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28.09.2006
Bana Ba Nyué de Adrien Eyango
C’est un film de famille. Une histoire bien racontée et mise à l’écran. Le film “ Bana Ba Nyué ” (qui signifie “ Les orphelins ”) de Toussaint Adrien Eyango est à la conquête du public camerounais. Après Douala, Wouri, il y a quelques jours, Yaoundé a découvert cette œuvre cinématographique au Centre culturel français, le 23 septembre.
Il s’agit de l’histoire de la famille Dina Moto. Cohéritier de son défunt père, l’homme d’affaires est installé dans une grande ville du Cameroun. Père d’enfants d’une paisible famille, il essaye d’apporter un soutien à ses aînés Eyoum Moto et Ndome Moto qui vivent au village natal, à une quinzaine de kilomètres de la ville.
Dina Moto vit l’adversité de son frère Eyoum Moto et de sa sœur Ndome Moto. Malgré la générosité dont il fait preuve à leur endroit. Ils décident d’attenter à sa vie, dans l’espoir d’accaparer ses biens et ceux de la famille.
Dina Moto, marié et père de trois garçons et une petite fille, est chrétien pratiquant. Ses frères croient plutôt aux marabouts et à la sorcellerie. Rentrant d’un séjour au village, Dina Moto et son épouse meurent dans un accident de circulation. Les enfants sont orphelins. Et doivent goûter à la rudesse de la vie. L’aîné des fils Dina Moto prend en main la gestion du patrimoine familial. Malheureusement, il doit faire face à l’adversité de son oncle et de sa tante. Il tient néanmoins bon. Jusqu’à ce que sa tante Ndome Moto organise l’enlèvement de sa petite sœur, qui sera retrouvée après de nombreuses recherches par la police.
Film de société
Une histoire aussi simple, qui n’avait plus fait depuis longtemps l’objet d’un film au Cameroun. Le public redécouvre ainsi à l’image du film “ Badiaga ” de Dikongue Pipa ou encore “ Pousse-Pousse ” de Daniel Kamwa, une réalisation qui s’inscrit dans la vie quotidienne des gens simples de chez nous. Ce n’est pas un film policier. Pour le cinéaste – critique, Arthur Si Bita, “ il s’agit d’un travail soigné sur le plan de la thématique et qui peut prêter à confusion. ” Le réalisateur s’attarde sur l’enquête des policiers à retrouver la petite fille enlevée par sa tante. Histoire de redonner une image positive de la police camerounaise, corrompue. Fidèle à sa logique spirituelle, Toussaint Adrien Eyango accorde une grande place à Dieu qui suscite et crée la résistance dans les personnages principaux en proie à la malfaisance.
Sur le plan technique, la qualité des images laisse indifférent. Le réalisateur a pris soin, malgré la modicité des moyens, de recourir aux services des meilleurs monteurs et directeurs photos de la place. Les cadrages peuvent être discutables.
Adrien Eyango a tourné ce film avec sa famille, c’est-à-dire sa femme et ses enfants et des proches parents. Seuls les rôles de la tante Ndome Moto, et l’oncle Eyoum Moto ont été interprétés par des comédiens professionnels que sont Bounya Epée Geneviève et Edimo. Seul regret de ce film qui inspire émotion : la répétition de certaines actions qui ont tendance à saturer le spectateur. Le message principal c’est le courage que doivent avoir des orphelins dans la vie.
Toussaint Adrien Eyango n’est pas à sa première caméra. Il compte en effet à son actif des fictions dont “ Le devoir ”, réalisé en 2003 et “ Le repentir actif ”, une fiction documentaire sortie en 2004. En chantier “ Mon deuxième papa ” et “ Difficulté d’être africain ”, des fictions qui sortiront en 2007.
Par Jean François CHANNON
Le 26-09-2006
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