Photo: F. Ntamack - Manu - Brother Metu
“ Le président de la République a souhaité fêter un demi-siècle de la carrière musicale d’un enfant du pays. C’est ce qui explique ma venue au Cameroun. J’ai accepté avec joie de venir, parce que dans cette volonté à me faire venir, il y a la reconnaissance du travail que je fais depuis 50 ans. Je remercie tout le pays à travers son président de la république. J’espère que la fête va bien se passer ”. D’entrée de jeu, Grand Manu a tenu à faire une précision de taille. Dans ses propos, l’on peut lire un sentiment de confirmation et de démonstration permanente de son “ Know-how ”: “ J’ai invité à venir faire la fête de mes 50 ans de musique, un groupe de musiciens professionnels, le “ Quartet à cordes ” de Soweto (Afrique du Sud) et l’artiste ivoirien Meiway. ”
Dans sa volonté tenace à faire comprendre qu’il a droit à plus de considération, Manu Dibango a fait projeter une espèce de documentaire à travers lequel on découvre le “ Maestro ” qu’il est, dans sa dimension supranationale.
“ Je vous montre ça, pour vous faire comprendre qu’il y a la musique de danse, mais à coté, il y a la musique de réflexion ; celle qui est réservée aux gens qui savent et peuvent parler musique. Mon ambition est celle d’amener notre musique vers cette qualité là. J’entends rehausser le niveau, en amenant le monde entier à jouer la musique de mon pays. Des incompréhensions entre certaines gens et moi nous ont éloignés les uns et les autres, entraînant mêmes des discussions vaines et stériles. Je n’ai jamais été contre la musique populaire. Je m’occupe plus de la chanson, je parle de demain et du comment permettre aux jeunes générations de savoir ce que jouer la musique veut dire. La musique pour ceux qui la connaissent a une discipline. Elle commande le respect au chef ”.
Retour
Grand Manu n’a pas échappé à la question relative à sa sortie dans le magazine “ Nyanga ”. On se souvient qu’il avait affirmé qu’il ne reviendra plus jamais au Cameroun. Interrogé, le père du Soul Makossa n’a pas fait dans la diversion. “ Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. En un demi-siècle, ma carrière musicale s’est faite en dents de scies. J’ai connu des hauts et des bas. Et puis la vie n’est pas un long fleuve tranquille. On balaie tout ce qui a été dit d’un revers de la main. Je reviens chez moi. C’est le chef de l’Etat qui a émis la volonté de fêter le demi-siècle d’un des enfants du pays c’est-à-dire Manu Dibango. Voilà pourquoi je suis là ” affirme-t-il. Quant à savoir comment il entend s’affairer à la tâche pour transmettre son expérience et la dimension de son talent aux jeunes, Manu Dibango pense qu’à son niveau, le problème ne se pose pas. Au cours de la rencontre qu’il a eu avec la ministre de la Culture Ama Tutu Muna, il lui a clairement indiqué la nécessité de mettre en place des structures et des infrastructures viables comme les académies et les conservatoires de musique, pour permettre un meilleur épanouissement de la jeunesse. “ La ministre m’a convaincu de faire un bout de chemin avec elle, dans l’accomplissement de ses missions. Je lui ai parlé des infrastructures. Sans vouloir personnaliser les problèmes, je suis préoccupé par la formation de la jeunesse de demain ” conclut-il.
La célébration du cinquantenaire de la carrière de Manu Dibango se décline en plusieurs articulations. Les plus importantes étant : le vernissage de l’exposition de peinture et de photographies sur le thème “ Trois kilos de café, carrière, rencontres, influences, scènes ” le 21 décembre. Le lendemain, l’artiste donnera un concert populaire au musée national avec des artistes et vedettes du terroir. L’apothéose aura lieu dans la soirée, avec un concert de haute facture au palais des congrès de Yaoundé.
