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16.12.2005

Koupe 98: Discours du Prince MANGA MANGA 

Le pays SAWA est bien singulier. C´est un espace d´eau et sa culture est d´eau. d´effort, de courage. Une culture de marin.
Mais voilà qu´un jour surgit des abysses, une quatriéme pierre déstabilisant "MASOSO MA NAMBE", son ordre patiemment élaboré, son équilibre maitrisé, sa culture.
Le plus grand véhicule de la culture est la langue. Les nôtres trés sommairement étudiées risquent de meubler demain les musées des curiosités, tant elles sont mal enseignées.

En effet L´on apprend d´abord à faire des schémas de mots sans sons. Puis on apprend à lire des sons sans âmes.
A la place de l´environnement peuplé d´hommes de femmes, de sons, d´images mouvantes, d´odeurs plurielles, tous les ingrédients indispensables à la digestion du verbe élaboré, voici qu´on nous donne un maître tristement isolé du milieu ambiant, distillant un produit stérilisé sans saveur.

Souvent du papier appelé livre remplace le maître environnement sterile. Il livre raide à la faucille du squelette la pousse tendre de l´imagination de l´apprenti. L´apprentissage des langues en général et de nos langues en particulier est pervers. Comment procéde un enfant ?
11 entend d´abord, puis écoute avant de répéter des sons à âmes charnues. Repu du bon goût des mots alors il parle.
Par le biais de "L´école" l´apprentissage des langues se fait aujourd´hui, cul par -dessus tête.
Y- a-t-il plus grand génocide ?

Priver l´humanité de richesses essentielles, de goût et de bon goût !
Le goût de la langue est son âme. En DUALA par exemple tous les mots qui se terminent par -"EDI" se composent d´une partie profane support d´une partie sacrée qui est précisement "EDI", L´Ame.
Si nous disons "MULEEDI", qui signifie"celui qui enseigne","l´Enseignant", nous pouvons décomposer ce mot en sa partie profane, "MULEE" ou "QUI ENSEIGNE", "QUI MONTRE", "QUI FAIT ACCEDER A" et sa partie sacrée "EDI" ?

Observons la pertinence dans l´expression du concept. L´âme seule a la capacité d´apprendre. Le corps est relegué au simple rôle de catalyseur dans 1´alchimie du maître à l´élève.
Un autre mot. "BEBELEDI" ou "BE BELE" "DI;" "qui appelle, qui interpelle, qui invite" "l´Ame". Comment peut-il en etre autrement ?
S´il en etait autrement alors l´on pourrait inviter un cadavre à un diner.
Avec "EDI" comme dans un grand nombre de mots, il en va ainsi. L´apprentissage classique de la langue n´intègre hélas pas cette donnée essentielle. Ce faisant la langue perd sa saveur, son âme.
Dans cette langue le mot est le révélateur du réel inaccessible. Comme le son en musique. Ici les differentes robes du concept se declinent suivant un mode chromatique pour rendre sensible le spectre total de l´univers "un" et subtile en tout et pour tous.

C´est à force de "tas ter" les mots comme on le fait pour le vin qu´on en découvre le corps et l´Ame, qu´on isole, qu´on assemble qu´on apprecie. qu´on aime, qu´on pratique avec plaisir.

Ainsi observé, chacun de nous dans cet espace SAWA, doit prendre l´engagement solennel de parler sa langue à ses enfants. Même en cas de couples bilingues, chaque parent doit parler sa langue à ses enfants, afin que l´enfant s´imprègne de son environnement développant ainsi les capacités nécessaires à s´imprégner du vaste monde.

SI LA LANGUE EST CULTURE, NOUS ENSEMENCER DE NOTRE ENVIRONNEMENT EST AUSSI CULTURE.

La vie sociale qui implique l´urbanité produit dans sa culture la loi pour nous permettre de nous accepter les uns les autres.
Mais voilà ici encore l´ordre s´est inversé.
Alors que le plus âgé est definitivement né avant le moins âgé.
L´utilisation rationnelle des hommes s´est évertuée à donner en gestion à chacun suivant son âge.


