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30.06.2006

HISTOIRE DE DJÉKI-LA-NJA MBÉ 

Au commencement des sociétés humaines était un homme, Njambé (dont le nom rappelle celui du dieu créateur de l’Univers), qui alla chercher à l’ouest une épouse. De leur union naquirent plusieurs fils et surtout, après une grossesse de deux ans, un être extraordinaire.

Avant de donner la vie à cet enfant « équipé », Djéki, sa mère Engomé enfante les instruments (flèches, machettes, haches, onguent magique rendant invisible... et surtout un fétiche-oracle, Ngalo) qu’il avait fabriqués durant la gestation. Investi de pouvoirs invincibles, Djéki, « né sur des tessons de bouteilles », après s’être fait remarquer dans un tournoi, surmonte une à une les épreuves lancées par son père.

Il lui faut capturer un crocodile, et maîtriser ainsi symboliquement l’espace aquatique, affronter l’oiseau gigantesque Kombo et devenir le dispensateur des fruits du palmier, et donc de la nourriture dans la communauté, construire avant l’orage une grande habitation familiale (il bénéficie pour cela de l’aide des herbes et des arbres) et s’affirmer digne de succéder au père.

Le « petit bout d’homme » doit aussi attraper vingt-cinq hirondelles en se transformant en hirondelle géante et montrer, par là même, son pouvoir sur le monde des airs (« merci, merci, merci », lui crient les oiseaux quand il les relâche).

Enfin, il terrasse dans une lutte impitoyable l’homme le plus fort du village, ce qui équivaudrait à abattre la tyrannie et à faire régner la paix et l’harmonie dans sa société. On le voit, de multiples lectures de ce récit sont possibles : ethno-sociologique, politique, historique, littéraire, psychanalytique (le père s’exclame sans cesse, accablé : « Est-ce possible qu’il me dépasse vraiment, cet enfant que j’ai engendré ? »).

ENREGISTRÉE en 1969, cette oeuvre, savoureuse, clairement, posément construite, où le merveilleux et les prodiges de toutes sortes abondent, mais sans frénésie, regorge de métaphores parfois modernes (allusions au chemin de fer, aux bennes, aux avions). Aux défis du père initiateur répondent les tours et les victoires provocantes du fils, conseillé par son fétiche Ngalo, dans une dynamique significative.

Car la sagesse finit par l’emporter. Après avoir trouvé ses qualités de héros, de maître avisé des éléments et d’homme de pouvoir(s), Djéki-la-Njambé peut prétendre à la succession de son père.

Njambé, le chef de lignage, se soumet. Ne constate-t-il pas, fataliste : « A partir d’aujourd’hui, mon fils (...), je sais que tu es notre chef de famille. » Ainsi les cadets (un proverbe dwala dit : « Etre petit n’est pas une maladie ») succèdent-ils à leur aînés, pour la gloire du lignage qui, selon Jo Diboko Kollo, « durera éternellement ».

On connaît les efforts faits par la collection des « Classiques africains » pour mettre à la portée du public cultivé de grands textes de la tradition africaine. Souci de la présentation des oeuvres, soin de l’appareil critique, respect presque maniaque du texte guident les éditeurs qui recueillent, transcrivent et annotent ces classiques, considérés à juste titre comme partie intégrante du patrimoine de l’humanité. Défis et prodiges ne fait pas exception à cette règle. De ce récit épique commun à plusieurs sociétés - dites « bo-mbongo » - de la côte du Cameroun, il nous est donné ici une subtile version dwala, choisie en raison de sa cohérence et de l’art consommé du conteur, Jo Diboko Kollo, qu’accompagnent divers musiciens et danseurs.

Odile Felgine
LE MONDE DIPLOMATIQUE

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Auguste Léopold MBONDÉ MOUANGUÉ

Le récit de Jèki la Njambé Inono, est l’histoire extraordinaire sans fin des exploits épiques d’un personnage mythique, Jèki, fils de Njambé et petit-fils de Inono. Doté de pouvoirs extraordinaires, haï par son père, mais stimulé et régulé par cette animosité paternelle à l’égard de sa personne et celle de sa mère, l’homme-foetus, puis l’enfant, réalise le prototype de l’initiation englobant la maîtrise de l’univers sensible et la quête héroïque dans le monde de l’invisible. Le personnage de Jèki se définit lui-même comme manifestation d’un pouvoir autonome et immanent :

« C’est moi
  Djèki Njambè Inono,
  L’on ne me provoque pas à la lutte,
  C’est moi qui provoque à la lutte,
  Sac de dieu qui renferme tous les hommes
  Elomponjok
  Mitonga et Mingondi,
  Si Dieu tonne au ciel,
  Moi, je tonne sur terre,
  Piquant de l’herbe à baïonnette ! »

Ce statut d’Esprit achevé, accompli et autonome est attesté par la présence auprès du héros sawa-duala des Ngalo, oracle et stratège, émanation de l’autorité des Ancêtres et symboliquement par tout l’attirail propre aux chefs coutumiers. Jèki naît avec armes et bagages. Komba Njambé’a Manga Komba Njambé’a Ntindi  s’est construit dans un lieu, le corps de la mère, investi par un pouvoir occulte du Nganga. Diverses formes de pouvoirs s’associent et donnent un sens particulier à tous ces matériaux ou signes qui font du corps de Ngrijo, la mère, un lieu de construction d’objets de la vie pratique et d’instruments de mise à mort. C’est une hémorragie d’éléments hétéroclites de la vie pratique et de mise à mort qui précède la sortie définitive de Jèki. Ainsi le lieu qui enfante, qui donne la vie est également celui qui prend la vie. Flèches, sagaies, machettes, haches, frondes, bouclier, pagaie à neuf pointes, fusil, équipement de lutte, onguent magique qui rend invisible, et les 99 Ngalo, sorte de fétiche qui joue à la fois le rôle auprès de Jèki, précèdent la sortie du héros dans le Ntélélé, le monde des Vivants.


Inextricables, des schèmes proprement littéraires et des éléments de l’identité particulière de la société Sawa-duala s’entremêlent et font corps dans ce récit. Dès lors comment s’approcher de la signification de ce fait culturel (littéraire) à partir des réseaux d’expressions autrement qu’en analysant au préalable les grands traits de la personnalité de l’homme duala?

L’enracinement contextuel fera émerger la vision du monde qui informe le texte et module son univers référentiel par un éclairage du soubassement humain,. Tel est l’enjeu de notre étude dans cet ouvrage.


[1] Fils de Jacques Mouangué’a Manyaka ma Mouellé de Bona Kouo’a Mouangué (Akwa) et de Siké’a Mbondé’a Tobbo’a Tobbo, Bon’Elèkè (Akwa).

 

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