Par Souley ONOHIOLO
Le 18-12-2007
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La célébration de ses 50 ans de musique au Cameroun démontre, à plus d’un titre, que Manu Dibango est en pleine pratique de sa maturité. Cette étape dans la vie qui amène à se remettre constamment en question et à pardonner. Car, plus d’un Camerounais sont au courant des perturbations survenues à la Cameroon music corporation (Cmc), et qui ont, pendant quelque temps, éloigné le saxophoniste camerounais de ses compatriotes. Mais, 50 ans de musique et 74 ans d’âge mettent Manu dans la disposition d’accepter, sans détours ni contours, d’après la cellule de communication du Mincult, l’invitation à lui adressée par la ministre de la Culture du Cameroun. Cette dernière, dès ses réunions de prise de contact avec les artistes, a reçu des demandes et même des supplications lui indiquant de faire tout son possible pour amener l’artiste à se réconcilier avec son public. Mission accomplie ! Car, depuis hier, le roi de la ‘Soul Makossa’ est à nouveau au bercail, accueilli tel un notable par son public, et suffisamment préparé pour honorer toute la semaine d’hommage national que lui a prévu le Mincult.
Placé sous le haut patronage du président de la République, la célébration du cinquantenaire de Manu Dibango rentre, sans exagération, dans les évènements majeurs de l’année 2007 au Cameroun. Parmi les différentes activités, on retient surtout la journée du samedi 22 décembre où le saxophoniste se produira respectivement au Musée national et au Palais des congrès de Yaoundé. Sept heures de musique non stop sont prévues pour la première étape dans laquelle l’artiste sera en communion avec le peuple camerounais. Une dizaine d’autres artistes, tous rythmes confondus, seront également de la partie. L’aboutissement de tout ce vibrant hommage a lieu le même jour, à 19h, au Palais des congrès. Avec son grand orchestre ‘Le Maraboutik Big Band’, l’auteur compositeur passera en revue sa longue et riche carrière musicale. Des artistes invités tels que Meiway, Mc Solaar, le Soweto string quartet etc, seront là pour rehausser le bonheur du public. Bien avant, à partir de ce jour, le fils prodige visite la fondation Chantal Biya, l’hôtel de ville où il sera reçu demain par le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé. Jeudi prochain, il répond à une audience auprès du Premier ministre, avant d’assister, vendredi, au vernissage de l’exposition de peinture et de photographie au musée national.
Un programme riche, digne d’une carrière riche de celui qui est devenu aujourd’hui artiste de l’Unesco pour la paix.
Pélagie Ng’onana (Stagiaire)
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A l’occasion du cinquantième anniversaire de sa carrière musicale, Manu Dibango milite pour l’acquisition des infrastructures musicales de renom et le rehaussement de la musique camerounaise.
Le fin mot de Manu Dibango a été dévoilé hier, à l’Hôtel Hilton de Yaoundé, au cours de la conférence de presse donnée en fin d’après-midi, à la faveur du cinquantième anniversaire de sa carrière musicale.
Son message se cachait derrière quelques images filmées en France. C’est la raison pour laquelle Manu Dibango a convié journalistes, artistes, musiciens et hommes de culture présents dans la salle à vivre avec lui quelques extraits des quelques concerts bien sélectionnés. Tour à tour, l’assistance a eu droit à l’entrée en scène du maestro du célébrissime orchestre philharmonique de Paris, l’entrée sur la même scène de Manu Dibango et son orchestre, les deux orchestres jouant une version symphonique de la mythique chanson “ Douala sérénade ” de Manu Dibango. Le public qui en redemandait a été prié par le conférencier du jour de comprendre que ces quelques minutes de spectacle qui ont suscité des applaudissements dans la salle, n’en constituaient qu’une introduction. Elles permettent en fait de situer Manu Dibango dans son déploiement musical, après 50 ans de carrière. “ Vous venez de suivre la version symphonique de Douala sérénade, c’est pour vous dire que je ne suis pas là pour parler des musiques populaires que j’aime bien. Mais il y a également des musiques de réflexion. C’est à ce niveau que je voudrais amener la musique de notre pays, la rehausser au niveau universel pour que le monde entier puisse la jouer. ”
A son avis, il y a eu un malentendu et des interprétations erronées sur son art : “ Je suis venu pour demain. Ce qui est important c’est aussi de parler infrastructures. Qu’allons nous faire pour que nos enfants puissent jouer comme on a visionné tout à l’heure ? Je ne suis pas là aujourd’hui pour parler des problèmes personnels, mais je voudrais rehausser notre musique à une autre dimension, je suis né ici, j’ai eu des chiques comme les autres et je voudrais qu’il y ait des infrastructures pour nos enfants.”