Tout se passant comme si l´on espérait obtenir le fruit humain dans un cycle immuable et sûr de maturation. De la fleur au fruit.
Vint alors le cycle conflictuel entre la tête bien faite et la tête bien pleine.
L´on produisit à profusion, des têtes bien pleines. Le seuil de saturation atteint, l´on inventa "La retraite méritée", véritable fléau de l´économie contemporaine :

Je suis allé à l´usine de fabrication de têtes bien pleines.
Mon frère est resté au village. Mais l´école du village, l´école traditionnelle a fait de lui une tête bien faite pour les besoins du village.
Je rentre au village profiter de la retraite bien méritée de tête bien pleine ayant abandonné le village, du fait de ma tête bien pleine, les têtes bien faites n´ont pas d´usage pour moi ici.
Hier en ville, j´etais de tous les dîners, de toutes les receptions. Le poids de ma tête me donnait droit à la meilleure chaise. Au village, il n´y a pas de chaise mais des tabourets sans dossiers et leur nombre correspond à celui des villageois restes ici.

Alors le trop plein de ma tête bien pleine se déverse en intrigues apprises en villes pour subsister, tel du fiel, je déverse ces déstabilisants afin de faire choir une tête bien faite du village et occuper son tabouret, au besoin avec l´appui d´obscurs parrains citadins.
Je proclame haut et fort ma tradition tirée frais emoulue de l´évangile des têtes bien pleines.

Nous vivons ce drame dans l´espace SAWA d´aujourd´hui. N´y point prendre garde, la moelle de la communauté sera contaminée et avec elle le corps social de la nation. Dans la tradition SAWA, tous les princes n´ont pas les mêmes devoirs, suivant les recommandations de DIEU, le fils de l´homme a été fait prophète de Moise et Moise le roi de Pharaon.
Ici, l´on naît chef comme on naît notable, garcon ou fille, petit ou grand, homme ou femme, un seul prince a le privilège du gouvernail.

L´élection dans cette sphère est un sacrilège. Elle engendre ruine et désolation. Ne dit-on pas ici : "PO A EYABE ESI MA TUBA DIBUM !"
Aujourd´hui, l´on peut affirmer le contraire : "PO A EYABE ENI TUBA DIBUM" ;
Nous sommes très fiers de venir ici à Nkongsamba ce soir, car un " MWANJA " comme les DOUALA appellent les forces vives ;
Un MWANJA, le Délégué du Gouvernement, le patron de la ville, a reuni toute la famille SAWA.
Faisant en sorte que le slogan de NGONDO 96: " "MOTO TE O EPOLAO ". reprenne toute sa signification.
Chacun à sa place, comme les pagayeurs dune pirogue specialisée dans leurs postes. Afin de reunir toutes les conditions pour gagner la course.
Le Délégué sait que le moteur de la tradition se compose de :

• ETOTI , l´attribut de naissance et
• EBUKA la maîtrise de la culture.
Ces deux concepts ne sont pas antinomiques. Ils se complètent l´un et ll´autre. La fonction de chef est ETOTI,
Celle de Délégué est EBUKA.

II nous a rappelé cette vérité en redonnant aux chefs BAN-BI-NGOH et NSONGO la place qui est la leur.
Il sait que son rôle de fer de lance est d´aiguillonner, pour faire bouger, pour faire prendre conscience des enjeux pour le devenir des "NKON" dans un SAWA fort, enfin du SAWA dans un CAMEROUN dès lors fort.

Un NGOSO venu de DOUALA a chanté :
" Nous sommes venus payer la rancon de ce que nous avons laissé ici lors de notre première visite."
Quelle était donc la substance de cette rancon ?
C´etait la parole donnée, qui disait "nous reviendrons dire à NKONGSAMBA qu´il n´y a pas plus que SAWA"...
N´est-il pas vrai que la pluie qui tombe ici, irrigue aussi les villes du bord de l´océan ?

Comme le NGOSO nous disons aussi que nous reviendrons, ici à la source SAWA qu´est NKONGSAMBA !

MUSANGO MU BE NA BINO !


Source: Actes du KOUPE 98
[Premier festival Culturel et artistique NGOH et NSONGO , Nkongsamba les 27,28 et 29 Novembre 1998]
Recherche Bibliographique: Bertand NJOUME
 

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