porter candidat, battre campagne et sécuriser son vote. Il suffisait que son mari y croit pour qu’elle se tienne à ses côtés pour assurer l’intendance, même quand elle était elle-même dévorée d’interrogations. La foi et l’amour avaient transformé cette sprinteuse en marathonienne de l’ombre, les épreuves ne lui faisaient pas peur. Elle acceptait la vie. Comme disait Albert Camus : “ A vivre dans le désert, on apprend à recevoir du même cœur le dénuement et la profusion ”.

Mère courage

Plus que bien des épouses de politiques de l’opposition, elle avait pris goût au combat et promenait un regard acéré sur les événements.
Comme elle, Madame Eboua Samuel et Madame Fru Ndi, ses sœurs en politique, ont quitté la scène en laissant derrière elles un homme inconsolable au front. Un jour de mai 2005, alors que les militants du Sdf, des personnalités et des curieux se tenaient sur l’aire de fret de l’aéroport de Douala devenu très petit pour accueillir la dépouille de Rose Fru Ndi, Else est au côté de son mari. Lorsque apparaît un John Fru Ndi au visage ravagé par la douleur, les yeux aveuglés par les torrents de larmes qui l’assaillent, Else, bouleversée, lâche cette phrase prémonitoire : “ Quand on enlève à un homme politique sa femme, c’est comme si on retirait à un handicapé moteur ses béquilles ”. Dans sa famille aussi, les femmes rechignent à porter le deuil de leur mari. Sa mère, madame Karl Mouelle, une grande dame digne, l’épouse de son frère aîné, Madame Soppo Mouelle qui l’a élevée et sa grande sœur, Madame Charlotte Mouyebé Ndédi, se sont éclipsées avant leur mari. Ultime attention, elle s’est envolée seule pour épargner à son mari des adieux déchirants. On ne verra pas Else en bleu, couleur du veuvage des femmes. Elle restera éternellement une femme de lumière. Cette fois, elle a rejoint une autre lumière, plus intense, celle des astres, inscrite dans l’Eternité. La star a définitivement rejoint les étoiles.

Henriette EKWE
(correspondance particulière)



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L’épouse du président et député du Mouvement progressiste, Else Ekindi, décédée le 26 octobre dernier, a combattu aux côtés de son époux. Elle a esquissé un pan du témoignage de cette vie en octobre 94, alors que la campagne présidentielle battait son plein.

“A cause des problèmes politiques, ma vie s’est trouvée très perturbée”, nous confiait Else Ekindi, le 8 octobre 2004, alors que nous la rencontrions dans le cadre de ces ‘potentielles premières dames’, son politicien de mari ayant été candidat à cette élection présidentielle.

C’est une femme élégante dans ses manières et spontanée dans ses déclarations et gestes qui nous avait reçue à son domicile sis sur la berge du Wouri à Deido. “Je suis esthéticienne cosméticienne, diplômée d’Etat de l’école internationale d’esthétique de Paris ” déclarait-elle avec un zeste de fierté. Toutefois, cette formation a été la conséquence de son union avec son mari, la carrière politique de ce dernier ayant eu une emprise sur ses études. Et ses ambitions s’en sont trouvées compromises. Mariée à Jean Jacques Ekindi depuis 34 ans, elle a connu les affres de ce que représentait l’opposition au temps de l’ancien régime. A cœur ouvert, elle n’a pas manqué de nous faire le récit de sa vie.