A la question de savoir s’il est revenu sur ces déclarations dans un périodique où il a soutenu qu’il ne mettra plus ses pieds au Cameroun, Manu Dibango répond par l’affirmative. “ Il n’y a que les imbéciles qui ne reviennent pas sur leur décision, qui ne changent pas d’idées. Un demi-siècle de carrière, c’est loin d’être un fleuve tranquille, il y a forcément des hauts et des bas, pleins de souvenirs. ” Il poursuit : “Le président de la République a souhaité fêté ce demi siècle de la carrière musicale d’un enfant du pays qui est Manu Dibango. Derrière la reconnaissance du travail, c’est le futur qui est important. ” Pour cet événement au sommet, il sera accompagné par d’autres groupes et musiciens confirmés comme le Camerounais André Marie Talla ou l’Ivoirien Mei Way. Son orchestre n’est pas en reste, dans sa nouvelle configuration, il est dirigé par un trio. L’équipe est constituée par plusieurs nationalités : Anglais, Américains, Camerounais, Français, Congolais, etc. D’aucuns reprendront en chœur, les grands moments de la vie de ce monument qui a chanté, entre autres, pour magnifier la nourriture du Cameroun, avec en prime des peintures comme le “ foufou de la grand’mère ”, du gospel avec Sango Yesu Christo, Soul Makossa à nouveau au top des hits parades grâce à une reprise d’une américaine…
François Xavier EYA
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le film du come-back
L’artiste, dont les 50 ans de carrière sont fêtés cette semaine, a débarqué hier à Yaoundé.
Décor inhabituel hier matin dans le hall de l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen. Des groupes d’animation, égrenant divers rythmes, dissipent la fraîcheur de l’aube en égayant l’ambiance. Même les personnes ignorant ce qui est attendu se doutent qu’il y a quelque chose dans l’air. Et elles ont raison. Dans le flot des passagers que l’avion encore ronflant sur la piste vient de déverser, il y a un certain Manu Dibango. Voilà. L’événement tant attendu est arrivé : le célèbre saxophoniste foule à nouveau la terre de ses ancêtres, où il est venu recevoir l’hommage de la Nation. La célébration du cinquantenaire de sa carrière. Après quelques recherches, CT le retrouve au salon VIP, discutant avec des proches, en présence de membres de l’organisation de l’événement annoncé et de quelques hôtesses, perles dans le décor.
Manu Dibango et les siens ont apparemment bien voyagé. De temps en temps, le rire sonore si propre au bonhomme fuse. A 6h du matin, les premiers responsables du ministère de la Culture arrivent. Rencontre avec Thomas Fozein, le secrétaire général, accolade et rigolade. Des mots sont échangés. Manu explique qu’il a failli rater le vol et tout ce monde rigole encore. L’artiste fait ensuite une blague sur le téléphone d’une dame présente. « Moi, j’ai pas d’appareil», lance-t-il, gouailleur. Le flot de rires va finir en cascade. Après l’égrenage de quelques souvenirs, relatifs notamment à « Trois kilos de café », la désormais joyeuse bande prend le chemin de la sortie.
Quand Manu Dibango apparaît au sommet de l’escalator, les groupes de danse se déchaînent complètement. Le retour de l’enfant prodige, le contact viscéral avec les racines se fait sans doute là, à ce moment. L’artiste est accueilli par une ovation en continu. Il salue, salue encore, sourit. La fraîcheur matinale a définitivement battu en retraite : la chaleur est presque tangible au passage du saxophoniste parmi les balafons. Si la suite du séjour est de la même eau, ça va vraiment chauffer. Un peu plus tard dans la journée d’hier, Manu Dibango a été reçu en audience par le ministre de la Culture, Ama Tutu Muna, avant de donner une conférence de presse à l’hôtel Hilton de Yaoundé.
Le programme de l’événement prévoit également, entre autres choses, une visite à la Fondation Chantal Biya aujourd’hui et à l’Hôtel de ville de Yaoundé demain. Jeudi, une audience est prévue chez le Premier ministre, chef du gouvernement. Le vernissage d’une exposition de peinture et de photographies sur le thème « Trois kilos de café, carrière, rencontres, influences, scènes » suivra le lendemain, avant le clou du 22 décembre, un concert sur invitation au Palais des Congrès
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Le cinquantenaire de musique du père du "Soul Makossa" est annoncé comme une fête grandiose du 16 au 22 décembre prochain à Yaoundé.