“ J’ai fait l’école primaire garçon de Bonapriso (Douala, ndlr), c’est nous qui avons inauguré l’école des filles (de Bonapriso, ndlr)où j’ai obtenu mon Cepe et mon concours d’entrée en 6è au lycée de jeunes filles. En classe de 1ère, je suis allée en France au lycée François Coutrain De fontainebleau, où j’ai décroché mon bacc en 1969. Entre temps, j’ai rencontré mon mari qui venait de l’école des mines après avoir fini avec l’école polytechnique. En 1970, nous avons décidé de nous marier et nous sommes revenus au Cameroun où il devait représenter les étudiants à la commission des bourses à Yaoundé, et devions en même temps rencontrer nos familles respectives. Malheureusement pour nous, le gouvernement de monsieur Ahidjo l’a gardé parce qu’il estimait qu’il ne devait pas se mêler de la chose politique même au niveau des étudiants. Je me suis occupée de lui à (la prison) Kondengui pendant le reste de mes vacances. A la rentrée, ma famille m’a demandé de rentrer finir mes études. Une fois en France, je voulais être dentiste, mais ma famille voulait que je fasse pharmacie, et avec ces problèmes politiques, mes études ont été perturbées : trois années en pharmacie, deux années d’anglais, pour finir j’ai opté pour l’esthétique… Mon mari a été libéré en 1971 après 18 mois de garde à Kondengui et à Batouri. Nous nous sommes finalement mariés en 1973 ”.
Rentrée au Cameroun en 1985, elle a commencé à former des esthéticiennes et des coiffeuses. En 1993, elle a ouvert le centre Guy à Bonapriso. “Pour des raisons politiques peut-être, j’ai perdu mon adresse à Bonapriso”.

Elle avait également sa vision d’une première dame. “La première dame n’est que l’épouse du président. Donc, ce n’est pas elle qui se met en avant pour prendre les décisions, mais par contre, elle peut demander qu’on lui ouvre un pan de voile dans le domaine social par exemple… Si Dieu bénit et que je le devienne, je maintiendrai ce que les autres ont déjà fait. Je crois sur le plan de la santé, le paludisme tue plus que le sida. Je pense qu’il faut instituer comme par le passé un service d’hygiène qui distribue la quinine au niveau de l’habitat, chez les écoliers dans les universités pour que tout le monde se protège contre le moustique. Pour les enfants non scolarisés, il faudrait que l’époux qui sera au pouvoir prenne en compte la gratuité de l’école primaire au sens stricte du terme, parce que l’intelligence ne s’achète pas, elle n’a pas de prix.”

Ancienne de l’église
Else Ekindi tenait toujours compte de l’Etre suprême dans tout événement futur. Notamment de devenir président de la République : “Je suis ancienne de l’église et je me dis que c’est le temps de Dieu qui compte. Le jour où il décide que c’est tel qui est à telle place, la chose se réalise quoique les autres fassent ”.
Décédée le 26 octobre, Else Ekindi reposera en paix samedi, à Douala, au caveau familial.

Florine NSEUMI Léa

_______________________

L´épouse du leader du Mouvement progressiste décédée le 26 octobre à Douala sera inhumée demain.
Denis Nkwebo

Else Siliki Mouelle n´était pas une illustre inconnue dans le microcosme politique du département du Wouri. Même si l´évocation de son nom ne renvoie pas à l´une de ces dames de luxe de la capitale économique du Cameroun dont nul ne connaît ni l´origine ni la nature de la fortune. Ou encore à ces nombreuses applaudisseuses qui ont investi le champs de bataille, pour occuper un poste pourvoyeur de fonds. L´épouse du coordonnateur général du Mouvement progressiste (Mp), bénéficiait de l´aura de son mari de politicien, que ce soit au moment de sa brillante présidence de ce qui fut alors la grande section départementale du Rdpc dans le Wouri ou encore depuis l´entrée fulgurante de Jean Jacques Ekindi sur la scène de l´opposition au régime en place à Yaoundé. Else était donc l´épouse de Jean Jacques Ekindi, à l´ombre de qui elle a mené une vie sobre et honnête. Du moins jusqu´à ce que la mort vienne déstabiliser le foyer conjugal.

En effet, le 26 octobre 2007, Else Ekindi s´est éteinte à Douala, des suites de maladie. Sa mort, si brusque, si dure, est venue assommer et éteindre une ambiance gaie qui avait investi le vaste domaine familial à Déido, au moins depuis un certain temps. Au moment où Else poussait son dernier souffle, Jean Jacques n´était pas là. Son mari s´était rendu à Yaoundé prendre un visa d´entrée en France où la défunte allait être évacuée. Elle était donc malade, rongée par un violent mal de dos. Dans l´entourage du couple, l´émotion à son comble, est à la foi le fait de la lâcheté de cette mort qui emporte Else Ekindi au mauvais moment et aussi le fait d´un vide en construction dans une maison où elle savait marquer sa présence par des doses de gentillesse et de bonne humeur. Les journalistes en premier, ceux qui avaient l´habitude des communications du leader du Mp, dans cette sorte de ghetto politique, perdu entre les bras d´eau du Wouri et la mangrove, avaient adopté Mme Ekindi comme co-conférencière de l´ombre. " Elle vous faisait le briefing, vous aidait à patienter, avec un sourire inégalable ", témoigne un confrère. " Elle était très présente autour de Jean Jacques ", confirme David Nowou, journaliste à La Nouvelle Expression, et par ailleurs très proche des Ekindi. Il fut d´ailleurs l´une des premières personnes à aller rendre homme à Else Ekindi et consoler son mari.