Dorine Ekwè
Ils pensent que l`on devrait aussi s`intéresser aux autres problèmes de la culture camerounaise.
Dans les milieux culturels, la nouvelle s`est répandue comme une traînée de poudre. Et bien que dans la plupart des cas, elle soit mise en parallèle avec le départ houleux de la star du Soul Makossa, Manu Dibango, de la Cameroon music corporation (Cmc) en 2005, l`annonce de l`hommage que le chef de l`Etat, Paul Biya, compte rendre dès le 16 décembre prochain à Manu Dibango est accueillie avec chaleur. Dans un communiqué rendu public mercredi dernier en effet, le ministère de la Culture annonçait la célébration des cinquante ans de la carrière musicale de Manu Dibango. Pour l`occasion, on annonce pour dimanche le 16 décembre prochain l`arrivée de la star a l`aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Le clou de ces festivités sera les deux spectacles qu`il donnera le 22 décembre prochain: l`un à l`esplanade du musée national. A cette occasion, il partagera la scène avec des artistes du terroir et l`autre, sur invitation, au Palais des congrès de Yaoundé.
Une initiative que les artistes de tout bord saluent avec enthousiasme. "Il faut pouvoir encourager des actes quand ils doivent l`être. Manu Dibango est une grande personnalité de la musique et de la culture camerounaises qu`il faut pouvoir honorer et récompenser. C`est bien que le chef de l`Etat ait pensé à cela. Son nom a été sali lors de son passage à la Cmc et à travers cet acte, le chef de l`Etat le réhabilite ". Confie, ému, l`artiste musicien papillon. A la Cameroon music corporation d`où Manu Dibango a exercé entre 2003 et 2005 comme président du conseil d`Administration, c`est également avec chaleur que la nouvelle est accueillie. "C`est une bonne chose que de rendre hommage à Manu Dibango dont nous reconnaissons et admirons le talent et la grandeur artistique. A la Cmc nous avons contesté sa gestion de la société mais cela n`efface pas le fait que nous reconnaissions les qualités artistiques de Manu " explique, en l`absence de Sam Mbendé, le Pca de la corporation, le chargé de la communication, Guy Zogo.
Le même enthousiasme est perceptible chez Paul Fouda, comédien membre du groupe Keguegue international pour qui, cette décision du chef de l`Etat de rendre hommage à " l`artiste du siècle au Cameroun" est une avancée " significative dans le paysage culturel camerounais. Nous attendons ce genre d`évènement depuis de longues années et nous avions fini par ne plus y croire. On espère que le renouveau du paysage culturel, avec madame le ministre de la Culture, Ama Tutu Muna, a sonné. Il fallait bien commencé et on a commencé par Manu. Le choix n`est pas mauvais. Seulement, je pense qu`au-delà des hommages, l`on doit s`intéresser aux problèmes de la culture camerounaise de façon générale Il y a quelques années, on parlait des Etats généraux de la Culture. Depuis on n`en parle plus alors que c`est au cours de ce genre de manifestations que l`on peut vraiment discuter et trouver des solutions aux problèmes que l`on rencontre ", estime-t-il.
Pour sa part, Bassek ba Kobhio, promoteur du festival Ecrans noirs du cinéma confie à ce sujet : "L`une des questions qui ont fondé mon incompréhension avec le ministre Oyono, avant que nos rapports ne s`améliorent beaucoup à la fin, venait de cette cabale contre Manu Dibango, et en particulier de la manière dont elle a été menée. Un gouvernement ne s`attaque pas ainsi à un artiste, car quand même il aurait tort. Surtout que c`est eux qui étaient partis le chercher, et je sais de quoi je parle, Manu et moi travaillions alors sur la musique du Silence de la forêt " De ce fait, estime Bassek ba Kobhio, " Dès lors, cet hommage parrainé par Biya, cette réconciliation que j`appelais de tous mes vœux lors de notre première rencontre avec madame Ama Tutu Muna au Palais des congrès, je ne peux que bien la vivre. Ce n`est pas seulement l`attente du grand frère et ami Manu Dibango qui me remplit de joie, c`est un de ces moments de reconnaissance de la grandeur d`un homme que je m`apprête à vivre à qui m`excite. Je dis bravo à madame Muna et chapeau bas à monsieur Biya. Ceux des artistes et des fonctionnaires qui ont amené Ferdinand Oyono à rentrer dans cette galère en sont bien pour leurs frais. Mais vous savez, au Cameroun, la honte ne tue pas."
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Est-ce le signe que la hache de guerre a été enterrée entre le ministère camerounais de la Culture (Mincult) et l´artiste musicien Manu Dibango? Cela en a, en tout cas, l´air. Dans un communiqué rendu public hier, mercredi 12 décembre 2007 dans les colonnes de notre confrère, Cameroon Tribune, le ministère de la Culture annonce la célébration des cinquante ans de la carrière musicale de Manu Dibango. "Au-delà de ce qui s´est passé il y a quelques années, il faut juste retenir que cette célébration est un hommage que nous avons voulu rendre à ce grand artiste camerounais qui le mérite. Madame le ministre a soumis le projet à la présidence de la République qui l´a approuvé et accepté de parrainer l´évènement ", dit-on au sein de ce département ministériel qui annonce que l´évènement est placé sous le haut patronage du président de la République du Cameroun, Paul Biya, qui voit en Manu Dibango "l´artiste du siècle au Cameroun".
Pour l´occasion, on annonce pour dimanche le 16 décembre prochain l´arrivée de la star a l´aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Il est également prévu le vernissage d´une exposition de peinture et de photographies sur le thème: "Trois kilos de café, carrière, rencontres influences, scènes". Le clou de ces festivités sera les deux spectacles qu´il donnera le 22 décembre prochain: l´un à l´esplanade du musée national. A cette occasion, il partagera la scène avec des artistes du terroir et l´autre, sur invitation, au Palais des congrès de Yaoundé. Ces deux spectacles se présenteront sous forme de "safari musical" au cours duquel le public redécouvrira la carrière musicale de cet artiste ainsi que les courants musicaux qui l´ont nourri tout au long de sa carrière. Ce spectacle qui sera animé par les musiciens de son orchestre: le "Maraboutik Big Band", de même que des artistes tels André Marie Talla, Meiway, Mc Solaar, le Soweto string quartet, André Manga…
Cmc
Une série d´activités qui réjouissent autant les artistes locaux que les mélomanes qui n´ont pas toujours le plaisir de voir cet artiste sur scène. Ceci, bien qu´en mars 2003, l´artiste s´est produit a cabaret "La Pêche" à l´occasion des Rencontres internationales des musiques du Sud (Rims) qu´organisait alors André Djibathé. En septembre de la même année, il sera désigné comme étant le président du Conseil d´administration (Pca) de la Cmc. Ses pourfendeurs affirmeront d´ailleurs, prudents, que son arrivée à la tête de la société de gestion collective des droits des musiciens, avait été imposée par le chef de l´Etat en personne. Bien que fort respecté, il a toutefois dû faire face aux critiques acerbes des jeunes musiciens qui réclamaient l´organisation d´une assemblée générale. Quelques mois plus tard, alors qu´il soutient la candidature de Henri Din Manga, un de ses proches, au poste de directeur de cette société, il est traité de tribaliste.
Dans la foulée, les relations entre la société et la Commission de médiation et de contrôle permanent des sociétés de gestion collective dégénèrent. La Commission dénonce la gestion de la société et le ministre exige désormais la tenue d´une assemblée générale dite de refondation. Manu, quant à lui, quitte la société car, pensait-il, la création de cette commission faisait naître un organisme de trop. Il s´en est d´ailleurs suivi des échanges vifs, par journaux interposés entre le ministre Oyono et la star camerounaise.
Au ministère de la Culture, cependant, l´heure, dit-on, n´est pas à la polémique. "S´il a accepté notre invitation, cela signifie qu´il a finalement passé l´éponge sur cet épisode là", confie-t-on. La preuve, lors du passage du président de la République à l´Unesco il y a quelques semaines, c´est à lui qu´est revenue la charge d´organiser le volet artistique de cette visite. "A travers ces différentes manifestations, le peuple camerounais entend ainsi rendre un vibrant hommage national à l´un de ses dignes et prestigieux fils", annonce-t-on dans la plaquette élaborée pour l´évènement.