Depuis ce jour fatidique du vendredi 26 octobre 2007, le domicile des Ekindi ne désemplit plus. Même si les locataires de ces lieux avaient l´habitude des nombreuses visites, qu´elles soient celles des militants et sympathisants du Mp, des amis et connaissances du couple. Par petits groupes, hommes et femmes, vieux, jeunes et moins jeunes se relayent à Déido. Dans la grande salle du rez-de-chaussée d´un immeuble à l´architecture coloniale, Jean Jacques Ekindi est en larmes. La force d´esprit qu´il développe pour dompter la douleur ou effacer l´image plus que permanente de son épouse et amie encore dans l´air, bute sur la réalité du vide laissé autour de lui. Dans ces conditions, impossible de poser la moindre question au coordonnateur général du Mp, qui cherche lui-même à comprendre ce qui lui arrive. Le 26 octobre, le corps de Else est resté longtemps dans la chambre. Comme si personne ne croyait à sa mort, ou comme si une résurrection était possible, là, à l´immédiat. Tard dans la soirée, la dépouille a été transportée à la morgue de l´hôpital général de Douala.

Politique
Else Ekindi pouvait-elle être considérée, à proprement parler, comme une femme ordinaire ? L´itinéraire politique, le passé et le présent de son mari, Jean Jacques Ekindi, prescrivent, pour l´histoire, en vertu des hommages et du respect dus aux morts, qu´un temps d´arrêt soit observé. Non seulement sur ce que l´on peut considérer comme une action politique commune, un couple en lutte ou en rupture avec l´ordre et la pratique établis au Cameroun, mais pour scruter un mariage politique qui a duré et porté des fruits. Parlant de mariage politique, il pouvait en être le cas de Else et Jean Jacques Ekindi. C´est d´ailleurs cet aspect idéologique qui frappait le plus sur la vie des deux personnages. Pour ceux qui avaient l´habitude de les côtoyer, pour les reporters qui se donnaient la peine de se rendre dans ce domicile familial célèbre, au risque de se faire confisquer dans une interminable discussion autour des thèmes militants tels que le changement qualitatif et quantitatif au Cameroun, la lutte contre la vie chère, la transparence électorale, l´Etat de droit, Else Ekindi n´était pas une simple femme au foyer. Il n´était pas rare de l´entente corriger, à distance, avec politesse, un argument indélicat des journalistes puisé soit dans l´ignorance soit dans le devoir de neutralité qu´ils s´imposent arbitrairement. Même si l´attention que Mme Ekindi prêtait aux visiteurs, le service qu´elle rendait la poussait presque toujours dans le rôle naturel qu´elle n´avait point renié.

De sa vie, le combat politique de Else Ekindi aura aussi été celui de son mari. Sans pour autant que cela ne lui soit imposé. Après une rencontre en France où Jean Jacques Ekindi était déjà actif au sein de l´Union nationale des étudiants Kamerunais (Unek), les deux jeunes de l´époque étaient promis à un bel avenir, et à une vie amoureuse à la mesure de l´estime qu´ils se vouaient, l´un à l´autre. En 1970, c´est au moment où la future union est si proche d´être scellée, d´abord auprès des parents, qu´intervient le premier tumulte. Jean Jacques Ekindi fut arrêté, selon la tradition politique de l´époque, lorsque Ahmadou Ahidjo dirigeait d´une main de fer le pays, en traquant toute opposition, toute critique et toute tentative de critique. La détention de Jean Jacques Ekindi dure 18 mois, entre les centres de détention de Yaoundé et de Batouri. Else s´en occupe un moment, avant de s´envoler en France, à la demande de ses parents. De son vivant, elle aimait à se rappeler de cet épisode pour stigmatiser la dictature du régime, qui lui a valu par ailleurs des troubles dans son cursus académique.