Carrière
Passée cette période orageuse, Manu Dibango, 74 ans (il est né le 12 décembre 1933), n´arrête pas. Il sort au courant de l´année 2007 "Manu Dibango joue Sydney Bechet", un hommage au compositeur et instrumentiste noir américain originaire de la Nouvelle Orléans, et réédite "Africadelic", un album funky. En mars 2007, il a fêté les cinquante ans de sa carrière à Paris. A cette occasion, il a permis à son public de redécouvrir ce Soul Makossa né à l´aube des années 1970 et qui a permis à l´Afrique, à travers cette musique de faire ses premiers pas dans la "Soul music". Arrivé à Marseille (France) en 1949, Manu rencontre Francis Bebey, fan de jazz. Ils apprennent chacun à pratiquer son instrument. Manu découvre le saxophone et prend des cours de musique. Son premier contact avec la musique africaine se fera en 1960 avec la musique moderne congolaise. C´est au sein de la boîte bruxelloise Les anges noirs où il est alors chef d´orchestre.
Avec ses influences Jazz, il retrouve le son du continent africain avec Kabasélé qui le recrute comme saxophoniste dans son orchestre. Une quarantaine de morceaux naîtront de cette collaboration fort appréciée sur le continent. Après un passage à vide et un retour infructueux au pays, Manu et son épouse, Coco rentrent en France où il est embauché dans l´orchestre de Dick Rivers, grande vedette des années 60, puis dans celui de Nino Ferrer où il joue de l´orgue Hammond. Avec ce dernier, les tournées s´enchaînent. Début 69, il se sépare du chanteur et signe un premier contrat d´édition avec la compagnie Tutti.Manu évolue désormais seul et propose le "Saxy Party", un album jazzy composé de reprises et de compositions personnelles. L´album ne remporte qu´un succès d´estime. A l´occasion de la Huitième coupe d´Afrique des Nations, à Yaoundé en 1972, Manu compose un hymne dont la face B du 45 tours n´est autre que le plus gros tube africain de tous les temps, "Soul Makossa".
Si dans un premier temps personne ne semble apprécier ce morceau à Yaoundé comme à Paris, quelques américains en visite chez Decca, embarquent le 45 tours et réussissent à le passer sur les radios. La porte du succès s´ouvre alors pour l´artiste…
Repères
Nom: Emmanuel NDjoké Dibango
Naissance: 12 décembre 1933 naît à Douala
1949: Arrivée en France
Discographie
1995 : Lamastabastani : sortie le 22 novembre. Manu a entrepris un merveilleux retour aux sources de son enfance, souvenirs de ses premières années dans le temple protestant où sa mère dirigeait la chorale. Hommage à son maître de musique, Doumbè Eyango. Hommage à ses parents et à son épouse. Cela nous vaut " Elongui " du révérend Ekambi Brillant, un " Nobody Knows " rythm and blues arrosé de gospel, un " Hymne à l´Amour " de Piaf complètement marabouté et des " Mouna Maria " qui ne sont pas des Ave mais des morceaux d´œcuménisme. Album produit et réalisé par Manu pour Soul Paris Records, distribué par Mélodie.
1996 : Live 96, Papa Groove : enregistré au Petit Journal Montparnasse les 29 et 30 janvier (distribution WMD). Album sorti le 22 avril.
1996 : Sax ans Spirituals/Lamastabastani, sortie le 12 décembre. Manu aime se laisser rattraper par son passé et par la musique du temple protestant où sa mère dirigeait la chorale. Un prétexte qui l´invite à réaliser une collection deux titres remodelés, avec la participation du chanteur.
1997 : African Soul, The Very Best Of (Mercury/Polygram) : plus de vingt ans après le foudroyant succès de " Soul Makossa ", Mercury France sort la première " vraie " compilation de Manu Dibango, regroupant quelques uns de ses meilleurs succès, avec notamment la version originale de " Soul Makossa ". On y retrouve également " Senga Abélé " dont le son avant-gardiste annonce la future éclosion de l´Acid Jazz.
1998 : Cubafrica, Manu Dibango et Cuarteto Patria: Cubafrica est une aguichante visite guidée dans le jardin des standards latinos, avec ses senteurs créoles. Latinos et pas uniquement cubains, voir ces escapades vers le " Cielito Lindo " mexicain ou " Cerezo Rosa ", cette sucrerie française d´André Claveau pimentée mambo par Perez Prado (et présente sur la compilation de Radio Nova). Un répertoire que même les novices du latino sauront fredonner, tant il est patrimonial, qu´égrènent les Cubains et leurs complices d´Afrique, des sons tout en rondeurs pour un son primesautier : le continent noir et l´île Caraïbe ne sont décidément pas près de perdre le fil. (Cubafrica sorti chez Celluloïd/Mélodie).
Manu Safari (Wagram Music), sorti le 23 octobre 1998 : après African Soul, Manu vous propose une visite guidée dans le Dibangoland, à travers deux volumes qui vous feront franchir le mur des décades 60, 70, 80 et 90 avec deux titres inédits : " A la Claire Fontaine " et une nouvelle version de " Soir au village ". (Licence Soul Makossa pour Wagram Music).
Wakafrica, nouvelle édition de cet album sorti en 1994 avec 2 nouveaux titres : Wakafrica Remix et Biko Remix (Arcade Music/distribution Wagram Music).
GONE Clear, réédition de cet album enregistré à Kingston en 1979 ; album souvenir de la rencontre avec le reggae. (Licence Soul Makosa pour Wagram Music)
1999 : Compilation Manu Dibango Collection Legende 12 titres inédits. (Licence Soul Makossa pour Wagram Music)
2000: Mboa´su Kamer Feeling (JPS Productions/Distribution Mélodie). Manu reprend des titres phares de son répertoire dans lequel se reconnaissent toutes les générations du " Pays ". Cet album marque le retour de Manu au Cameroun après 10 ans d´absence.
2001 : Kamer Feeling (JPS Productions). Toujours avec un casting puisé dans le milieu de la musique africaine professionnelle, cet album est le 2ème volume d´une série que Manu a voulu dédier à ses racines. Ici, la palette est plus large avec des interventions mesurées de plusieurs artistes de la diaspora tels que Werrason, Omar Sosa, Coco Ateba… avec en commun, un talent et une disponibilité spirituelle.
2002 : B Sides (Soul Makossa/Mélodie). Manu pratique l´abstinence du sax. Le voici fine lame du marimba et du vibraphone ; instruments qu´il avait remisés depuis plus d´une décennie.
2003 : Sortie de la compilation " Africadelic " à l´occasion des 30 ans de " Soul Makossa " (Mercury/Universal)
2004 : Sortie du long box " Voyage anthologique " (Mercury/Universal), relatant 3 décennies de la carrière de Manu, des années 60 au début des années 90.
2005 : Manu compose la BO du film d´animation " Kirikou et les bêtes sauvages ", sorti en France le 7 décembre.
2006 : Sortie du Dvd Live de Manu et le Soul Makossa Gang.
2007 : Manu joue et chante Sidney Bechet : sortie le 8 mars 2007 chez Cristal Records
Musiques originales de films
1989 : BO du film franco-canadien " Comment faire l´amour avec un nègre sans se fatiguer "
BO du premier dessin animé africain " Kimbo ", à l´initiative de la fondation " Ndaya Internatioanl " résidée par Mme Houphouët-Boigny.
2003 : BO du film " Nha Fala " du réalisateur Flora Gomez, sorti en juillet
2005 : Manu compose la BO du film d´animation " Kirikou et les bêtes sauvages ". (Ulm/Universal).
Autres musiques de films et documentaires
Le Prix de la liberté de Jean-Pierre Dikonguè-Pipa (Cameroun)
Ceddo de Ousmane Sembène (Sénégal)
L´herbe sauvage de Henri Duparc (France)
Silences (documentaire) de Béatrice Soulé (France)
Le silence de la forêt de Basseck Ba Kobhi (Cameroun)
La colère des dieux de Idrissa Ouédraogo (Burkina-Faso)
L´aventure ambigüe