Christ
Esthéticienne cosméticienne, diplômée d´Etat de l´école internationale d´esthétique de Paris; Else Ekindi a mis son talent au service de sœurs camerounaises, notamment les pensionnaires du centre Guy de Bonapriso. On assimile par ailleurs la chute de cet institut de renom, à des représailles politiques, allusion faite à l´entrée de Jean Jacques Ekindi à l´opposition, et ses vives critiques à l´endroit de ses anciens camarades. Pour ainsi dire, l´épouse de l´homme politique avait commis le crime de ne l´avoir pas abandonné dans sa nouvelle voie. De là à croire que Else Ekindi était plus qu´une forte tête, fidèle à son mari, fidèle à ses idées et ses choix politiques, tout est permis. Elle a été de tous les combats du couple. Notamment les campagnes électorales auxquelles son mari participait soit comme candidat à la présidence de la République soit comme candidat aux législatives ou candidat à la mairie de Douala 1er.

Pour ses proches, surtout ses nombreuses amies membres de l´Union des femmes chrétiennes, Else Mouelle Ekindi était un enfant de Dieu. Quelques jours après son décès, ces femmes chrétiennes se sont mobilisées. Rendues au domicile familial à Déido, elles assisté Jean Jacques Ekindi en chants et en prières. Lui demandant de puiser dans sa propre foi, comme savait si bien le faire, sa défunte épouse. En outre, il n´est pas surprenant que le programme des obsèques de la défunte prévoie ce vendredi, un office religieux à l´église Njo Njo centre à Bonapriso. C´est de là que le corps de Else Ekindi sera transporté à Déido où l´inhumation est prévue samedi. Ainsi, s´en ira-t-elle.

Biographie
Else Ekindi

1947 : Naissance à Douala
Profession : Esthéticienne cosméticienne
1969 : Obtention du baccalauréat
1970 : Arrestation de Jean Jacques Ekindi
1971 : Libération de Jean Jacques Ekindi
1973 : Mariage avec Jean Jacques Ekindi
1985 : Retour au Cameroun
1993 : Ouverture du Centre Guy à Bonapriso
26 octobre 2007 : Décès à Douala
10 novembre 2007 : Inhumation au caveau familial à Déido

__________________________

Ekindi´s Wife Passes On

The Post (Buea)

1 November 2007
Posted to the web 1 November 2007
By Joe Dinga Pefok

Mrs. Else Ekindi, the wife of the National President of ´Movement Progressiste´, MP, Hon. Jean Jacques Ekindi, died in their Deido family compound in Douala at about 2 pm Friday, October 26.

The news of Else´s death sent shock waves through Douala as not even neighbours knew that she had been sick. As for Ekindi, he just fainted with shock when he received the news.


Ekindi told The Post that he talked to his wife by phone before leaving Yaounde for Douala at about midday on that Friday. He said she did not tell him that she had any disturbing health problem neither did he sense any danger in her voice. But then, at about 2 pm Ekindi´s cell phone rang with the bombshell - his wife was dead.

He, however, said that a few days earlier, his wife had complained of light fever and a little cough. He said she took some drugs and the cough and the fever ceased.Ekindi further disclosed that his wife had complained that she was having some problem with breathing and some pains in the chest.

But Ekindi said both of them did not think the situation was serious.Late Else Ekindi was born in December 1947. Three of their children are live in France.

WCPDM Section President Embarrasses Ekindi

Ekindi and those who turned up to sympathise with him were embarrassed when the Wouri I WCPDM Section President, Armand Din Bell, went to pay him a condolence visit in the evening of October 27, fully clad in CPDM uniform complete with CPDM sash.

When Din Bell glided in her flowing gown embroidered with the words ´Vote for the CPDM´ into Ekindi´s parlour, everyone present lapsed into dead silence.It took Ekindi a few hesitant seconds to sparingly embrace Din with their cheeks barely touching. Even the Wouri CPDM Coordinator, Hon. Thomas Tobbo Eyoum (former Government Delegate to the Douala Urban Council), who came in dressed simply was looked embarrased by the appearance of Din Bell in her CPDM outfit. Apparently feeling uneasy with the cold reception, Din Bell sneaked away.
 

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